𝕎𝕚𝕝𝕝 𝕐𝕠𝕦 𝔹𝕖 𝕋𝕙𝕖𝕣𝕖 ? [Bambam x Yoongi]

25 _ Retour Au Champ de Bataille

Je n'ai effectivement pas pu dormir avant d'aller à l'école hier. Lorsque mon réveil a sonné, j'ai bien cru qu'il annonçait ma fin. Se lever après avoir passé une nuit blanche insupportable n'était pas facile. J'ai tout particulièrement eu du mal à traîner mon corps qui m'a paru bien plus lourd que d'habitude hors du lit.

À l'intercours de dix heures, Hyun-yi m'a sauté dessus pour me souhaiter la bonne année. À quand remontait la dernière fois que l'on m'a souhaité une bonne année autre que par politesse. Son geste m'a réchauffé le cœur. C'est limite si je n'étais pas au bord des larmes.

Je déteste les fêtes de fin d'année pour mille et une raisons. Et je déteste également ce fameux passage à la nouvelle année en tant que telle. Ce "bonne année" que nous souhaitions sonne terriblement faux à mes oreilles. Quelle année aura été bonne pour moi ? Cette formule de politesse annonce simplement le désastre que seront les douze mois suivants. J'ai arrêté d'espérer passer une année décente. Je subis simplement le temps qui passe sans ne rien faire, sans ne rien pouvoir faire. Bizarrement, je ne peux m'empêcher d'avoir des attentes quant à celle-ci.

Habituellement, qui dit nouvelle année, dit nouveau cycle d'enfer, nouvelle spirale interminable. Passer du trente et un décembre au premier janvier est une vrai horreur pour moi. J'ai l'impression que ça n'a pas de fin. Le tunnel n'a pas de bout.

Pourtant au fond de moi, j'ai l'impression, l'envie que ça se passe bien. Ça, c'est à cause de Yoongi. Il me redonne l'espoir que je n'ai pas. Et je ne peux pas m'empêcher d'imaginer que ça va mal se finir. Parce qu'en général, quand on me redonne de l'espoir, ça finit mal. Je ne vois pas pourquoi celle-ci ferait exception.

D'ailleurs en parlant de Yoongi, onze heures viennent de sonner. Qui dit onze heures le mardi, dit créneau avec les étudiants.

Je ne suis qu'à un couloir de la salle. Mon cœur a atteint son pic de battements à la minute pour la journée. J'ai comme des sueurs froides. Il ne s'était plus rien passé depuis l'appel téléphonique, onze jours auparavant. On ne s'était pas revu depuis. Aucun appel. Aucun message. Aucun signe de vie. Rien.

J'ai peur.

J'avais craqué une fois. Ce soir-là, celui du réveillon de Noël, j'avais pu remonter ma tête hors de l'eau le temps de quelques instants, le temps de quelques goulées d'air. Et dès lors, je n'avais qu'une mission; survivre. Il me l'a demandé, alors j'ai fait de mon mieux pour y parvenir.

Mais c'est bizarre. Je veux dire, la relation que j'entretiens avec lui. Qui demande à un autre de survivre durant les deux semaines des vacances scolaires ?

J'appréhende de le revoir. Après deux semaines, c'est comme si on était revenu au point de départ. Je vais avoir besoin d'un certain temps avant de pouvoir agir "comme avant", avant de pouvoir retrouver mes marques.

Je passe l'angle avant le couloir final. J'y suis presque. Malheureusement. Si je pouvais repousser ce moment d'une heure, je le ferai. Mais du coup, je ne peux pas.

Je vois Taehyung au loin. Je déglutis difficilement. Il a éclairci ses cheveux. Ils oscillent maintenant entre le gris et le châtain clair. Dire que ça ne lui va pas serait mentir, bien que je ne m'abaisserai pas à l'avouer à voix haute.

J'arrive devant la salle, les saluant timidement et à voix basse.

Ils me répondent d'un ton hésitant. L'atmosphère est gênante. Ça commence bien.

La porte s'ouvre sur le grand sourire de Wheein. Elle nous accueille à cœur joie dans la salle de classe, nous souhaitant la bonne année à chacun d'entre nous.

Les autres semblent s'être remis dans le bain, n'ayant pas mis beaucoup de temps avant de reprendre leurs marques. Quant à moi, je me sens simplement mal à l'aise parmi ces gens que je pourrais presque qualifier d'inconnus. Derrière le petit groupe, quasi exclu, je suis planté là, ne sachant que faire, mes yeux parcourant la salle paniquer à la recherche d'une quelconque chose à laquelle me raccrocher. Ils finissent par se poser sur Yoongi, qui me regarde lui aussi de son regard unique.