56 _ Gabriel

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Nous avons passé un bon moment à pleurer dans les bras l'un de l'autre, les miennes bruyantes, les siennes silencieuses. J'ai mis un moment avant d'enfin me calmer, mais ça ne s'est fait seulement parce que je n'avais plus une once d'énergie pour quoi que ce soit.

Nous nous sommes allongés dans son lit, la couette nous recouvrant tous les deux, sans que l'un de nous n'ose briser le silence qui s'est installé dans la pièce. Je pense que nous avons tous les deux besoin de digérer ce qu'il vient de se passer, tout à l'heure, hier, ces derniers temps. Je pense que j'ai besoin de temps pour assimiler tout ça.

Son torse contre mon dos, ses bras autour de moi, sa respiration régulière s'abat sur ma nuque dans un souffle chaud et léger mais bien perceptible. Même si ça me donne des frissons, je ne dis rien ni ne bouge d'un seul cheveux. Il pose ses lèvres de temps en temps sur ma peau, et les garde contre celle-ci d'un mouvement appuyé, comme pour me signaler sa présence.

J'ai fermé les yeux, n'ayant plus la force de les garder ouverts, mais aussi pour ressentir pleinement sa chaleur, ses baisers mouillés, les battements de son cœur, ses cheveux chatouillant mon cou.

A fleur de peau, je me sens avoir la nausée. Un mélange d'émotions bien trop contradictoires pour pouvoir tout gérer, pour pouvoir faire le tri, pour pouvoir tout supporter.

Puis j'ai rouvert les yeux, et je me suis retourné vers lui. J'ai moi aussi enroulé mes bras autour de lui, à la recherche de plus chaleur, de sa présence, plus de lui. Les larmes me montent de nouveau aux yeux lorsque je réalise que je ne pourrais plus la ressentir, cette chaleur.

Nous restons ainsi peut être une heure ou deux, à laisser nos âmes se rejoindre, s'éloigner pour mieux se retrouver et se réconforter. Et par je ne sais quelle magie, sûrement celle de la fatigue, je cesse toute lutte pour me laisser tomber dans les bras du sommeil.

~°.° °.°~

Le lendemain, nous avons passé la journée à nous éviter tous les deux. Ou plutôt, j'ai passé la journée à l'éviter bien qu'il ait tout de même un peu participé à cela. Je n'ai voulu l'affronter, de peur de fondre en larme devant lui, de peur de rendre son départ réel. Alors j'ai passé la journée à l'ignorer.

Très puéril de ma part comme comportement, et je ne saurais dire moi même pourquoi est-ce que j'ai agit de la sorte. Je n'étais pas encore prêt. Je ne voulais pas voir la réalité en face.

Nous avons passé la journée dans une ambiance assez étrange, comme un avant goût de fin du monde.

Jaebeom avait été de sorti toute la journée, étant d'habitude pas très présent à l'appartement, nous laissant seul Yoongi et moi.

Comme pour nous laisser dans notre intimité pour pouvoir faire notre deuil.

Nous avons passé la journée ainsi, et une fois la nuit tombée, nous nous sommes retrouvés, enlacés, embrassés.

Nous avons fait une trêve dans notre espèce de guerre à demi-mot.

Nous avons un peu discuté également. De son départ. De ce qu'il va se passer durant les prochains jours. Il m'a avoué que ça fait un petit moment qu'il y pense. Et qu'il était censé aller voir ses parents pendant les vacances dans tous les cas. Alors il m'a dit qu'il resterait là-bas plus longtemps. Histoire de nous laisser du temps. Et lorsque je lui ai demandé où habitent ses parents, il m'a répondu Daegu.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise Séoul, mais je ne m'attendais pas non plus à ce qu'ils habitent si loin.

Alors on a parlé un peu de lui. De son enfance. D'où est ce qu'il a grandi, Daegu.

𝕎𝕚𝕝𝕝 𝕐𝕠𝕦 𝔹𝕖 𝕋𝕙𝕖𝕣𝕖 ? [Bambam x Yoongi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant