30 _ Souvenirs D'enfance

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Mon moment passé avec Yoongi dans l'auditorium m'a juste permis de me rendre à quel point mon envie de rejouer du piano est importante, présente et non négligeable.

Cela a fait remonter en moi des souvenirs dont je ne voulais pas spécialement me rappeler, à cause de leur lourdeur, du mal qu'ils me procurent. C'est douloureux.

C'est des souvenirs pour la plupart heureux, mais la mélancolie me rattrape vite.

Je me souviens, quand j'étais petit et que j'apprenais encore à jouer au piano, mes petits doigts sur les touches bicolores, je jouais en essayant d'imiter le jeu exceptionnel de mon professeur. Je le regardais de mes grands yeux admiratifs à chaque fois qu'elle me jouait une pièce en fin de cours, à chaque qu'elle me montrait un enchaînement que je n'arrivais pas effectuer.

Je me souviens, je rêvais de participer à des concours, comme les petits prodiges. Je rêvais de briller sur la scène et d'émouvoir le public avec mon interprétation de Beethoven, Chopin ou Vivaldi.

J'ai souvent pensé, affirmé ne pas avoir de rêve étant enfant, contrairement à tous les autres autour de moi, mais j'avais juste pas envie de me souvenir. Mon rêve a moi c'était de devenir un musicien renommé. Cependant ce rêve ne pourra jamais se réaliser, alors j'ai préféré l'oublier.

J'entretiens une love-hate relationship avec cet instrument. Il me rend heureux autant que je le déteste. Tout ça parce que mon père, mes parents m'ont interdit d'en rejouer.

Après m'avoir enlevé la seule chose qui me maintenait la tête hors de l'eau, comment voulez-vous que je n'ai pas d'animosité envers eux ? Et encore, c'était bien plus modéré qu'aujourd'hui. Ce n'était rien, comparé à ce que je ressens aujourd'hui. Ils n'ont pas essayé de me comprendre. Ils n'ont jamais essayé de me comprendre, et en voici les répercussions.

Souvent je me dis qu'il y a quelque chose qui cloche. Et oui en effet, il y a bien quelque chose qui cloche. Comme le fait par exemple le fait que je n'adresse pas la parole à mon père, mis à part pour lui dire bonjour, et encore, ou quand il me demande de l'aide au niveau informatique, ou encoe quand il m'engueule. Mais dans le dernier cas de figure, je ne peux pas vraiment dire que l'on discute.

Je n'ai pas peur de le dire, ou plutôt de l'affirmer par la pensée ; je déteste mon père. Je le hais. Il me dégoûte autant qu'il me sort par les yeux. Il m'écœure comme jamais personne ne m'a écœuré auparavant. Pensez vous que j'exagère ? Et bien non. Pas le moins du monde.

Un homme détestable, désagréable, râleur, raciste, homophobe, transphobe et j'en passe, sexiste sûrement, antisémite certainement, xénophobe plutôt. Il a été élevé à la dure lui, c'est un homme fort, un vrai, un homme des anciens temps. Il a hérité tout ce qu'il y à hériter de la vieille école, sans jamais changer. Il ne montre pas vraiment des sentiments, sauf la colère, et je pense que je devrais plutôt dire qu'il ne montre aucun signe de faiblesse ou de sensibilité. C'est à dire donc qu'il ne montre pas son amour pour sa femme et ses enfants, s'il les a aimé un jour. Pourtant il ne cesse de crier que la famille est le plus important tel le bon petit chrétien qu'il est.

Mais alors qu'il se croit enfant de dieu, il n'est qu'un parfait enfant de la société qui l'a manipulé comme elle le souhaitait.

Il n'y a en cet homme, aucune trace de bon.

Il a passé mon enfance à me hurler dessus, parfois à me frapper, à me dire que je n'étais qu'un inutile déchet. Il passait ses dimanches matins à m'insulter avec maman, pensant que je dormais. Et chacun de ses mots sont restés gravés dans mon esprit, me poignardant et me faisant saigner lors de mes heures les plus vulnérables.

𝕎𝕚𝕝𝕝 𝕐𝕠𝕦 𝔹𝕖 𝕋𝕙𝕖𝕣𝕖 ? [Bambam x Yoongi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant