Des fois, je voudrais me changer moi-même, mais sans avoir à être quelqu'un d'autre.
Du coup, je me remémore mes souvenirs les plus lointains, mes souvenirs les plus nostalgiques. Une alarme dans mon cœur les restaurent et j'ai l'impression qu'elle veut m'aider à changer.
Et puis, j'entends cette petite voix au fond de moi me dire des choses. Elle me chuchote creux de l'oreille. Elle parle sans cesse pendant toute la nuit. Elle hante les cauchemars que je ne cauchemarde pas.
« Tu es totalement faux. Ne l'as-tu pas remarqué ? »
« Tu es totalement faux. Ne l'as-tu pas remarqué ? »
À la maison, je fais semblant d'être un fils docile, obéissant. Je joue au fils parfait. Je fais semblant de l'être, même si ça me tue un peu plus chaque jour étant donné que je suis tout sauf parfait. Et ce rôle que je joue chaque jour, me rappelle sans cesse mon imperfection.
Je fais tout ce que ma mère me dit de faire, sans jamais protester, sans jamais contester, du moins j'essaie. En passant par les tâches ménagères, culinaires, administratives, à certains services que je dois rendre, ou encore à l'éducation de son dernier enfant.
Avec le temps, j'ai compris que râler, protester, où faire des manières, est inutile avec elle. J'ai aussi compris que quoi que je fasse en fait, ça ne sera jamais assez pour elle. Pour eux. Parce que oui, j'ai aussi un père. J'ai tendance à moi aussi oublier cela, comme si ce n'était qu'un petit détail dans la toile. En effet, il a beau ne pas être présent du tout, du moins lorsqu'il le faut et lorsqu'on a besoin de lui, il a quand même le culot de venir se plaindre de nous, de moi, et de s'appeler notre père dès que bon lui semble. Des fois je me demande s'ils nous aiment, s'ils m'aiment moi.
Parfois, même très souvent, il m'arrive de me demander comment se passe la vie dans d'autres familles, dans une famille « normale ». Comment se comporte la mère de mes camarades de classe, une mère qui ne te gueule pas dessus à chaque fois qu'elle ouvre la bouche, une mère qui fait autre chose que te donner des ordres à tout bout de champ. Comment se comporte leur père, un père qui en est un, un père présent, un père tout simplement. Je me demande aussi comment fonctionne une fratrie, une fratrie qui se supporte un minimum voir qui s'aime un minimum.
Et après comparaison, je tombe dans de profonds questionnements à savoir si ma famille est normale, si elle est comme les autres, si elle est une famille.
Après je me rends compte que c'est à chaque fois la même chose en fait, les mêmes questions qui reviennent à propos de ma famille, les mêmes thématiques. J'en ai moi-même marre de cette redondance, de ce cercle dans lequel je suis enfermé, mais toutes mes interrogations restent à chaque fois sans réponse. Je ne suis pas sûr d'en trouver une un jour, et avant d'arriver à la fin de ma quête, je ne cesserai de méditer quant à cela.
- Bambam va aider Jieun à prendre sa douche !
C'est ce que je disais, à chaque fois qu'elle me parle c'est pour me donner un ordre. De plus, elle a huit ans, bientôt neuf, alors elle peut se laver toute seule ! Ce n'est plus un bébé ! Mais évidemment, quand j'ai essayé d'en parler à maman, elle s'est tout de suite braquée et m'a hurlé dessus. Mais bon, allons faire comme demandé.
Bref, reprenons.
À l'école aussi, au fil du temps, j'ai pris l'habitude de m'adapter à tout un chacun. Je façonne ma personnalité et mon comportement en fonction de la personne à laquelle je fais face. Je dis ce que mon interlocuteur veut entendre, je souris dès que la situation me le demande, je joue le rôle qu'ils veulent que je joue.
Et puis quand je suis tout seul, je ne suis personne. Je ne parle pas , je fais simplement ce qu'il est nécessaire de faire, sans jamais faire quoi que ce soit de fou, ni quoi que ce soit qui puisse me représenter en tant que personne.
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𝕎𝕚𝕝𝕝 𝕐𝕠𝕦 𝔹𝕖 𝕋𝕙𝕖𝕣𝕖 ? [Bambam x Yoongi]
Fanfic« Je n'en ai plus rien à faire. Autant de l'école, que de ma famille, que de mes "amis", que de ma propre vie. Et parmi cela, il y a Yoongi. » Bambam, un jeune lycéen redoublant, n'ayant plus aucun intérêt pour ce qui l'entoure, va voir son quotidie...