La pause déjeuner arrive plus rapidement que prévu. Les deux heures de sciences quant à elles, furent insupportables. Je ne veux même plus y penser.
Jinyoung m'a rejoint devant ma salle cette fois-ci parce qu'elle est plus proche du réfectoire et nous sommes allés manger. Il a l'air d'être de bonne humeur aujourd'hui. Il a un léger sourire collé aux lèvres depuis ce matin. Il semble avoir assez d'énergie pour deux. Même si je ne le suis pas, heureux, ni de bonne humeur, je me contente de me satisfaire de voir les autres l'être. Ça me suffit amplement.
Nous prenons rapidement nos plats avant de nous asseoir à une table quelconque. Nous discutons tranquillement d'un peu tout et de rien, de ce matin. Il aime bien les vendredis, parce qu'il a beaucoup de matières qu'il apprécie, mais aussi parce que c'est le dernier jour de la semaine.
Lorsqu'il s'agit de la pause déjeuner, un des rares moments que je passe avec la seule personne de laquelle un minimum je suis proche, le temps file toujours deux fois plus vite.
C'est quelque chose qui me fascine ; le temps. Je me demande bien comment ce concept est devenu l'un des piliers fondamentaux de notre société. Parce que ça n'a pas toujours été le cas. Je veux dire, les premiers Hommes n'avaient pas de montre accroché à leur poignet. Ils ne jetaient pas de coups d'œil à leur téléphone toutes les minutes non plus. Robinson Crusoé a bien fini par abandonner la société qu'il avait lui-même créée pour mener une vie sans prise de tête. Enfin, moins prise de tête. Sans seconde, sans minute, sans heure, sans journée, sans nuitée, sans semaine, sans mois, sans année. Pourquoi et comment étions-nous devenus si dépendants ? Pourquoi et comment étions-nous devenus esclaves du temps ?
Parfois j'aimerais me retrouver à la place de ce pauvre homme perdu sur une île déserte. J'aimerai me retrouver seul, dans un lieu inconnu aux yeux de tous, inconnu à la carte du monde, mais surtout ignoré de mes parents. Je voudrais ne plus me soucier du temps qui passe, des codes à respecter, des règles à appliquer, du reste de la société dont il faut constamment se préoccuper. Des fois, je voudrais fuir mes responsabilités, mes charges. Je voudrais disparaître.
Lorsque j'arrive devant ma salle de classe, le professeur, déjà présent, fait entrer les élèves dans la pièce. Encore quelques instants de plus, et j'étais considéré comme en retard. Monsieur Hong nous autorise à nous asseoir après avoir installé ses affaires. C'est un homme entrant tout juste dans la trentaine. Il nous l'a dit il y a quelques semaines à l'occasion de la rentrée. Il a toujours les cheveux un peu décoiffés, ou la chemise un peu froissée. Des feuilles s'échappent du gros porte documents qu'il trimbale à bout de bras. Son point fort est loin d'être l'organisation, mais pourtant il arrive tout de même à se retourner dans son grand bordel. Ça me surprend à chaque fois.
- Comme prévu, aujourd'hui nous recevons la visite d'étudiants de l'université de Hanyang. Ils vont vous expliquez le parcours de la réussite mise en place entre leur université et le lycée. Je vous demanderai seulement de vous montrer respectueux et poli.
Trois coups frappés sur le battant de la porte coulissante l'empêchent de continuer ses explications, et m'empêchent moi de replonger dans mes pensées. Le professeur leur ordonne d'entrer, tandis qu'il ramasse un tas de feuilles qu'il a fait tomber lorsqu'il s'est fait interrompre. Une élève assise au premier rang se leva pour aider ce pauvre homme maladroit alors que la porte s'ouvrait.
- Entrez, entrez ! Incite monsieur Hong en remontant son épaisse monture de lunettes sur son nez.
Les derniers polycopiés ramassés, l'enseignant accueille comme il se doit, les trois jeunes adultes qui viennent de faire leur apparition.
Maman m'a demandé d'aller chercher Jieun ce soir. J'ai reçu son message ce midi. Elle disait que Hyunjae ne pouvait pas le faire étant donné qu'il restait travailler à la bibliothèque toute l'après-midi. Il a dû, encore une fois, sortir l'excuse des révisions. Mais je ne suis pas dupe, il doit sûrement s'amuser avec ses amis. Je ne sais pas ce qui me frustre le plus ; le fait que mon frère ment à ma mère qui y croit dur comme fer à ses mensonges ou bien le fait que mon père soit totalement disponible pour y aller ? Bien évidemment, je ne peux pas refuser et dois m'y coller.
VOUS LISEZ
𝕎𝕚𝕝𝕝 𝕐𝕠𝕦 𝔹𝕖 𝕋𝕙𝕖𝕣𝕖 ? [Bambam x Yoongi]
Hayran Kurgu« Je n'en ai plus rien à faire. Autant de l'école, que de ma famille, que de mes "amis", que de ma propre vie. Et parmi cela, il y a Yoongi. » Bambam, un jeune lycéen redoublant, n'ayant plus aucun intérêt pour ce qui l'entoure, va voir son quotidie...