𝕎𝕚𝕝𝕝 𝕐𝕠𝕦 𝔹𝕖 𝕋𝕙𝕖𝕣𝕖 ? [Bambam x Yoongi]

31 _ Appel Au Secours

Chantonnant tout doucement, voilà dix minutes que je tourne en rond dans ma chambre pour essayer de la mettre un minimum en ordre. Bien que je sois seul dans la pièce, seul à l'étage , je garde le niveau sonore très bas pour m'assurer que personne ne m'entends, mais c'est assez suffisant pour que les voix dans ma tête se calment. Je sens la vague bien agitée en moi, mais j'essaye de ne pas trop y penser.

Plier des vêtements tout en écoutant de la musique me permet de me calmer, mais ce n'est pas vraiment ce que je préfère. Notons en plus que de cette manière je perds pas mal de temps, notamment parce que c'était pas prévu dans mon emploi du temps mental. Non à l'heure actuelle je devrais avoir commencé mon devoir, noté, de maths. Mais lorsque j'ai aperçu le sujet tout à l'heure, je me suis senti tourné de l'œil.

J'ai horreur des maths. Au delà du fait que je ne les comprennent pas, j'ai plus l'impression qu'elles ne m'acceptent pas.

C'était plutôt tout le contraire quand j'étais enfant. Avec tous les "cours particuliers" que me donnaient mon père en plus de ma journée complète à l'école, en plus de mon début d'intelligence de l'époque, il faut dire que les maths et moi on s'entendait plutôt bien.

Je l'ai compris très vite que les maths constituent notre avenir. Je l'ai compris assez vite que l'élite était désormais constituée de matheux, de scientifiques plus largement. Et pendant un certain temps, je pensais être destiné à faire partie de cette élite. Pendant un bon moment, je trouvais ça logique de me diriger vers une filière plus scientifique qu'autre chose.

J'étais à peu près bon en tout, alors autant choisir le plus valorisant. Mais au début, j'avais pas compris que mes goûts importaient tout autant. Je ne savais pas ce que j'aimais, je ne savais pas ce que j'aimais pas. Je le faisais parce qu'on me le demandais. Je le faisais pour la bonne cause. 

J'ai pris tout ça pour acquis. Pendant très longtemps je n'ai pas considéré l'échec, la difficulté, comme étant une option. Sauf que ça m'a rattrapé. 

La déprime, l'anxiété, les angoisses m'ont rattrapé, les mauvaises notes et le trop plein d'eau avec. Le redoublement à suivi. Et très vite, j'ai compris que les maths ne m'aimaient plus. Je ne les comprenais plus, je ne m'y identifiais plus.

J'ai été mis de côté, mon quatre de moyenne écrit en rouge sur mon front. Et je pense que c'est à ce moment-là, que je me suis rendu compte qu'en fait, je déteste les maths.

Je n'arrive pas à déterminer si c'est à ce moment-là que j'ai commencé à détester les maths, si je les aimais déjà pas au départ, ou autre. C'est encore un peu flou dans ma tête. Et je n'ai aucune envie que ce soit clair. Je préfère dire que je n'avais pas d'avis dessus. Et encore aujourd'hui, j'ai beau dire que je déteste les maths, je ne sais pas vraiment si c'est à cause de mes notes catastrophiques et donc en soi mon échec, ou si c'est un réel avis sans prendre en compte les résultats que j'obtiens dans ce domaine.

Cependant, je sais que j'ai horreur de cette matière, et de ces deux autres compagnes, j'ai nommé la SVT et la physique-chimie, peut-être pas à cause d'elle-même, mais plutôt à cause de tout ce qu'elles engendrent et tout ce qu'il y a autour.

Ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a aujourd'hui ce monopole que détiennent ces sciences là. Les chiffres sont supérieurs au reste. Et le message que je comprends, ou plutôt que l'on m'a fait comprendre, c'est que si je suis pas bon à ce niveau là, je ne vaux rien aux yeux de personne et surtout pas aux yeux de la société plus globalement. Et je pense que ce message est resté profondément ancré en moi, et n'a cessé de me torturer et de se concrétiser dès lors que j'ai compris que j'étais en train d'échouer. 

Les professeurs de ces matières sont la matérialisation parfaite de cette idée. Ils sont méprisants à l'égard des élèves pas fait pour ce domaine, des élèves comme moi, ne faisant pas partie de leur élite. De leur ton condescendant et hautain, ils nous font comprendre que l'on est que des merdes, et qu'on ne vaut rien. Jamais ils ne prendront le temps d'expliquer correctement leur thème à un élève avec des difficultés. Ce qui les intéresse là, c'est de former l'élite et rien d'autre. Ils nous font bien comprendre que l'on a pas notre place là-bas, parmi eux et avec eux.