Engagement [Tome 1]

18. Témoin

Je descendis à la cuisine, ma main entrelacée avec celle de Chris. J'y trouvai mon frère en train de boire son café et piétiner sur son téléphone. Irène discutait avec Marie, mais elles se turent en remarquant notre présence. Nous les saluâmes et Chris sembla nerveux de se retrouver dans la même pièce qu'eux. Si je n'avais pas insisté, il n'aurait pas pris la peine de rester petit-déjeuner.

— Tu veux du sucre dans ton café ? lui demandai-je.

— Non, sans sucre. Merci.

Il s'installa en face de Sébastien pendant que je m'activai à remplir nos deux tasses respectives.

— Isabella, tu as les essayages pour ta robe aujourd'hui, n'est-ce pas ? me dit ma grand-mère.

Merde. Ça m'était complétement sorti de la tête.

— Oui, grimaçai-je.

— Tu vas y aller toute seule ?

— Oui, avec qui veux-tu que j'y aille ? je n'ai pas d'amis.

Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres de mon frère. Je lui lançai un regard noir. On était toujours en froid par rapport à la dernière fois. Déprimé ou pas, il avait dépassé les bornes.

— Je pourrais t'accompagner, proposa Chris.

J'arquai les sourcils en même temps que ma grand-mère.

— Tu ne peux pas me voir dans ma robe avant le mariage, on en a déjà parlé.

— Ce ne sont que des superstitions Isabella... ça n'a aucun sens.

— Peu importe, je ne prendrais pas ce risque.

Il soupira, abandonnant l'idée d'insister. Je posai la tasse de café toute chaude devant lui et il me remercia en souriant.

— Alors c'est moi qui t'accompagnerai, fit ma grand-mère.

— Je peux y aller toute seule, je n'ai pas besoin qu'on m'accompagne !

— Bien sûr que si ! si seulement tes tantes étaient là...

— Elles arrivent quand, déjà ?

— Quelques jours avant le mariage. Tu sais comment est ta tante Brigitte, elle ne veut pas rester longtemps à New York, ça la rend malade.

— Il n'y a pas que New York qui la rends malade, nous aussi elle ne nous supporte pas, s'incrusta mon frère.

— Ne dis pas ça, c'est votre tante ! elle est un peu comme votre mère.

— Ne compare pas maman à cette sorcière !

Et c'était reparti pour une discussion très pertinente à propos de ma tante aînée. Chris les écoutait, de plus en plus perplexe. Je pris place à côté de lui.

— Tu as de la famille, toi ? des oncles ou des tantes ? lui demandai-je.

— Oui, j'ai un oncle du côté de mon père et deux tantes et un autre oncle du côté de ma mère. J'ai aussi des cousins et des cousines plus vieux que moi.

— Ils vont venir au mariage ?

— Normalement. Je n'ai pas demandé à ma mère mais ils vont sûrement venir. Je suis fils unique alors ils ne rateront mon mariage pour rien au monde, gloussa-t-il.

— J'ai hâte de les rencontrer.

— Tu vas les adorer, ils sont géniaux ! dit-il, enthousiaste.

Je bus une gorgée de mon café et posai les yeux sur mon frère. Il parlait toujours de ma tante avec Irène. Ils étaient vraiment irrécupérables.