Engagement [Tome 1]

49. Dépression

Point de vue d'Isabella :

— Enfin, t'es là !

Sarah me prit dans ses bras et je fus surprise de la trouver chez mes grands-parents.

— Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je en me libérant de son étreinte.

— Sébastien. Il boude encore dans sa chambre.

— Quoi ? m'étranglai-je. Mais ça fait une semaine !

Des pas se firent entendre et ma grand-mère s'approcha de nous. Elle me prit également dans ses bras avant de nous inviter au salon.

— Qu'est-ce qu'il lui prend ? Pourquoi il reste enfermé comme ça et ne réponds à aucun de mes appels ? m'irritai-je.

— On est tous perdus, Isabella, répondit Irène. Il ne sort que pour manger et il ne nous adresse pas la parole. Il ne va même plus travailler. C'est aberrant qu'un simple dîner avec Rosaline l'ait mis dans cet état.

J'avais comme l'impression que cette pauvre fille n'y était pour rien.

— Qu'est-ce qui s'est passé à ce dîner ? voulus-je savoir.

— J'ai appelé les parents de la jeune fille et d'après elle, il a piqué une crise parce que le serveur lui a apporté du vin trop tiède.

— Mais Sébastien n'est pas capricieux à ce point ! Il ne se serait jamais énervé pour ça !

— Je le sais, Isabella, mais Rosaline n'a fait que raconter ce qui s'est passé. Ton frère ne va pas bien, c'est peut-être par rapport à sa rupture avec Claire...

Je soufflai. Elle avait peut-être raison, mais Sébastien allait mieux ces derniers temps, il n'aurait quand-même pas sombré dans la dépression pour un rien ?

— Je vais le voir.

— Il refusera de te parler, me dit Sarah.

— Je suis sa sœur, il me parlera.

Je montai aussitôt à l'étage et toquai à sa porte. Aucune réponse. J'essayai de l'ouvrir, mais elle était verrouillée à clé. Super.

— Sébastien ! Ouvre-moi ! C'est Isabella ! l'appelai-je.

— Va-t'en, entendis-je sa voix étouffée.

— Sébastien arrête de faire l'enfant ! On doit parler !

— Je ne veux pas parler ! Fichez-moi la paix ! cria-t-il.

Bon sang.

— Tu as discuté avec Sam ? osai-je demander.

— Pourquoi tu me parles de lui ? Putain, Isabella, qu'est-ce que tu t'imagines ?

— Tu lui as parlé oui ou non ? insistai-je.

— Non ! Je ne veux voir personne !

Je grognai. C'était quoi son problème ?

— Tu devrais aller le voir, ça te fera du bien de changer d'air, lui dis-je.

— Pour quoi faire ? Pour que tu me traites encore de tapette ?

Oh non...

— Sébastien je ne t'ai jamais traité de quoi que ce soit. Je suis ta sœur et je t'aime ! Je m'inquiète énormément pour toi, alors s'il te plaît...

— Non, laisse-moi crever en paix.

Quoi ?

— Sébastien ouvre-moi cette putain de porte ! hurlai-je.