Les applaudissements redoublèrent à l'annonce du prêtre. Chris et moi nous nous embrassâmes toujours, mais malheureusement, notre premier baiser en tant que mari et femme ne fut pas des plus langoureux car on était quand-même dans un endroit sacré. Je me redressai mais le brun garda sa main dans mon dos. Il souriait tel un petit garçon. Il était si adorable.
Le prêtre nous guida pour la signature du registre ainsi qu'un contrat préparé spécialement par nos deux familles respectives. A la base, nous avions choisi le régime de communauté d'acquêts, donc pas de contrat de mariage, nos biens d'avant le mariage resteront nos propriétés personnelles, et ceux que nous pourrons acquérir ensuite, formeront une seule masse commune. On partagera la société de mon père en deux parts égales, et cette dernière sera léguée à nos futures enfants.
Mais, la dernière clause de ce contrat personnalisé par les soins de nos avocats et sous la contrainte de nos familles, marquait que si l'un de nous deux demandait le divorce, il devra verser une pension alimentaire à l'autre pour le restant de sa vie, à la somme équivalente de soixante-dix pourcents de sa fortune. C'était la touche personnelle de nos familles pour nous interdire le divorce et l'annulation de notre mariage. Déjà que pour l'Église, le divorce n'était pas reconnu d'un point de vue théologique...
C'était farfelu de faire ça, mais Chris et moi avions décidé de céder à leur exigence sans résistance. On avait confiance que notre mariage fonctionnera, et au pire des cas, on trouvera un arrangement commun et équitable. On avait décidé de nous marier de notre plein gré, au final. Il fallait donc assumer.
Ainsi, nous signâmes à tour de rôle, et les témoins furent de même. Après qu'Ayden ait posé sa signature, il se tourna vers nous et son regard changea étrangement. Il n'était pas en colère, mais plutôt... triste ? sous nos regards surpris à tous les deux, il prit Chris dans ses bras et le félicita comme tout bon ami l'aurait fait.
Je fus tirée de ma stupéfaction par mes grands-parents, mes tantes et mes cousines qui m'enlacèrent chaleureusement. La mère de Chris était carrément en pleurs et son fils la réconforta en lui promettant qu'elle sera toujours la première femme de sa vie. Ils étaient tellement mignons ! et je ne pus m'empêcher de penser à mes parents, et à combien j'aurais aimé qu'ils assistent au jour le plus important de ma vie.
Après toutes ces embrassades, nos proches sortirent les premiers de l'Église. J'inspirai profondément en ajustant promptement ma robe et Chris m'observa en souriant adorablement.
— Tu es magnifique, Isabella, me complimenta-t-il.
— Merci. Tu l'es aussi, ce costard te va à ravir !
— Je déteste en porter, c'est quasiment la première fois, avoua-t-il.
Le brun me tendit sa main que je pris chaleureusement et nous sortîmes à notre tour. Sur le palier de l'Église, des flashs nous aveuglèrent et des grains de riz mélangés à des confettis se mirent à pleuvoir sur nous. Nos familles, regroupées, nous acclamaient en applaudissant et en sifflant. C'était magique !
— Putain, c'est du riz ? chuchota Chris en tendant sa main vers les airs.
— C'est les traditions ! lui rappelai-je. On lance du riz sur le couple pour qu'il soit fertile.
Il roula des yeux et s'empressa de marcher mais je le retins, me rappelant d'une chose essentielle que je devais accomplir.
— Les filles ! appelai-je mes cousines et quelques jeunes demoiselles.
Elles comprirent ce que je m'apprêtais à faire et se réunirent devant moi. Chris avait les sourcils froncés et ne comprenait pas à quoi je jouais. Sous son regard confus, je me retournai et lançai mon bouquet de champêtres qui atterrit dans les mains de Sarah. Son visage se décomposa.
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Engagement [Tome 1]
RomanceDu haut de ses vingt-quatre ans, Isabella est une jeune femme qui n'a pas eu le privilège de vivre une vie comme toute personne de son âge. Orpheline depuis ses quatorze ans, elle est captive par sa famille conservatrice. Elle n'a jamais rien connu...