Engagement [Tome 1]

30. La ville de l'amour

Point de vue de Chris :

— Tu devrais ralentir sur le Whisky Christopher, lâcha Sam après m'avoir servi mon troisième verre.

Comme les précédents, je l'ingurgitai cul-sec puis le reposai sèchement sur le comptoir. Je n'étais pas en colère, mais frustré, déboussolé, agacé... tout un tas d'émotions négatives se bousculèrent en moi et je ne savais plus où donner de la tête.

Ma première préoccupation était Ayden. Je ne laissais rien paraître devant ma femme mais le silence d'Ayden ne présageait rien de bon. Il ne m'avait pas contacté après mon mariage, et bien que naïvement j'espérais qu'il nous laisse tranquilles, je n'étais plus aussi optimiste depuis qu'il avait donné ma putain de lettre de suicide à Isabella. Je lui avais fait confiance pour la détruire et au lieu de ça, il l'avait utilisé pour me faire le plus cruel des coups bas.

Mon deuxième souci ; mes cauchemars, ou autrement dit : Alice. Je n'avais plus rêvé d'elle depuis mon mariage. Pourtant, j'avais passé plus de deux semaines à souffrir chaque soir à cause des flash-backs que je voyais à chaque fois que je fermais les yeux, mais depuis que j'avais dit je le veux à Isabella, mon ex avait complétement disparut de mes rêves. Ce qui m'arrivait était tout bonnement terrifiant. J'avais l'impression d'être victime d'un mauvais sort.

Et pour finir, mes rapports intimes avec mon épouse. J'avais un sérieux problème, et ça me coûtait de l'avouer mais je devrais peut-être aller consulter un médecin. Depuis qu'Alice m'avait dépucelé je n'avais jamais eu d'éjaculation prématurée. J'avais toujours été très endurant alors pourquoi tout basculait avec Isabella ? les chattes étaient toutes les mêmes, il n'y avait aucune explication rationnelle à ce qui m'arrivait.

La seule déduction que j'en avais tiré étant que ma femme soit beaucoup trop serrée pour que je puisse le supporter, mais c'était finalement stupide de gober ça, les vagins s'adaptaient normalement à toutes les circonférences.

— Chris ? m'interpella mon ami.

— Quoi ? relevai-je les yeux vers lui.

— Tu as l'air perdu dans tes pensées... ça ne va pas avec Isabella ?

Je soupirai.

— Si, si, ça va très bien. Je me sens un peu fatigué c'est tout, mentis-je.

Il arqua les sourcils et me lança un regard amusé.

— Comment ça fatigué ? vous n'avez pas arrêté de baiser ?

— La ferme, Samuel, le fusillai-je du regard.

— Oh, allez ! tu me racontais tout avant ! qu'est-ce qui a changé ?

— Il s'agit de ma femme là, ce n'est pas pareil.

Il rit.

— « Ma femme » je n'aurais jamais cru t'entendre prononcer ce mot un jour. Tu en as fait du chemin, mon pote !

— La vie de couple marié n'est pas aussi facile que tu ne le penses. Je suis tout le temps sous pression, de peur de me planter ou de ne pas être à la hauteur... Isabella est trop bien pour moi et je ne veux pas la décevoir, avouai-je.

Il perdit son sourire, et semblait reprendre son sérieux.

— Qu'est-ce qui se passe ? raconte-moi, tu te sentiras mieux après.

— Elle est au courant pour ma tentative de suicide, lâchai-je.

A part Isabella, Ayden, et mes autres potes, Sam aussi était au courant. Il était le gardien de tous mes secrets et j'avais une confiance aveugle en lui, autant que j'en avais en Ayden autrefois. Aujourd'hui, beaucoup de choses avaient changé.