Engagement [Tome 1]

40. Élève studieuse

Allongée sur mon lit, absorbée par la lecture d'un roman que je venais de commencer, je ne remarquai pas tout de suite Chris qui venait de pénétrer dans la pièce. Depuis notre dispute dans la matinée, je ne l'avais plus revu. Il était 21h passé et ce n'était que maintenant qu'il décidait de refaire son apparition ? Il était passé où tout ce temps ?

Je gardai soigneusement mes questions pour moi et ne relevai même pas la tête vers lui. J'allais suivre les conseils de mon frère et le faire poireauter un moment. Ça ne lui fera pas de mal de mettre son égo de côté et de faire le premier pas pour une fois.

— Bébé ? m'appela-t-il.

Ce surnom. Sans plus pouvoir résister, je posai les yeux sur lui. Il était debout à deux mètres plus loin, une main derrière la nuque et l'autre cachée dans son dos. A en juger son regard, il était nerveux.

— Je... tiens, je t'ai pris ça.

Il sortit un bouquet de rose rouge qu'il dissimulait derrière lui et le tendit vers moi. Mes yeux s'arrondirent, mais mon cœur se gonfla de joie. Sérieusement ? J'avais envie d'éclater de rire devant la tête qu'il faisait mais je m'abstins pour ne pas le froisser.

— Merci, acceptai-je son cadeau.

C'était une délicate attention de sa part. Les roses étaient belles et sentaient fraîchement bon.

— Je sais que c'est niais mais apparemment les femmes aiment ce genre de choses... bref, tu as l'air occupé, je vais te laisser, tourna-t-il les talons.

— Attends !

Je n'étais pas cruelle au point de le laisser partir comme ça. Il me regarda, le visage de plus en plus empourpré. Je me mordis la lèvre.

— Assieds-toi, tapotai-je la place vide à côté de moi.

Dubitatif, il s'exécuta. Je posai délicatement le bouquet sur ma table de chevet, croisai les jambes, et me concentrai sur mon mari. Il fixa le sol, la mâchoire légèrement contractée.

— Généralement le bouquet de roses est accompagné d'excuses, tu ne crois pas ?

Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Je souris aussi.

— Tu as raison, je suis désolé de m'être emporté contre toi Isabella, s'excusa-t-il en accrochant mon regard.

— C'est mieux, le taquinai-je gentiment.

Ça m'amusait de le faire marcher. Il se sentait coupable et avait fait l'effort de m'offrir des roses et de s'excuser, que vouloir de plus ? il avait surpassé mes espérances.

— Approche, lui ouvris-je mes bras.

Il obéit, un peu hésitant, et j'encerclai sa nuque de mes bras pour le tirer contre moi. Je le câlinai et fermai les yeux en humant son délicieux parfum. Il frotta distraitement mon dos et enfouit son visage dans mon cou. Nous restâmes dans cette position pendant de longues minutes, sans bredouiller un mot, juste en train de nous faire un gros câlin plein de douceur.

Chris mit fin à cet échange mais dès que nos yeux s'accrochèrent, il prit mon visage en coupe et scella nos lèvres. Sa langue s'invita dans ma bouche et je gémis quand elle se mit à taquiner la mienne. Mes doigts se perdirent dans ses cheveux et les siens descendirent sur ma poitrine. Comme je ne portais pas de soutien-gorge, il empauma mes seins à travers ma nuisette.

Dans d'autres circonstance je l'aurais repoussé car il était puni et privé de relation sexuelle, mais j'étais un peu en manque, moi aussi. Je l'avais blâmé pour ça, mais je n'étais pas mieux.

A bout de souffle, nous nous détachâmes et mon mari me renversa sur le lit en grimpant à califourchon sur moi. Je me mordis la lèvre quand ses yeux fusillèrent les miens, et il ne tarda pas à recoller nos bouches. Ses mains tirèrent sur l'ourlet de ma nuisette mais je l'arrêtai immédiatement en mettant fin à notre baiser.