56. Effet secondaire

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J'émergeai brutalement de mon sommeil suite aux bruits infernaux de la sonnette, comme des klaxons hystériques. Je sentis Chris bouger contre moi, sa barbe frottait contre ma poitrine, me chatouillant et je pris conscience du poids de son corps contre le mien. Je frottai mes yeux, puis baillai en m'étirant maladroitement.

— Bébé... entendis-je sa voix rauque.

— Bonjour mon amour.

— Bonjour... tu as une idée de qui s'acharne sur la sonnette ?

— Ma grand-mère peut-être, elle déteste qu'on la fasse attendre.

Il me sourit, et je fondis devant son adorable bouille matinale. Il se redressa, me libérant de son emprise, et je me levai en titubant hors du lit. À peine fis-je deux pas vers le dressing que la main de Chris s'abattit sur l'une de mes fesses. Je sursautai.

— Hey !

— Tu n'avais qu'à enfiler un vieux pyjama, tu me provoques avec tes nuisettes en dentelles quasi-transparentes.

J'inspirai profondément avant de me retourner complétement vers lui.

— Crois-moi, tu devrais en profiter, parce que dans quelques années, tu me supplieras pour que je porte « mes nuisettes en dentelles quasi-transparentes. »

— Tu insinues que dans quelques années, tu ne feras plus d'efforts pour me plaire ? arqua-t-il un sourcil, amusé.

— Oh ! Beau et intelligent en plus, quelle épouse veinarde je suis !

Son sourire s'effaça et je lui tirai la langue avant de m'éclipser dans le dressing. Je récupérai rapidement un jogging et un débardeur noir, le temps que mon mari me rejoigne avec la promesse solennelle que je ne payais rien pour attendre. Le taquiner de bon matin me mettait de bonne humeur.

La sonnette s'était tue depuis un moment, me laissant supposer que Marie avait ouvert la porte. Je m'habillai prestement, et Chris enfila des vêtements aussi décontractés que les miens.

Nous descendîmes ensemble, et ma surprise fut sans précédent en trouvant nos familles respectives réunies au salon. Personne ne manquait à l'appel. Même Sébastien était là. Que se passait-il encore ? J'échangeais un regard avec Chris, mais il était aussi troublé que moi.

— Salut...

— Ce n'est trop tôt ! lâcha méchamment ma grand-mère.

Putain. Mes yeux se posèrent sur mon frère ; il avait un petit sourire au coin, le même qu'il affichait à chaque fois que j'allais me faire gronder.

— Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je.

— Asseyez-vous les enfants, nous dit Marilyn.

Pour une raison qui m'échappait, ils nous en voulaient pour quelque chose. Nous nous installâmes silencieusement à côté de sa mère et cette dernière lui embrassa tendrement la joue en lui gratifiant un sourire compatissant.

— Alors vous allez nous expliquer ou bien ? fis-je, impatiente.

— La société, dit tout simplement mon grand-père.

— Qu'est-ce qu'elle a, la société ? dis-je confuse.

— L'avocat a appelé ton frère, vu qu'apparemment, il n'arrivait pas à vous joindre depuis une semaine. À chaque fois qu'il appelle, ton assistante l'informe que vous n'êtes pas disponibles ou que vous n'êtes pas dans vos bureaux. Ton grand-père est allé faire un tour à la société il y a quelques jours et vous n'y étiez pas. Vous ne répondiez même pas à vos téléphones, et évidemment, vous n'êtes même pas au courant qu'il y a eu des conflits avec l'un de vos clients, chose dont votre avocat a essayé de vous prévenir, et s'il n'avait pas eu l'intelligence de prévenir Sébastien et d'intervenir à temps cette histoire aurait finit dans un tribunal. On est tous là aujourd'hui parce qu'on attend une bonne explication de votre part, balança ma grand-mère.

Engagement [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant