— Tu es nerveuse ?
Chris détailla attentivement mon visage alors que je fixai la porte de l'appartement devant nous en me tortillant les doigts. La nervosité était un euphémisme pour décrire ce que je ressentais en ce moment. C'était une combinaison d'angoisse, d'excitation, de joie...
— On peut faire demi-tour si tu veux, continua-t-il.
— Non, je suis prête, Chris. Tu peux sonner.
Il hésita, alors je hochai la tête en lui offrant mon plus beau sourire. Il appuya sur la sonnette et une minute plus tard, la porte s'ouvrit sur un homme d'à peu près la quarantaine. Il n'avait pas l'air froid et intimidant comme je m'y attendais de la part d'un professionnel en BDSM.
— Bonsoir, vous avez une réservation ?
— Oui.
— Au nom de qui je vous prie ? demanda-t-il.
— Chris Warner, répondit mon mari.
— Bien, fit-il en consultant son téléphone. Je vous demanderais de me montrer vos pièces d'identité, comme vous vous en doutez, ce genre d'endroit est interdit aux mineurs.
Nous nous exécutâmes, sortant nos pièces d'identité respectives et il vérifia minutieusement nos années de naissance.
— Tout est correct, vous pouvez entrer.
Il se poussa pour nous laisser pénétrer dans l'appartement. Ce dernier était grand, mais vide. Le peu de meubles qu'il y avait était couvert de draps blancs, le protégeant de la poussière. L'homme nous emmena au fond du couloir et s'arrêta devant une porte verrouillée.
— Vous avez accès à tous les accessoires, sans exceptions. La salle de bain est à votre disposition également. Des questions ?
— C'est vous le propriétaire ? demanda Chris indiscrètement.
— Non, sourit-il. Je ne suis que l'intermédiaire qui est chargé de vous accueillir. Maître Xan ne se présente jamais aux locataires de son donjon, il tient à préserver son anonymat.
Intéressant.
— D'autres questions monsieur ?
— Je vous paye maintenant ?
— Je récupérerai le chèque quand vous aurez fini.
Chris semblait réfléchir, puis posa une dernière question :
— Il y a des caméras de surveillance ?
— Non, votre intimité est préservée. Le donjon est insonorisé, alors même si je reste dans le coin, soyez sûr que je n'écouterais pas à la porte.
Ses paroles me firent sourire nerveusement.
— Très bien. Merci, lui dit mon mari.
— Bonne soirée.
Il nous adressa un dernier sourire avant de déverrouiller la porte à l'aide de sa clé, la laissa entrouverte, et s'en alla précipitamment. Le brun haussa les épaules et poussa la porte, pénétrant à l'intérieur. Je le suivis. Une lumière subtile et tamisée éclairait la pièce et une agréable odeur de cuir et de bois m'accueillit. La couleur des murs était d'un marron glacé qui donnait une chaleureuse ambiance de cocon à ce vaste espace.
Un énorme lit à baldaquin dominait la salle, superposé sur la droite avec des draps noirs, et des oreillers beiges. Je levai lentement les yeux sur la chaîne de fer qui était suspendue au mur, et qui touchait presque les dais du lit. Je déglutis en déplaçant mon regard vers un grand cadre en acajou, accrochées dessus toutes sortes de menottes, de bâillon-boules, de palettes, de fouets, de cravaches et d'instruments à plumes. Des cordes, des chaînes et de cadenas pendaient d'un grillage suspendu au plafond également.

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Engagement [Tome 1]
RomanceDu haut de ses vingt-quatre ans, Isabella est une jeune femme qui n'a pas eu le privilège de vivre comme les autres personnes de son âge. Orpheline depuis ses quatorze ans, elle est captive de sa famille conservatrice. Elle n'a jamais rien connu de...