51. Psychopathe

2.3K 89 2
                                    

À partir de cet instant, tout se passait très vite. Chris attrapa Ayden par le col de sa chemise et le plaqua contre un mur. Il lui asséna un coup-de-poing au visage tellement violent que ça fit saigner sa lèvre inférieure, mais malgré cela, il éclata de rire.

Les coups se succédèrent et au cinquième, Ayden leva légèrement la main et ses sbires se précipitèrent vers mon mari. Ils le traînèrent loin de leur chef et l'immobilisèrent. Le faisant tomber à genoux, ils maintinrent fermement ses deux bras dans son dos. Il se retrouva seul face à quatre hommes baraqués. Oh mon Dieu...

Réalisant la gravité de la situation, je me mis à crier de toutes mes forces, suppliant Ayden de le lâcher, mais rien n'y fit. Je tentai alors de me précipiter vers eux, mais Chad me retenait toujours, me gardant la plus éloignée possible, en sécurité. Je pleurai à chaudes larmes, me débattant dans ses bras, mais rien. Il ne m'écoutait pas. Personne ne m'écoutait.

— Donc, d'abord ta femme, et maintenant toi ? À croire que vous voulez vraiment me mettre en colère, cracha Ayden.

— Laisse-la partir, elle n'a rien à voir avec tout ça !

— Oh mais je ne la retiens pas ! Chad, lâche-là, voyons comment elle va s'y prendre pour libérer son cher mari... mais on sait tous que mes hommes réclament toujours une rançon de chair.

— Va te faire foutre Ayden ! s'emporta Chad dans mon dos.

Le visage de Chris était pâle, vidé de toute émotion. Il ne réagissait plus.

— Chris, je suis désolée... j'étais inquiète pour toi... je suis venue ici de mon plein gré... il ne m'a rien fait, personne ne m'a touché ! essayai-je de le rassurer.

Dans ses yeux il y avait un mélange de colère, de tristesse, et de désespoir. Quand il les posa sur moi, son regard paraissait désolé. C'était comme s'il me suppliait de lui pardonner quelque chose que j'ignorais.

— Oh, comme c'est mignon ! se moqua Ayden. Bon, assez plaisanter, ta femme dit la vérité. Personne ne l'a touché, je ne l'aurais pas permis.

— Alors laisse-la partir et fais de moi ce que tu veux.

— Non ! criai-je.

Le blond sourit.

— Ça devient intéressant. Chad lâche-là immédiatement, lui ordonna-t-il.

Ce dernier semblait en pleine réflexion, alors je profitais de son petit moment d'hésitation pour filer et me précipitai vers Chris. Son regard s'assombrit et il me cria de partir, mais l'un des hommes le musela en plaquant sa main contre sa bouche.

Je songeai à un moyen pour l'aider à se libérer, mais comme s'il lisait dans mes pensées, Ayden me le déconseilla fortement. Voir l'amour de ma vie dans cet état et ne rien pouvoir faire pour lui me consumait. Je ne me le pardonnerais jamais si on lui faisait du mal à cause de moi.

— Ils ne vont rien lui faire, me rassura-t-il. Il peut se transformer en un vrai animal enragé quand il s'y met et je n'ai pas envie d'en venir aux mains avec lui, c'est mon meilleur ami, après tout.

— C'est comme ça que tu traites tes amis, sale connard !

— Ouh là, tout doux trésor, ou je demanderai à ce qu'on te bâillonne toi aussi.

Je lui adressai un regard sombre, puis m'agenouillai pour être à la hauteur de Chris. Ses yeux bleus m'imploraient de m'en aller, mais je secouai la tête puis enfouis mon visage dans le creux de son cou en agrippant son t-shirt. Et là, je fondis en larmes.

Cette scène ne semblait pas déranger Ayden qui nous fixait avec ataraxie et une légère curiosité. Tout le monde nous fixait. Ses pantins retenaient toujours mon mari et l'empêchaient de parler, mais ne firent rien contre moi. Ils me laissaient sangloter contre lui comme si c'était la fin du monde et que c'était la seule chose qui me restait à faire.

Engagement [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant