Engagement [Tome 1]

68. Pardon

Point de vue d'Isabella :

Je baillai, puis m'étirai paresseusement. Je clignai des yeux pour m'habituer à la lumière du jour, et me redressai lentement. Mes yeux s'arrondirent et une légère panique m'envahit en trouvant la place à côté de moi vide. Je consultai mon téléphone et constatai qu'il n'était que 8h. Il serait allé travailler sans attendre que je sois réveillée ? Ce n'était pas dans son habitude...

— Bonjour !

Je sursautai avant de voir mon mari, debout à l'encadrement de la porte, un plateau dans les mains. Un grand sourire illuminait son visage. Mon cœur se réchauffa.

— Bonjour mon amour...

— Tu as bien dormi ?

— Oui, et toi ? lui retournai-je timidement la question.

Il s'avança vers moi, puis posa délicatement le plateau garni sur mes cuisses. Mes sourcils se haussèrent.

— Je dors comme un bébé à tes côtés, susurra-t-il, tu as faim ? Je t'ai préparé un peu de tout...

— Le petit-déjeuner au lit ? Pourquoi tant de galanterie ?

J'étais confuse mais émotionnée par son romantisme.

— Il n'y a pas de raison particulière à ce que je gâte ma femme, fit-il, charmeur.

Je me mordis la lèvre et il m'embrassa la joue avant de se glisser à mes côtés. Il portait uniquement un bas de jogging, et j'hésitais à lui demander s'il comptait aller travailler aujourd'hui. Égoïstement, je voulais qu'il reste avec moi.

— Il faut que tu manges, bébé.

Je fixai le petit-déjeuner succulent ; du jus d'orange, des fruits secs, du pain multi-céréale, des confettis... mon ventre gargouillait instinctivement.

— J'ai... j'ai peur de vomir.

— Il est important que tu te nourrisses, Isabella... tu veux que je te donne à manger moi-même ?

Je haussai les épaules, rougissant de plus en plus. Le brun tartina une tranche de pain avec la confiture de fraises avant de l'approcher de mes lèvres entrouvertes. Je croquai dedans, et il sourit, satisfait.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es un peu bizarre, je trouve, remarquai-je.

— Non, je veux juste prendre soin de toi... Tu as une envie particulière ? Sucré ou salé ? Tu as mal quelque part ? Tu veux que je te fasse un massage ? Tu...

— Chris !

Je posai mes deux mains sur ses joues, l'obligeant à se taire et à planter son regard azur dans le mien. Il déglutit nerveusement.

— Dis-moi ce qu'il y a, ça a un rapport avec ce qui s'est passé chez Ayden ?

— Jamais je ne t'abandonnerai sous prétexte que c'est le seul moyen pour qu'il te laisse tranquille. Je te protégerai quoi qu'il m'en coûte, Isabella.

Ses yeux dérivèrent sur mon ventre. Je fronçai les sourcils.

— Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, compris-je.

— Mange d'abord, et on en parlera après, promis.

J'obéis, bien que septique. Je dégustai quasiment tout ce qu'il avait pris soin de me préparer, et bien que rassasiée, je sentis mon estomac se tordre légèrement. Je le savais, j'allais encore vomir. Chris éloigna le plateau vide, puis fouilla dans sa table de chevet et me tendit une petite boîte rectangulaire. Je la pris, et mes yeux s'écarquillèrent en constatant de quoi il s'agissait ; un test de grossesse.