47. Perdre le contrôle

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Durant tout le trajet, nous restâmes silencieux. Chris regardait par la vitre pendant que j'essayais de me concentrer sur la route, redoutant ce qui m'attendait une fois à la maison.

Il ne laissera pas couler. Je l'avais provoqué, mis en colère, et généralement cette rage se transformait en frustration qu'il devra apaiser en se défoulant avec le sexe. J'en pouvais plus de ce cercle infernal, je voulais qu'il me parle, qu'il me confie tout ce qu'il avait sur le cœur...

Arrivés chez nous, nous entrâmes sans un mot, et trouvâmes Marie au salon en train de passer l'aspirateur. Elle fut très surprise de nous voir débarquer.

— Vous rentez tôt... tout va bien ?

— Vous pouvez prendre votre après-midi, lui dit-il.

— Comment ? Mais...

— À tout à l'heure, Marie, la chassa-t-il franchement.

Bien qu'ébranlée, elle s'exécuta, récupérant son sac et quittant la maison après m'avoir lancé un regard plein de sous-entendus. Merde. Chris et la discrétion...

— Je vais fumer dehors, lâcha-t-il à mon égard.

J'arquai les sourcils. Quoi ?

— Attends ! le retins-je avant qu'il n'atteigne la porte d'entrée.

Il fit volte-face, ses yeux bleus me fusillèrent.

— On n'est pas rentré à la maison pour que tu fumes ! m'irritai-je.

— Je ne suis pas d'humeur à bosser.

— Ce n'est pas en empoisonnant tes poumons que tu décompresseras.

— Je veux juste rester seul, Isabella.

— Et moi je veux qu'on discute comme des gens civilisés ! haussai-je le ton.

Il contracta la mâchoire. C'est quoi son problème à la fin ?

— Je n'ai rien à te dire.

— Il y a un truc qui ne va pas. Tu n'es pas dans ton état normal. Ça ne peut pas être juste à cause de mon départ du boulot sans te prévenir... je comprends que tu te sois inquiété mais...

— J'ai besoin de fumer une putain de clope, Isabella. Je ne veux pas me prendre la tête avec toi, retourne bosser si tu veux, mais fous-moi la paix !

Il sortit son paquet de cigarette de sa poche, mais je le lui arrachai sèchement des mains et le jetai par terre. Ses yeux s'assombrirent.

— Tu as un problème avec moi. Très bien, réglons ça.

Il plissa le front, étrangement confus.

— Quoi ?

— Prends-moi, punis-moi, et déchaîne-toi... libère cette frustration une fois pour toutes.

Il serra les dents, ses pupilles de plus en plus dilatés.

— Pour qui est-ce que tu me prends ? Tu crois que je vais te frapper ou te baiser pour me défouler ? C'est vraiment comme ça que me vois, Isabella ?

Mince. Je ne m'attendais pas à ce qu'il le prenne mal.

— Tu ne veux pas communiquer avec des mots, alors peut-être que le sexe t'apaisera ? J'ai envie de me donner à toi. Je n'ai pas peur. J'ai confiance en toi. Et j'en ai assez de tes petits jeux pour débutants, je sais que tes expériences et tes fantasmes dépassent tout ce que tu m'as déjà appris. Tu m'apprivoises depuis des mois... c'est bon, Chris, je suis prête et consentante.

Engagement [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant