Chapitre 40

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Une petite maison se tient là, emprisonnée dans les filets obscurs de l'astre nocturne. Un rayon lunaire éclaire l'allée bordée de roses aux pétales pourpres. Une légère brise berce la cime des arbres alentours. L'harmonieuse symphonie des animaux noctambules résonne dans l'air emprunt du parfum estival.

Une ombre malfaisante se glisse dans l'épaisseur de la noirceur de la campagne. Elle pénètre avec agilité dans le petit cocon privé de la propriété.

Une porte éclate en un milliers d'éclats tranchants, à l'image de la quiétude des lieux dormants.

Des hurlements stridents, déchirent le voile de minuit de leur chant dissonant.

Du sang souille le parquet et prive de vie des corps pantelants.

Un ricanement, tranchant comme du verre, achève la parade du fou dément.

Et ainsi, un meurtre dans la nuit, guidé par la folie, sous les yeux enorgueillis du monde endormi, se perd dans l'infini.

OoOoOoO

« Harry... »

Hermione se tient devant son ami, un léger pli soucieux venant froisser la peau lisse de son front.

« Allez Granger, crache le morceau, il s'en remettra. Potty a réussi à résister par deux fois au sortilège de mort, après tout. Ce n'est pas une petite mort de rien du tout qui va l'abattre, ricane Drago, nonchalamment appuyé contre la cheminée du salon de Harry.

- Que se passe-t-il 'Mione ? Demande-t-il avec douceur.

- Le Maître de la Mort a encore une fois frappé. Il s'est dénoncé lui-même en nous envoyant le coeur de ses victimes dans un colis anonyme.

- Ses victimes...? Il y en a eu plusieurs ? Et par Merlin, ce type est vraiment cinglé au point d'envoyer le coeur de personnes mortes...

- Oui...

- Et qui est-ce ?

- ...Les Dursley. Les Dursley ont été assassiné, Harry.

- Oh..., répond Harry, avec une répartie fascinante. »

Le brun à lunettes s'assoit avec prudence dans le fauteuil à sa droite. Il prend un instant pour analyser les émotions qu'il ressent.

Il serait un euphémisme de dire que les Dursley n'étaient pas la famille dont rêvait Harry. Pendant des années, Harry a profondément souffert du traitement de ces gens qui étaient supposés être sa seule famille. Cependant, même si c'était inconscient, c'est eux qui ont offert la protection de sang à Harry, lui permettant ainsi d'éviter les dangers certains du monde sorcier. Et somme toute, Pétunia et Dudley n'étaient pas si terribles que cela, juste enorgueillis par leurs principes. Avec le temps, Harry a appris non pas à leur pardonner toutes les injustices dont il était victime -le petit garçon trop longtemps enfermé dans un placard ne le peut pas- mais à éprouver une certaine indifférence à leur égard.

Et pour ces multiples raisons, Harry ne ressent rien à cet instant. Non pas dans un réflexe inconscient de son cerveau pour se protéger de la nouvelle comme le fait Ginny. Juste parce qu'il n'y a rien à dire, rien à penser, rien à regretter, rien à pleurer, rien à fêter, il n'y a simplement rien. Peut-être aurait-il dû être affligé par cette nouvelle. Ou bien alors satisfait de ce contre-coup du sort. Mais le fait est qu'il est juste purement indifférent face à cette nouvelle.

Des inconnus morts dans une campagne déserte, inscrits sur l'épais tableau des victimes de la folie humaine.

« Je vais bien, déclare-t-il après un temps de latence.

L'éveil de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant