Chapitre 6

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Cela fait très exactement trois jours depuis le dîner catastrophique dont Severus a été la malheureuse victime. Trois jours que Harry a repris le travail. Trois jours qu'il n'a pas eu une minute pour lui.

C'est donc en cette soirée du mois de mai que Harry rentre du travail, fatigué, pour ne pas dire épuisé. Il s'affale peu gracieusement sur le canapé avec un soupir de contentement. Ginny s'installe à côté de lui et lui tend un café fumant. Il la remercie tout en prenant la boisson chaude entre ses deux mains.

La rousse s'appuie doucement contre lui, la tête posée sur son épaule. Elle demande d'une voix douce :

« Tu tiens vraiment à lui n'est-ce pas ? »

Harry ne songe pas un instant à demander de qui il s'agit parce qu'il le sait parfaitement. Depuis la dernière visite de Severus, le sujet a été soigneusement évité aussi bien par Ginny que par son mari. Il la regarde dans les yeux avant de déclarer d'une voix douce mais ferme :

« Oui. »

Ils restent ainsi un instant, les yeux dans les yeux, avant qu'un faible sourire vienne éclairer les traits de la rousse.

« C'est tout ce que je voulais entendre. »

Les lèvres de la rousse se déposent brièvement sur celles de Harry dans un baiser doux et chaste. Elle se recule sans laisser le temps à Harry de décider quel comportement adopter et s'en va un sourire à la fois triste et résigné sur les lèvres. A ce moment, Harry songe que malgré le fait qu'il est bien incapable d'aimer cette femme comme il le devrait, il admire sa force de caractère et ne peut s'empêcher de la trouver belle. Pas de la manière qu'un homme aime sa femme, non. Plus comme on admire une amie qui nous est proche.

OoOoOoO

Affalé face contre son oreiller, Harry se sent littéralement vidé de ses forces. Cela fait maintenant une semaine que ses quelques jours de congé a pris fin et il songe qu'il n'a sans doute jamais été aussi épuisé de sa vie. Son quotidien a été dense en travail à un tel point qu'il n'a même pas eu le temps de rendre visite à Severus. Ce dernier point l'attriste d'ailleurs fortement. Il est persuadé que revoir l'homme lui ferait le plus grand bien.

Avec un grognement et un effort surhumain Harry se relève et décide de mettre de l'ordre dans la pièce. Il a été si fatigué qu'il a laissé ses habits débordant du dressing par tous les coins. Et bien que Ginny ne touche jamais à ses affaires éparpillées -contrairement au reste de la demeure qui est dans un ordre impeccable- Harry voit bien qu'elle fronce le nez devant sa pile de vêtements à chaque fois qu'elle pénètre dans leur chambre commune. Il faut dire qu'actuellement, la pièce baigne vraiment dans un joyeux bordel.

Avec un soupir bruyant, Harry sort sa baguette et commence à trier et plier ses vêtements par piles ordonnées sur le lit qui porte encore la trace de son corps allongé. Soudain il remarque un objet qui attire son attention : sa cape d'invisibilité. Cela fait bien longtemps qu'il n'y a plus touché. Après la guerre, ses affaires d'école ont été classé dans un gros carton. Il a été forcé de les ressortir uniquement pour les disposer sur l'étagère la plus haute de son dressing. Et encore, c'est à peine s'il y a prêté attention, cet objet remuant trop de souvenirs douloureux enfouis profondément en lui.

Il a du la faire tomber en tirant paresseusement sur le plaid qui se trouvait à côté. Harry laisse sa baguette de côté et plie sa cape à la main, presque religieusement, comme si un rien suffirait à libérer tous les moments passées qu'elle contient. Il farfouille ensuite parmi les vêtements gisant sur le sol, à la recherche d'un petit objet. Il brandit presque fièrement la Pierre de Résurrection avant de la glisser dans les plis de la Cape d'Invisibilité. Harry les range ensuite en haut du dressing d'un coup de baguette.

L'éveil de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant