« Harry ? Pourquoi ne nous as-tu pas appelé ?! Qu'est-ce qui s'est passé ? Où est Rogue ?-
- Prenez-les. Prenez-les, répète-t-il d'une voix brisée. Je vous en supplie. Laissez-moi. »
Harry trébuche jusqu'à sa meilleure amie, son regard émeraude débordant d'un mince filet argenté. La brune comprend immédiatement et conjure une fiole pour recueillir les souvenirs de Harry.
Le Gryffondor, les cheveux emmêlés dans un nid indiscernable de nuds, les habits chiffonnés et le regard hagard, titube avec difficulté jusqu'à l'escalier. Il commence à monter les marches d'une démarche précaire. Drago et Hermione comprennent qu'il a besoin d'être seul et s'éclipsent au Ministère par la cheminée afin d'obtenir une pensine.
Harry trébuche contre la porte d'une chambre d'ami située au premier étage. Il y entre avec fébrilité et s'échoue de justesse sur le matelas. Il sanglote contre les draps, le corps à moitié dans le vide. Une douleur et un désespoir insoutenable parcourent son corps par vagues puissantes et dévastatrices. Cette immense peine, impossible à contenir, se mue peu à peu en colère. Contre les Mangemorts. Contre sa maladie. Contre Ginny. Contre lui. Contre Severus.
Une rage liquide s'échappe de sa bouche, écorchant ses tympans, sa voix, son coeur. Harry saisit le premier objet à sa portée -à savoir, la lampe de chevet avec un pied en porcelaine- et l'éclate avec la violence de sa haine contre le mur rose pâle. Les éclats de verre et de céramique pleuvent en confettis de rancoeur, tranchant son corps fou de douleur.
La magie de Harry s'agite autour de lui. Elle devient électrique, prête à foudroyer n'importe quelle masse vivante à proximité. Mais il n'y a personne. Personne sauf Harry. Alors la magie tournoie, se divise en voiles noirs pour mieux s'assembler autour du Gryffondor. Des volutes sombres l'aveuglent, l'enserrent dans un cocon mortel. L'oxygène lui manque, il suffoque, étouffé par les brumes de sa propre douleur.
Son corps ravagé se tord sous le besoin viscéral d'air. Avec une tentative désespéré, il hurle. Un son puissant, profondément brisé, s'insinuant dans chaque interstice avec une habilité mortelle, par vagues de venin.
L'aura ténébreuse éclate sous l'intensité du cri. Les voiles sombres fouettent les murs avec violence, avant de s'évanouir dans l'air.
Au milieu du chaos, seul reste un corps tremblant et fébrile, les poings désespérément crispés sur les draps, qui murmure d'une voix brûlante de peine :
« Je me hais. Je me hais. Je me hais. Je me hais si fort. Je me hais. Je me hais... Je te hais. Pardonne-moi mais je te hais si fort. »
OoOoOoO
Hermione ouvre une porte au bois profondément fissuré avec délicatesse. Elle se glisse dans la pièce avec une douceur dont elle ne se savait pas capable. Ses yeux rougis par les pleurs trahissent sa récente émotion. Elle regarde le corps endormi par la douleur, à moitié avachit sur le sol. Elle s'approche avec lenteur de Harry. Ses yeux brillent d'une lueur de douleur à la vue de son ami détruit.
Hermione s'agenouille à côté de Harry, passant outre des morceaux de verre qui lui rentrent dans la peau. Elle prend son meilleur ami dans ses bras, posant sa tête sur son épaule.
« Oh Harry..., murmure-t-elle avec compassion. »
Le concerné sursaute violemment dans ses bras, comme si son nom suffisait pour le tirer de son sommeil protecteur.
« Je ne suis pas fou Mione. Il faut que tu me croies, affirme-t-il une lueur entre la démence et le désespoir dans les yeux, les brumes de ses souvenirs se reflétant dans son regard perdu.
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L'éveil de la Mort
Fanfiction10 ans. C'est le temps qui s'est écoulé depuis la fin du règne de Lord Voldemort. Mais la vie a continué. Harry est maintenant Auror et vit heureux avec sa femme et sa fille. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... Vraiment ?