Chapitre 10

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Vêtu de sa longue cape lisse, il se déplace. La brume de l'aube enveloppe ses pas, comme un doux tissu de soie. De ses pas de velours, il frôle l'herbe comme une douce caresse, volatile. Il rabat sa capuche légère sur sa tête, recouvrant l'intégralité de son visage, puis disparaît.

Il marche dans les couloirs aux couleurs criardes, bien trop vives pour son regard perçant. Le bruit de ses pas résonne faiblement parmi les hurlement d'agonie. Un sourire carnassier se dessine sur son visage dissimulé, à l'entente de cette cacophonie, sa douce symphonie. Sa marche funèbre le mène à une chambre isolée, d'un joli jaune poussin. Un long et fin doigt blanc presse avec fermeté le bouton d'accès à la cellule. Il pénètre avec une lenteur langoureuse l'habitat du prisonnier. De ses mains habiles il dégrafe sa cape, l'envoyant valser en un mouvement volubile. Il s'approche avec délectation de sa victime, regardant l'homme rchétif dormir sur son matelas de fortune. Sa baguette glisse dans sa main, légère et souple.

D'une poigne ferme, il redresse le visage endormi du détenu. Il presse brusquement sa baguette contre son cou offert. Il regarde une veine pulser contre le bois verni. Sa victime se réveille brusquement et ouvre des yeux hagards sur son visage blême. Elle tente de cracher quelque chose, mais seul un faible grognement s'échappe de sa gorge enrouée.

Les contours familiers de la baguette se mouvent peu à peu en une lame aiguisée à souhait. Avec un soin méticuleux, il trace une fine entaille, le long du cou de son prisonnier. Un ricanement satisfait lui échappe alors que sa victime gémit sous la douleur.

D'un coup, la douceur dont il faisait preuve s'efface et il lacère le corps offert de son poignard sanglant. Sa victime hurle et se débat. Les gémissements et les supplications lui montent à la tête, l'emplissant de ce sentiment puissamment grisant. Il plane, dans son monde d'idylle, construit sur le sang des meurtriers et les hurlements d'agonie. Il s'abandonne totalement, laissant son arme lui murmurer au creux de l'oreille, toutes ces belles promesses de vengeance. Il entaille, coupe, trace, sectionne, avec des gestes précis, tel un maître d'orchestre dirigeant une mélodie.

Sa victime se tord à ses pieds, réclamant l'heure de sa délivrance, alors même que son âme n'est plus qu'un ramassis de douleur. Avec un sourire malveillant, il tend son arme redevenue baguette, et prononce l'impardonnable, achevant son orchestre avec brio.

Le tueur essuie sa baguette d'un geste désinvolte et la glisse dans les longs plis de sa manche. Il ramasse sa cape gisant sur le sol froid et la remet promptement, avec un petit mouvement élégant. Il rabat sa capuche devant ses yeux déments, et quitte la cellule sanglante, sans même un regard pour le cadavre gisant sur le lit.

Avec un air satisfait, il quitte les lieux, sa cape volant doucement à chacun de ses pas.

OoOoOoO

Hermione se glisse doucement dans la chambre de Harry. Le malade est étendu sur son lit, fixant le plafond d'un air vague.

« Comment te sens-tu Harry ?

- Malade j'imagine. »

Hermione hoche doucement la tête alors qu'elle s'assoit sur la chaise à côté du lit.

« Tu t'es expliqué avec Rogue ?

- Oui. Ce n'est pas lui. Il n'a plus aucun lien avec sa famille. Il n'a même pas idée de qui a été tué par Lucius des années auparavant. Enfin peut-être que si, mais en tout cas elle ne représente rien pour lui.

- Tu tiens vraiment à lui n'est-ce pas ?

- Oui... je ne me comprends moi-même pas parfois Mione. Cet amitié est tellement improbable...

- Mais elle est là.

- Oui. Et c'est tout ce qui compte.

- Je comprends. C'est précieux les relations comme ça Harry. Prends-en soin.

- J'y compte bien, ne t'inquiète pas. »

La brune lui sourit doucement alors qu'il se retourne pour lui faire face.

« Ça a donné quoi l'entretient avec Susan Thompson ?

- Pas grand chose... Il paraît qu'elle a eu le temps de voir le cadavre de Lucius.

- Et alors ?

- Il était recouvert d'entailles. Comme si on l'avait lacéré avec une lame.

- Mais Mione... on est dans le monde sorcier.

- Je sais ! C'est pour ça que je ne comprends pas ! Et surtout, quel est l'intérêt de tuer un prisonnier d'Azkaban ? Pourquoi se donner autant de mal à pénétrer cette prison supposée être effrayante mais qui n'est plus si horrible que ça, pour y tuer un criminel à moitié mort ?

- Je ne sais pas Hermione... Une sorte de vengeance personnelle comme l'a suggéré Ézéchiel ?

- Oui j'y ai pensé, mais c'est étrange tout de même... Que penses-tu de ce Ézéchiel d'ailleurs ?

- Il m'a l'air puissant. Malgré sa fausse modestie il est indéniablement très doué en magie. Je pense qu'il nous a dit la vérité mais méfions nous tout de même. Après tout, il ne doit pas être très sain d'esprit pour être ami avec Lucius Malefoy.

- C'est vrai. Je ne lui fais pas confiance non plus. Il nous prenait bien trop de haut. Comme s'il avait connaissance de faits que nous ignorons. Et tout ça est très louche.

- De plus qu'il connaît Rogue.

- Ah bon ?

- Oui.

- Comment ça se fait ?

- Eh bien... Je ne sais pas. J'ai oublié de lui redemander.

- Tiens-moi au courant quand tu sauras dans ce cas.

- Bien sûr.

- Nous avons convenu avec Ron que la visite chez les Prince attendra. Nous allons juste recenser tout ce que nous avons sur eux dans les archives.

- Merci Mione.

- De rien Harry. On reviendra demain pour te tenir au courant.

- Ça marche bonne après-midi.

- Merci, repose-toi bien. »

Hermione adresse un dernier signe de la main à son ami et sort de la chambre. Elle se dirige vers le salon et emprunte la cheminée pour se rendre au bureau des Aurors.

A peine a-t-elle atterri que son mari se jette sur elle.

« Mione ! Vite ! Prend la pièce ! »

Machinalement, Hermione attrape la pièce que Ron lui tend. Elle a peine le temps d'enregistrer le cours des événements qu'ils se retrouvent transportés dans les murs d'Azkaban, dans la salle jaune moutarde servant d'accueil. Une dame leur offre un sourire chaleureux alors que Ron lui explique précipitamment la raison de leur visite.

« Il y a eu un autre meurtre, explique-t-il à sa femme. »

Hermione fronce les sourcils, perplexe. La jeune femme blonde les conduit jusqu'au lieu du crime. Elles les arrêtent finalement et presse le bouton d'entrée de la cellule.

Là, le corps lacéré de coupures, gît Théodore Nott, dans le coin d'une pièce jaune poussin.

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Bon, vous voyez ce que je voulais dire par point de vue spécial ? XD

D'ailleurs que pensez-vous de ce passage ? Il reflète un peu plus mon style habituel et je ne sais pas si ça vous plaît ^^"

Sinon, y a-t-il d'autres hypothèses qui ont fleuri dans vos brillants esprits ?

L'éveil de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant