Chapitre 13

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Une brise légère caresse son visage pâle. Il se déplace, sur les vieux pavés, sans aucun bruit. Ses talons se tournent vivement en direction d'une petite ruelle sombre et l'obscurité absorbe son corps, à l'abri de la lumière trop vives des réverbères. Il se meut dans la pénombre avec grâce et agilité, comme doté d'un sixième sens.

Il s'arrête soudainement et se tourne vers les voix provenant d'une ruelle adjacente. Un sourire diabolique étire ses lèvres pâles alors qu'il se dirige vers elles, baguette en main.

Plus ses pas le rapprochent de ses deux cibles, plus il sent cette force en lui vibrer et hurler à travers chacun des pores de sa peau. Cette puissance meurtrière assoiffée d'un sang impur, qui le pousse chaque jour un peu plus vers la folie. Un frisson de plaisir le parcourt alors qu'il pense aux deux victimes qui marchent tranquillement devant lui, sans se douter qu'elles auront perdu la vie dans quelques minutes.

D'un bond souple, il rattrape les deux sorciers et les plaque face contre le mur. Il retourne l'homme d'un geste sec et lui jette silencieusement un sort d'immobilité. Il s'écarte ensuite du mur, la femme collée contre son torse et lance un Doloris sur sa silhouette trapue. Il regarde avec délectation les pupilles du sorcier immobiles s'agrandirent avec peur et horreur. Un ricanement mauvais lui échappe alors qu'il lance froidement une succession de sorts de tortures sur le corps de la femme qu'il maintient fermement contre lui.

Pris par une vague d'impatience, il finit par achever la sorcière avec un sourire satisfait. Il entend des voix se rapprocher de plus en plus, sûrement à cause des cris stridents qu'a poussé sa victime quelques minutes plus tôt. Un peu agacé par ce contre-temps, il rend rapidement sa faculté de mouvement à son prisonnier et prononce l'impardonnable, une pointe d'ennui et de déception pointant dans la voix.

Il disparaît de la ruelle, laissant sur son passage deux cadavres poisseux d'un même liquide carmin.

OoOoOoO

« Que diriez-vous d'aller faire un tour Severus ?

- Est-ce vraiment sage Harry ? Ne préférez-vous pas vous reposer après la matinée que vous avez eu ? De plus, j'en déduis que vous ne devez pas avoir très bien dormi non plus, au vu des profondes cernes qui sillonnent votre visage.

- Je vais bien Severus. Tout ce que je vous demande, c'est une petite balade. Ça ne pas me faire de mal, si ?

- Je suppose que non... Allons-y.

- Merci. »

Les deux sorciers s'emparent de leur manteaux et sortent de l'immense demeure des Potter.

« Où voulez-vous aller ?

- Je ne sais pas... Vous ne connaissez pas des coins sympa vous qui habitez dans la campagne ?

- Pas vraiment non.

- Bon eh bien nous irons dans la forêt de Green.

- Qui a donné ce nom stupide à une forêt ?

- Allez savoir, il devait être un peu fainéant. Mais en tout cas le lieu en lui-même est joli.

- Allons-y dans ce cas.

- Très certainement, voulez-vous bien prendre mon bras.

- Puisque je n'ai pas le choix... »

Severus saisit le bras du plus jeune et tous deux transplanent dans la forêt de Green.

Les deux sorciers atterrissent dans une clairière où filtrent quelques rayons de soleil qui viennent chatouiller leur visage d'une douce chaleur. Ils se mettent à avancer paisiblement, sans qu'une parole ne soit échangée. Leurs mains se frôlent de temps à autre alors qu'ils avancent avec quiétude dans le bois.

L'éveil de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant