Tout S'arrange

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- Allô ? Monsieur Bricard ?

- Oui, qui est à l’appareil ?

- C’est madame Nevers. Je voulais vous parler d’Ada.

- Ha oui ! Vous avez reçu la bonne nouvelle ?

- Oui mais j’aimerais que nous discutions de quelque chose de plus sérieux. Je suis actuellement à l’autre bout du monde et je viens de recevoir un message plus qu’inquiétant de la part de ma fille dans lequel elle nous annonce qu’elle se fait harceler depuis des semaines et qu’elle reçoit des  menaces.

- QUOI ?! Mais pourquoi elle n’est pas venue m’en parler plus tôt ?

- Vous savez, c’est une ado très réservée, elle est « nouvelle » et puis, pour l’avoir vécu, je peu vous dire que c’est très difficile de parler. Je vais vous transférer son message. Je vous fais confiance pour l’aider du mieux que vous pouvez et que les coupables soient punis comme il se doit. Je vous demande aussi de la mettre en sécurité pour pas qu’elle n’ait de problèmes.

- Mais bien sûr madame Nevers. Je sais que votre nounou la récupère à la sortie de l’école donc pas de soucis de ce côté là et puis le reste du temps, plusieurs surveillants seront chargés de la protéger de loin pour ne pas lui retirer son intimité. Je vous promets que tout va bien se passer. Merci de m’avoir prévenu. Je m’en occupe immédiatement et je vous envoie un mail tout de suite après l’entrevue avec votre fille pour vous donner mes conclusions et mes décisions. Ne vous en faites pas madame Nevers, je m’occupe de tout. Profitez de vos vacances et dé-ten-dez-vous.

- Merci infiniment monsieur. J’attends votre retour.

Elle raccrocha.

- Alors ? Demanda Fred.

- Alors il s’en occupe, il va convoquer Ada et il va prendre les mesures nécessaires. Il nous contactera après… Fred ?

- Qu’est-ce qu’il y a ?

- Tu crois que je suis une mauvaise mère ?

- Mais pourquoi tu dis ça?

- Je suis tout le temps avec elle et je n'ai même pas été capable de voir qu’elle allait mal.

- Regarde-moi. Tu es une excellente mère. Si tu n’as rien vu c’est qu’elle a tout fait pour pas qu’on le voit. Comme tu l’as si bien dit, c’est dur d’en parler… et c’est facile à cacher. Viens là.

Il la prit dans ses bras.

- Le proviseur m’a dit de me détendre mais comment il veut que je pense à autre chose qu’à ma fille qui a dû vivre l’enfer depuis des semaines.

- Tu sais quoi ? Je crois qu’il a raison.

Elle se releva.

- Quoi ?!

- Calme toi et laisse-moi finir. Tu as fait ce qu’il fallait en appelant le proviseur. Maintenant, si il t’a dit qu’il te contacterai, c’est qu’il le fera. Qu’est-ce que tu peux faire d’autre. Regardes où on est.

Elle fixa le téléphone de Fred qu’elle avait encore dans les mains.

- Alice, je sais que tu meurs d’envie d’appeler Ada mais elle nous a demandé de ne pas le faire et d’attendre demain alors en attendant, tu vas venir avec moi, on va retourner sur notre serviette, on va continuer notre repas et essayer de se détendre.

Elle repensa à la surprise qu’elle voulait lui préparer pour ce soir et se calma.

- Tu as raison.

Il se leva, lui prit la main et l’emmena à l’ombre du parasol, et Alice commençait à se détendre petit à petit. Elle s’allongea ensuite sur le torse de son mari et les deux amants s’endormirent bien vite.

Aux alentours de 16h30, Alice se réveilla en sursaut en ayant senti le téléphone de son mari vibrer dans ses mains. Fred se réveilla donc également. Elle se rua sur les mail et lu : «  Madame Nevers, je tenais à vous annoncer que suite à l’entretien que j’ai fait passer à votre fille, les trois filles coupables ont été sanctionnées par une exclusion définitive de mon établissement et de tous les établissements scolaire de la ville. Elles ont également interdiction d’approcher votre fille à moins de 50 mètres. Ce sera marqué dans leurs dossiers scolaires et cela les suivra toute leur scolarité. Votre fille a été orientée vers le psychologue du collège qui en a ressorti qu’elle allait bien physiquement mais que mentalement il lui faudrait du temps pour s’en remettre. Elle a absolument voulut retourner en cours cet après-midi. Elle sera protégée, comme je vous l’ai dit, par deux surveillants qui resteront loin d’elle pour lui laisser son intimité. Je vous tiens au courant si quelque chose se passe.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas. Bonne vacances à vous et à votre mari.

Cordialement, monsieur Albert Bricard, proviseur. »

Alice se sentit rassurée et un léger sourire s’afficha sur son visage.

- Tu es rassurée ?

Elle fit un signe d’approbation de la tête et alla se loger dans les bras de son mari.

- Est-ce que tu penses que je peux envoyer un message à Ada ?

- Elle t’a dit qu'elle ne voulait pas que tu lui parles de ça mais si tu évites le sujet je pense que oui. Tiens.

Il lui tendit le téléphone qu’il lui avait repris.

Elle écrivit : « Ada, mon amour, saches simplement que nous sommes là si tu as besoin. On t’aime de tout notre cœur. Courage et à demain. Maman. »

- C’est bon comme ça ?

- C’est bien. On rentre ? Comme ça on va se mettre dans le spa un moment ?

- Avec plaisir.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent dans l’eau du spa, blotti l’un contre l’autre. Alice dû lutter pour ne pas sauter sur son mari sans savoir que c’était également le cas pour lui.

Vers 18h.

- Je vais aller me doucher comme ça après je prépare à manger pendant que tu prends la tienne.

- Ok. Je t’attends là.

Il sortit de l’eau et se dirigea vers la chambre à l’étage. Lorsqu’il eut disparu dans le couloir de l’étage, Alice se jeta sur son peignoir et se rua dans la cuisine. Elle mit le plat (qu’elle avait préparé à l’avance et caché) dans le four et partit chercher dans un placard un sac en plastique duquel elle sortit des pétales de roses rouge et blanche ainsi que des bougies. Elle fit un chemin de pétale du bas des escaliers jusqu’à l’entrée de la salle de bain et posa tout le long de celui-ci des bougies qu’elle alluma au fur et à mesure. Elle s’était changée et portait une robe de soirée noire avec des escarpins vernis de la même couleur. Elle avait laissé ses cheveux détachés et s’était très légèrement maquillée. Dès qu’elle l’entendit sortir de la salle de bain, elle éteignit toutes les lumières ce qui plongea la villa dans le noir le plus total.















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