Ensemble on est plus fort

Belle-maman:

Les portes du train s’ouvrirent et les premiers passagers descendirent des rames. Alice attendait anxieuse mais dès qu’elle aperçut son père, elle se rua vers lui et lui sauta dans les bras l’obligeant à tout lâcher. Il la serra contre lui.

- Oh ma fille ! Comment vas-tu ?

Alice, tout en restant dans ses bras la tête enfoui dans son cou répondit.

- Super. Et toi ?

- Mieux maintenant qu’on est arrivés. C’était la galère. Le train est parti en retard, les rames étaient bondées. On voit que ce sont les vacances !

Alice se décolla enfin de son père. Fred les avait rejoint et elle retourna dans ses bras.

- Bonjour Fred. Comment allez-vous ?

- Très bien. Je ne vous demande pas, j’ai entendu votre conversation. Alors comme ça c’était plein de monde dans le train ?

- Oh oui. Nous étions serrés mais bon, c’est fini. On est arrivés et c’est l’essentiel.

Une femme était restée un petit peu en retrait. Jacques lui fit signe de s’approcher.

- Alice, tu connais déjà Isabelle.

- Oui… Bonjour.

- Bonjour Alice. Comment allez-vous ? Et comment se passe votre grossesse ?

- Je vais très bien et tout se passe merveilleusement bien grâce à mon mari.

Fred fut dans un premier temps surpris. C’est la première fois qu’Alice l’appelait comme son « mari ».

- Vous avez raison. J’ai remarqué qu’il était aux petits soins pour vous. C’est agréable pas vrai ?

- Oh oui. Il est merveilleux.

Les deux femmes se mirent à parler de bébés pendant que les hommes les admiraient, marchant légèrement en retrait pour se diriger vers le quai du train de Joséphine.

Lorsque celui-ci arriva, une autre ambiance régnait. Les retrouvailles n’étaient pas très chaleureuses en particulier entre Fred et Bertrand. Ils se serrèrent à peine la main et ne se dirent pas un mot. Tous les 6 partirent vers les voitures. Fred prenait sa mère alors qu’Alice s’occupait de son père. Fred s’arrêta à la boucherie. Il en profita pour souffler car sa mère était restée dans la voiture avec son compagnon. En arrivant chez lui, il aida Joséphine à sortir et à porter les valises car Bertrand était déjà parti retrouver les autres. Il déposa toutes les affaires dans leur chambre avant de rejoindre également les autres. Bertrand était devant la télé, une bière à la main regardant un match de rugby, pestant contre les techniques de jeu ou les arbitres. Fred, exaspéré, parti sur la terrasse où se trouvaient les autres. Il retrouva sa femme qu’il s’empressa de prendre dans ses bras. Il s’installa sur une chaise, Alice sur ses genoux. Après quelques minutes de discussion, la sonnette retentit.

Alice se dirigea vers la porte d’entrée et l’ouvrit sur une Juliette radieuse suivi d’un Max chargé des entrées préparées par sa compagne. Alice l’aida puis tous se dirigèrent vers la terrasse. Lucie avec Simon et Nathan arrivèrent ensuite avec ce qu’ils avaient préparé, suivis de Victor, son compagnon et Djibril. Tous s’installèrent. Tout le monde était joyeux de se retrouver. Ils discutèrent en prenant l’apéritif puis Fred se décida à mettre en place le repas. Jacques se proposa pour le barbecue et Fred alla demander à Bertrand, toujours sur le canapé, s’il pouvait venir l’aider pour préparer et amener le reste.

- Laisse faire les femmes Fred. C’est leur domaine ça. Déjà qu’elles ne font rien de leurs journées. Elles peuvent au moins faire ce service.

Fred était énervé. Il se précipita vers le fond du jardin passant devant tout le monde sans rien dire pour aller exploser loin d’eux. Alice avait entendu les réflexions de Bertrand et avait suivi son homme, s’excusant auprès de tout le monde.

Elle le retrouva en train de taper dans un mur en pierre les séparant de la route. Il criait. Alice arriva calmement, elle ne reconnaissait pas son homme.

- Fred ?

- Laisse-moi.

- Parce que tu crois que parce que tu me dis de te laisser je vais le faire ?

- …

- Et puis tu crois que c’est malin pour ton poignet de taper comme ça ?

- Tu peux pas comprendre…

- Oh si. J’ai entendu sa réflexion et je sais que tu défends les femmes et que cette remarque t’as mise hors de contrôle. Je sais aussi que tu as bien fait de t’isoler pour ne pas exploser devant tout le monde et dire des choses que tu regretterai. Maintenant, moi je ne suis pas tout le monde et je suis là pour t’écouter comme tu es là pour moi alors est-ce que tu veux bien te calmer et venir près de moi s’il te plaît ?

Il s’exécuta lentement. Alice cala sa tête sur son torse et lorsqu’il resserra son étreinte, elle le sentit se détendre légèrement.

Paul arriva à ce moment-là.

- Maman ! Papa ! Juju elle m’a dit de venir vous chercher pour qu’on mange.

- Oui mon bébé on arrive. Viens me voir Paul.

Elle se détacha de Fred et s’approcha de son fils, elle lui murmura quelques mots à l’oreille et le petit se précipita vers son père. Fred le prit dans ses bras. Il s’approcha de son oreille et lui glissa :

- Maman elle t’aime et moi aussi papa.

Et puis tout aussi innocemment, il reprit le chemin de la terrasse sans se rendre compte que ces simples mots venaient de faire le plus grand bien à son père.

Fred s’approcha d’Alice et lui murmura :

- Moi aussi je vous aime Madame Marquand.

- Avant d’aller voir les autres, on va aller désinfecter tes mains.

Effectivement, Fred avait le dessus de ses mains en sang.

Alice, délicatement, lui nettoya la peau puis lui posa un pansement.

Puis main dans la main, ils se dirigèrent ensuite vers la terrasse pour manger. Tout le monde les attendait et ils furent accueillis sous les applaudissements.

Bertrand avait enfin daigné sortir du canapé.

Différentes discussions avaient démarrées mais Fred n’avait d’yeux que pour sa compagne. Elle était à côté de lui, en grande discussion avec Joséphine et Juliette. Elle semblait bien s’amuser ce qui lui fit plaisir. Elle lui tenait la main, lui caressant du bout du pouce le dessus.

Malheureusement, Bertrand, juste à côté de lui, avait un avis sur toutes les discussions et le faisait bien comprendre. Coupant la parole à tout le monde en particulier aux femmes.

Alice sentit son homme se crisper. Elle sortit de sa discussion pour se tourner vers Fred.