Banale !

[Bonus] La beauté intérieure [3/3]

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Penché à quatre pattes au-dessus de la piscine, je maudis Fiona de tous les noms que je connais tandis que je pars à la pêche de son smartphone. Dire que j'avais presque oublié pourquoi je pouvais pas me la saquer au collège... A présent, ça me revient : cette meuf est une PUTAIN. DE. PLAIE.

L'expression ravie qu'elle affiche lorsque je lui ramène son bien ne suffit même pas à dissiper ma mauvaise humeur.

— Oh, merci, merci ! s'exclame-t-elle.

Dis plutôt merci à mon sentiment de culpabilité, ouais, je songe en m'affalant sur la chaise à côté d'elle. J'aurais fait ça pour personne d'autre.

N'ayant pas réussi à trouver de meilleur chaperon vu qu'apparemment mes potes sont tous des crevards, je me vois obligé de jouer les baby-sitters jusqu'à ce que son frère aîné, qu'elle a appelé via mon portable, vienne la chercher. Le seul point positif, c'est que j'ai réussi à gratter qu'il me dépose chez Mathilde au passage.

— C'est qui, Adam, au fait ? je demande avec désinvolture après m'être allumé une cigarette.

Fiona écarquille les yeux à ma question.

— Tu lis dans mes pensées ou quoi ?

— Ouais, je suis télépathe, en vrai.

Elle amène ses mains à son crâne avant de s'écrier :

— Non ! Sors de ma tête tout de suite !

Je pouffe malgré moi face à cette scène.

Décidément, cette meuf bourrée, c'est quelque chose. Dommage qu'on soit pas potes, on aurait sûrement bien rigolé en soirée.

— Je suis sérieuse ! s'énerve-t-elle. Interdiction de lire dans mes pensées !

— Alors arrête de les crier à la terre entière, dans ce cas.

— Comment ça ?

Secouant la tête, je sors mon smartphone de ma veste et lui montre la vidéo de sa petite crise d'hystérie. Elle amène sa main à sa bouche en une mine choquée.

— C'est vraiment moi, cette tarée ? Et toi... Tu m'as filmée ! (Elle fronce les sourcils.) Qu'est-ce que tu comptes en faire ? Tu vas la partager à tout le monde, c'est ça ?

— Ça dépend, je réponds avec un sourire en coin. Tu m'offres quoi si je la supprime ?

Fiona ouvre une bouche offusquée.

— Je t'accorderai aucune faveur sexuelle, espèce d'obsédé ! s'écrie-t-elle en matraquant mon biceps de coups de poing.

— What ? T'es pas bien ? Je suis pas un tordu ! Et puis, franchement, t'as vu ta tronche, meuf ? T'es loin d'être fraîche !

En même temps que je dis ça, je bascule ma caméra en mode selfie afin qu'elle constate les ravages de l'alcool sur son visage.

— Oh my god ! Mais je suis dégueulasse ! Mon maquillage a coulé, mon nez est rouge à chier et mon acné est toute ressortie !

— Bah ouais, t'as vraiment cru que je voudrais te toucher dans ces conditions ? T'es malade ! (Je me frotte le menton un instant.) Honnêtement, la seule position envisageable, là tout de suite, c'est la lev-

— Ah mais tais-toi, bon sang, Gabriel ! s'écrie-t-elle.

Elle me fixe d'un air furieux quelques secondes avant d'être prise d'un fou rire.