80. Cheh multiplié par trois

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— Alors tu t'imaginais pouvoir continuer à vivre ta petite vie tranquille, comme si de rien n'était ? Crois bien que je suis pas près de te pardonner, tu vas me payer très cher ce que t'as fait ! L'heure de la vengeance a sonné !

Je serre malgré moi les dents, appréhendant déjà ce qui va suivre lorsqu'elle brandit un verre d'eau d'un geste menaçant.

— Attends... je suis sûre qu'on peut discuter...

Trop tard : le contenu du verre se déverse de manière implacable, dans l'hilarité générale des gens attablés autour de la scène.

— Quand même, elles abusent grave, là ! commente Mattéo en face de moi. Tricia était pas censée être leur meilleure amie ?

Et oui : désolée si je vous ai effrayés, chers lecteurs, toutefois la personne qui se fait actuellement victimiser, ce n'est pas moi, mais bel et bien Tricia elle-même. Ironique, n'est-ce pas ? C'est, je crois, ce qu'on nomme communément le "karma", non ?

Oh je vous vois déjà venir en commentaire : nianiania Nat c'est pas cool, t'es pas gentille, c'est pas beau de se moquer du malheur des autres, et autres leçons de morale en mode Mère Thérésa. Et bah désolée, mais je vais être honnête et dire que là, tout de suite, j'éprouve absolument zéro empathie pour Tricia. Je jubile, même.

Vous connaissez le dicton, après tout : "Life is a bitch and so is Lalie"... comment ça c'est le dicton de l'autrice ? Oh et puis merde, je fais ce que je veux, j'ai le droit de le lui piquer, non ? Après tout, elle a bien laissé Gabriel et Fiona me voler mon "nianiania" dans Insert Coin, donc merde ! C'était MON nianiania, vous m'entendez les deux autres ? Le mien à moi. Nianiania™ by Nathalie Trombière ! Non je fermerai pas ma gueule Gabriel, c'est mon histoire ici, je dis ce que je veux ! Sors de ma tête !

...

Hum, bref, désolée pour ce moment d'égarement. Je disais donc : je jubilerai presque de voir Tricia se faire tourmenter depuis ce matin. Bon, d'accord, une petite pointe de culpabilité s'empare quand même de moi lorsque celle-ci, trempée et humiliée, se lève de sa chaise avant de s'enfuir du self en courant, en larmes, poursuivie par les rires moqueurs de nos camarades...

Une très légère pointe de culpabilité. Car si je suis parfaitement honnête, je dois admettre que le sentiment qui prédomine chez moi, là, tout de suite, c'est surtout le soulagement.

En effet : lorsque j'ai vu que Tricia était revenue, j'étais terrifiée à l'idée que le cauchemar recommence. Que mon ancienne tourmentrice — oui, je sais que ce mot n'existe pas mais je m'en fous — cherche à se venger et que, d'une manière ou d'une autre, elle parvienne à nouveau à retourner les gens contre moi.

Sauf qu'en réalité, Tricia est beaucoup trop occupée à se retenir de chialer entre deux brimades pour se permettre de comploter quoique ce soit. Et je n'ai qu'une chose à dire : cheh multiplié par trois.

Le pire dans tout ça, c'est que ses deux principaux bourreaux ne sont nuls autres que... Anaïs et Marina. Oui, je me doute que vous avez oublié qui c'était vu le temps que met cette feignasse d'autrice à publier ses chapitres, mais pour faire simple : il s'agit de ses anciennes "meilleures amies", ses toutous qui la suivaient partout depuis le début de l'histoire, les deux têtes restantes du Cerbère...

C'est bon, vous les remettez ? Cool. Et non je ne referai pas de description car 1) j'ai la flemme ; 2) je les ai en horreur ; 3) elles ne sont pas suffisamment importantes pour en mériter une. Imaginez-les comme vous voudrez, genre mettez-leur la tête de deux filles que vous ne pouvez pas voir en peinture, ça fera très bien l'affaire. Oh la la il faut que je me calme sur le brisage du quatrième mur dans ce chapitre !

Banale !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant