Chapitre 68: Une seconde avant le début du rêve

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Pdv,Izuku

Le temps c'est comme arrêté depuis que je suis rentré dans la prison qu' "elle" m'a façonné, j'ai éperdument cru à la liberté qu'elle me faisait découvrir lors de nos petites excursion. M'évader à ces côtés pour fuir cette réalité tortionnaire était devenu une habitude, j'avais confiance en elle, jamais je n'aurais pensé qu'elle aurait pu me faire du mal à son tour.

Je me suis bêtement offert à cette chose dans l'espoir qu'elle me lègue pleinement ce que je désir, je souhaitais quitter tout ça, pouvoir oublier... Mais il n'en est rien, je me retrouve constamment enchaîné à elle car le destin nous a visiblement liée ensemble. Je ne sais plus comment m'en sortir, être seul face à moi même ne cesse de me terrifier.

Ma mémoire est inlassablement rongée par la douleur en repensant à la cause de ma venu, ainsi qu'aux nombreuses personnes qui m'ont fait du mal. Moi qui espérais naïvement faire le bon choix en m'abandonnant à elle, je me sens trahis... Elle m'a manipulé pour mieux m'enfermer dans ma souffrance alors que je pensais avoir un tant soit peu le pouvoir sur elle.

Mon quotidien se résume simplement par une succession de visions que je présume bénéfique pour moi car je m'efforce d'être dans le déni. J'ai envie de croire en elle, de me dire qu'elle fait ça pour mon bien puisque je mérite ce qui m'arrive. C'est moi qui ai tué ma mère, et les personnes que j'ai pu rencontrer durant ma quête d'argent sont là pour me faire endurer le mal que je lui ai fait lorsque que je profitais de sa gentillesse.

Je me rends compte qu'on a tous les deux été pris dans un cercle vicieux avec comme lien le travail forcé et l'argent en source de récompense maudite, le tous mélangé à notre motivation. Pour sa part j'étais le motif de son acharnement tandis que moi ma raison est tout autre. C'est "elle" qui a cette place si convoité car je trouve qu'elle représente aisément le surmenage que ma mère a subit lorsqu'elle travaillait à longueur de journée pour toucher plus d'argent.

Mon esprit divague sans relâche au fond de moi même pour récupérer quelques souvenirs heureux afin de chasser le mal qui me comble constamment, et c'est en ressassant le passé que j'entends subitement quelqu'un toquer à la porte. Je me concentre au possible pour tenter de reconstituer les éléments qui m'entourent et je me mets à profiter des moindres son qui me parviennent.

C'est ainsi que je le sens s'installer à côté de moi pour me prendre la main avant d'enlacer nos doigts dans un mouvement précipité dû à la routine, je ne sais pas exactement depuis quand ça dure mais je dois bien admettre que je me lasserais jamais de la chaleur de son corps. Le sentir au près de moi me rassure et ce sentiment m'est purement bénéfique depuis que je me suis livré à "elle" avec comme seule compagnie, mon esprit torturé par les évènements passé .

Il resserre la prise qu'il a sur moi avant de faufiler délicatement sa main dans mes cheveux, ce contact m'apaise et je me sens reprendre progressivement le contrôle de mon corps. C'est ainsi que j'essaye une énième fois de répondre à son appelle en forçant désespérément sur mes doigts dans l'optique de caresser une infime partie de lui. Toute mon énergie se consume dans cette action si banale et je perçois enfin la sensation que je désir.

Ma peau abîmée glisse sur la sienne et je sens progressivement une émotion lointaine me revenir, je revis par ce touché et cela me procure un bien fou. Mon cœur se serre dû à l'effort fourni mais je m'en fiche, je veux continuer même si je dois me battre de toutes mes forces.

Il se met également à caresser ma main dans un geste qui ce veut rassurant et ce contact me donne amplement envie de revenir au près de lui malgré la peur. Je suis terrifié à l'idée de reprendre le contrôle sur ma vie, je sais pertinemment que je n'ai plus le courage de combattre toutes les personnes qui m'ont fait souffrir. Rien que le fait de repenser à leurs visages m'angoisse au plus haut point.

Les caresses prennent subitement fin puis je sens ma main retomber lourdement sur le matelas. Mon corps se tend suite à la brutalité de son geste avant qu'un frisson parcourt cette dernière dû froid environnant. C'est ainsi que je décide de laisser ma peur de côté pour le retenir alors que j'entends ses pas s'éloigner, je ne veux pas qu'il reparte une nouvelle fois.

La porte se claque dans un bruit sourd et je perçois enfin le bout du tunnel. Une fine bande de lumière retrace l'horizon et je me fais progressivement aveugler par son approche intrépide. Mon cœur s'affole à cause du stresse mais je prends sur moi pour continuer à avancer vers cette sortie béante, je ne souhaite pas laisser passer mon unique chance de pouvoir m'évader d'ici.

Je finis par passer la porte et mon regard ne perd pas de temps pour analyser cette nouvelle pièce à la recherche d'information, mais visiblement j'ai peu de chose à regarder. Les murs sont d'un blanc immaculé avec comme seule issu une simple fenêtre. Je peux facilement apercevoir un magnifique couché de soleil à travers celle-ci et je souris légèrement face à ce spectacle.

Je poursuis mon activité en laissant mes yeux scruter les quelques meubles de la pièce afin de combler l'ennui, déjà présent en moi. Ils finissent par se poser sur la table à mes côtés et je fronce les sourcils en apercevant le bout de papier sur celle-ci. C'est alors d'un geste fébrile que je me résigne à l'attraper pour l'observer, je le tourne entre mes mains avant de lire un petit mot sur l'une des faces. "Katchan pour Deku". Je glisse mes doigts sur l'écriture avant de déplier la feuille pour lire l'entièreté de son contenu.

"Salut Deku ,c'est Katchan.

Je t'écris cette lettre au cas où tu te réveilles sans moi...Ouais je sais, c'est niais et ça me ressemble pas. Mais tu me manques Putain.

Dis toi que ça fait même pas un jour que tu es parti et c'est déjà la merde dans ma tête, tu peux pas savoir à quel point c'est dure sans toi. En tout cas j'espère que tu vas bien, enfin si tu lis ça c'est que ça doit aller. De mon côté c'est pas terrible mais j'ai tout de même la chance de pouvoir venir te voir et ton sourire réussi un peu à me calmer.

Je t'en supplie fais que cette situation ne s'éternise pas, je vais pas tenir sinon, j'ai vraiment hâte de te revoir tu sais. Sache que j'attends l'appel de l'hôpital avec impatience, mais je voulais surtout de dire, ne panique pas, on se voit bientôt.

Oublie pas que je t'aime, je compte sur toi pour te reposer en m'attendant."

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1170 mots

オフェリア

Nouveau job [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant