CHAPITRE 5 - Tour de magie

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[ Mardi 8 Septembre ]

C'est drôle comment, chaque matin, j'ai l'impression d'entendre mon téléphone vibrer près de ma tête alors que je suis en train de rêver. Puis c'est drôle cette façon dont j'ai de me réveiller en sursaut 15 minutes plus tard en me rendant compte que c'était mon réveil qui sonnait, et rien d'autre. Que je ne rêvais pas, et que je suis bien, bien en retard.

J'ouvre subitement les yeux, jetant un coup d'œil à l'heure dans la même seconde avant de grimacer et par la même occasion, de râler contre moi-même. Je sors de mon lit en deux temps trois mouvements, m'emmêlant les pieds dans couette sinon ce n'est pas drôle évidement, et cours jusqu'à la salle de bain. Ma mère est au travail depuis un moment à en juger son parfum qui flotte encore un peu dans la pièce. Le jet d'eau froide me fait crier des insultes envers cette pauvre maison avant que je ne me rende compte que je n'aurais pas le luxe d'attendre l'eau chaude si je ne veux pas être trop en retard.

Dit celle qui l'est déjà de 10 minutes à en juger la petite horloge à côté du miroir.

Je tape du pied dans la baignoire comme une gamine et je crois bien que c'est la douche la plus rapide de l'histoire de ma vie. J'enfile mon uniforme, attache mes cheveux et met un peu de mascara avant de jeter un reflet au miroir.

En espérant que ce ne soit pas madame Tsubone qui m'accueille à l'arrivée...

[...]

Je reprends une cadence « normale » en passant le portail du lycée, mon sac sur l'épaule, et tente de reprendre ma respiration. La cour est déserte, on entend seulement le bruit de mes pas.

Est-ce que je vais en cours directement? Je dois aller chercher un papier d'excuse?

J'aurais au moins pu attendre le mois d'octobre pour faire mauvaise impression. Si il est réellement question de mauvaise impression. Non pour le coup, c'est plus le fait de me faire réprimander par quelqu'un qui me fait soupirer. Les gens sont toujours moralisateurs et à en juger cet établissement et ses représentants, chaque écart de conduite fait mouche. Je rentre dans le lycée et m'arrête devant l'administration en essayant de voir si c'est peuplé par une vieille folle ou un simple surveillant.

Mon regard croise celui d'un petit blond platine, presque blanc de loin, qui se fait littéralement incendié par Tsubone et pourtant il a l'air... tellement détaché. Je ne sais pas pourquoi il est là, mais j'espère passer inaperçue avec mon retard grâce à lui.

Je toque quelques petits coups à la porte déjà ouverte et les cris se taisent pour laisser place à un regard glaçant.

« Oui? Lance Tsubone en avançant vers moi. Pourquoi tu n'es pas en cours?

- Désolé, je suis en retard.

- En retard? »

Elle s'arrête à un pas de moi et il faut dire ce qui est. Cette dame est terrifiante.

« Et? Tu ne t'attends quand même pas à ce que je te donne simplement un billet d'excuse alors que ça fait déjà 20 minutes que tu devrais être assise sur ta chaise? »

Je repense à ce passage piéton qui a mis cinq ans à passer au vert, puis à cette rue bouchée à cause d'un camion poubelle avant d'oser lever les yeux vers elle.

« Je suis désolée, ça ne se reproduira pas.

- Est-ce que c'est la mode d'arriver en retard ou quoi?! Donnez moi vos noms tous les deux, croyez moi que je vais me rappeler de vous. »

THUNDERSTORM                                                    hunterxhunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant