CHAPITRE 17 - Affaires de famille

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[ Samedi 17 Octobre ]

Pour la plupart des gens, vacances riment souvent avec journée en ville, fêtes entre amis et grasses matinées. Mais visiblement ce dernier précepte ne s'applique pas à tout le monde.

Les yeux cernés, fixant un point au loin, Hisoka essaie de faire abstraction des cris et des verres qui se brisent en bas. Un spectacle auditif qui devient malheureusement de plus en plus régulier au fil des années. Fatigué, il ouvre la fenêtre de sa chambre et attrape son paquet de cigarettes.

Vide.

Un long soupir glisse entre ses lèvres alors il récupère son portefeuille et son téléphone avant de mettre sa casquette. Les sons s'amplifient considérablement lorsqu'il ouvre la porte, le faisant hésiter quelques secondes, mais il se dit que ce sera l'occasion idéale pour fuir cette maison de fous. En essayant d'être le plus discret possible, Hisoka descend les escaliers mais le grincement émis attire l'attention de son père.

« Où tu vas toi? Crache t-il agressivement. 

- Acheter des clopes. »

Il serre les dents devant le tableau dramatique que lui peignent ses parents. Un géniteur tyrannique, le visage déformé par la colère face à une mère désolée, qui tente comme elle peut de dissimuler ses larmes à son fils.

« Tu ne devrais pas fumer autant. Lance t-elle d'une voix tremblante. Tu vas avoir des problèmes Hisoka.

- Donnez pas votre avis sur ma vie alors que vous êtes incapables de gérer la vôtre.

- Excuse toi. Tout de suite.

- De quoi? Pour avoir dit la vérité. »

Il recule de plusieurs pas avant de rapidement partir en apercevant son père venir vers lui, déterminé à lui faire ravaler ses paroles.

« Reviens ici petit con! »

L'air est frais dehors, glacial, mordant, mais il accélère à chaque pas un peu plus pour quitter cet endroit et tous ses démons qui y sommeillent bien trop paisiblement. Dans sa tête, les éclats de voix tournent en boucle inlassablement ne lui laissant aucun répit. Il lui faut un moment pour redescendre et c'est là que survient la colère.

Le schéma est constamment le même: les doutes, la peur, puis la colère et finalement, la remise en question. Il n'y a presque personnes dans les rues. Seulement des matinaux ou des... paumés, comme Hisoka. 

Le tabac est fermé, pas étonnant vu l'heure, alors le rouquin émet un nouveau soupir, épuisé, avant de s'assoir sur un banc à côté. Le ciel est bleu, dégagé, et ses teintes azurées lui rappellent étrangement les jolis yeux d'une certaine blonde.

De sa blonde. Celle sur laquelle il a jeté son dévolu. Celle qui, il l'espère, lui permettra de voir autre chose que la triste réalité qu'on lui offre. Il a besoin de voir le monde à travers ses yeux pleins de vie.

Même si il ne sait pas encore à quel point Jane referme elle aussi, ses propres gouffres émotionnels.

Hisoka déglutit difficilement avant d'oser prendre une grande inspiration, se lever et marcher. Il passe récupérer des viennoiseries dans la seule boulangerie ouverte qu'il croise et retourne arpenter ces rues qu'il connaît par coeur. Les chemins se resserrent, se font plus rares, et débouchent sur de grandes propriétés. Un immense portail lui apparaît, après quelques minutes, lui donnant l'impression d'être minuscule à côté. De toute façon ce matin, n'importe quoi lui donnera l'impression d'être un enfant en proie au mal du siècle. Le code en tête, il pousse la porte avant de pénétrer dans la grande allée du domaine des Zoldyck. La voiture du père d'Illumi n'est pas là, et il se demande d'ailleurs parfois si il lui arrive d'être chez lui de temps en temps.

THUNDERSTORM                                                    hunterxhunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant