CHAPITRE 25 - Mensonges

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[ Samedi 14 et Dimanche 15 Novembre ]

L'odeur de la cigarette s'élève petit à petit dans la pièce, l'embaumant toute entière, tandis que Jane attrape les pans du drap pour s'envelopper dedans. À son tour, elle s'assoit, non pas sans douleur, à l'autre extrémité du lit dans un silence terriblement lourd, simplement entrecoupé par les souffles d'Hisoka qui expire la fumée de sa clope. Ils se tournent le dos, comme deux parfaits étrangers, et l'indifférence dont Hisoka fait preuve terrifie la blonde.

« Et maintenant? Demande t-elle. Qu'est ce qu'il va se passer? »

Sa question reste en suspens, lui brûlant littéralement les lèvres. Si elle voulait être rassurée au moment de passer à l'acte, ce besoin se fait encore plus viscéral maintenant qu'ils ont terminé. Elle a besoin de savoir ce qu'il va advenir, pourquoi est-ce qu'il ne la prend pas dans ses bras, comme n'importe quel amant l'aurait fait?

« C'est quoi cette question.

- Réponds-moi. »

Elle l'entend alors se retourner doucement, et fait de même, tournant la tête avec précaution de peur de croiser son regard. De peur qu'il lui confirme ses craintes en un battement de cils. Son sourire a disparu, son visage s'est assombri.

« On va faire comme si de rien n'était et retourner en bas.

- Je te parle de nous. »

Le silence, encore et toujours. Il n'y a que lui qui réponde et la façon dont il pèse sur son coeur est insoutenable. Hisoka se lève et se rhabille sans un regard, avant de s'arrêter sur le pas de la porte. La main sur la poignée, il semble réfléchir quelques secondes, pesant sûrement le pour et le contre de ses actes, permettant ainsi à Jane de prendre conscience de l'étendue de sa naïveté.

« Tu ferais mieux de refermer derrière moi. »

La boule dans sa gorge grossit au fur et à mesure que ses pas s'éloignent dans le couloir. Ce n'est que lorsqu'ils disparaissent enfin que Jane se rend compte de la situation. De sa situation. Hisoka n'est pas affectif, ne se soucie pas vraiment des autres, et obtient toujours ce qu'il veut.

Toujours.

Et l'heure qu'ils viennent de passer ensemble n'en est que la triste preuve. Une réalité dont elle aimerait bien se passer. Mais quand elle assimile enfin ce qu'il vient de se passer, un terrible sanglot la secoue. Virulent, qu'elle essaie de canaliser comme elle le peut, mais c'est trop dur.

Elle vient de vivre une désillusion totale.

Jane n'a jamais eu de réels intérêts pour les relations amoureuses, parce que jusqu'ici, elle n'est jamais tombée sur quelqu'un qui lui donne envie de s'ouvrir au monde. Elle a toujours plu, laissant rarement les garçons insensibles c'est vrai, mais Hisoka est le premier pour qui elle a ressenti quelque chose d'aussi vif. De l'amour? Ce qu'elle ressent est encore beaucoup trop flou pour l'affirmer, mais la confiance aveugle qu'elle lui vouait vient d'être réduite en miettes. Évidemment, elle n'est pas stupide, construire une relation avec quelqu'un ne se fait pas comme ça, en un claquement de doigt, mais est-ce qu'il avait vraiment besoin de partir comme ça? De la laisser seule face à ses remords?

Hisoka avait forcément vu l'état de détresse dans lequel se trouvait Jane, alors pourquoi n'a t-il rien fait? Pas besoin de plus se torturer pour comprendre qu'il fonctionne ainsi. Pas de démonstrations, juste des actes.

Une nausée terrible lui prend tandis qu'elle essaie de se calmer, mais les larmes qui dévalent ses joues sont loin de se tarir. Le spectacle est des plus tristes, dans cette chambre qui était quelques minutes plus tôt, le théâtre d'un déchaînement de passion. Elle est désormais vide, tout comme Jane qui s'en veut de s'être faite enrôler si facilement dans cette comédie grotesque. Elle pensait être capable de le comprendre, mais le fait est que lui-même n'y arrive pas.

THUNDERSTORM                                                    hunterxhunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant