THUNDERSTORM hunterxhunter

CHAPITRE 1 - Veille de rentrée

[ Lundi 31 août ]

« Oui... Hum... Non c'est bon j'ai trouvé tous mes livres ce matin... Acheter du pain? Si tu veux... »

Mon téléphone à l'oreille, je pousse le cadis sans grande conviction tout en jetant des paquets de feuilles et de stylos dedans. Il est bientôt 19h, je suis quasi-seule dans les rayons, et les quelques personnes qui me voient passer fixent d'un drôle d'œil mes courses. Ou plutôt mes affaires pour la rentrée de demain.

Ça aussi c'est une habitude, la première même je dirais: tout faire au dernier moment. Voilà quatre jours que nous sommes arrivées en ville avec ma mère, et c'est aussi aujourd'hui qu'elle a repris le travail. Nous avons aménagé la maison comme on a pu, sans vraiment avoir le courage de déballer tous nos cartons, et j'imagine aussi que c'est pour cette raison que les gens me regardent bizarrement.

Le combo pyjama et claquettes pour sortir, c'est tellement moche que ça ne passe pas inaperçu. Enfin, de toute façon, je ne connais encore personne ici, alors à quoi bon s'en préoccuper.

« Tu rentres bientôt? Finis-je par demander à ma mère en me rendant compte que je n'avais rien écouté de ce qu'elle m'avait dit.

- Oui, d'ici trente minutes je pense. »

Okay, traduction, d'ici une heure.

« Tu veux que je prépare quelque chose à manger?

- Surtout pas! C'est ta rentrée en dernière année demain, alors tu te reposes, tu fais des truc de filles, tu prends un bain, et moi je m'occupe du reste! »

Je lâche un rire amusée avant de jeter un dernier cahier dans le tas.

« Je te laisse, j'ai encore quelques dossiers à boucler alors le plus tôt sera le mieux. Conclut ma mère.

- Ça marche. Bon courage. »

Je raccroche et avance jusqu'aux caisses, ou plutôt jusqu'à la dernière caisse ouverte. Une petite dame aux cheveux gris me sourit poliment et j'avoue que même si c'est une parfaite inconnue, voir un visage si chaleureux, ça fait du bien après ces jours de bordel à ne faire que ranger, nettoyer et dormir.

Elle me souhaite une bonne rentrée pendant que je fourre mes affaires dans un sac, râlant intérieurement parce que ça pèse quand même, avant de la remercier chaleureusement et de sortir.

Le soleil prend des teintes orangées tandis que je traîne mes cahiers comme si c'était toute la peine du monde. Et évidement, en bonne étrangère qui vient de débarquer ici, je ne suis absolument pas sûre du chemin à prendre pour rentrer chez moi.

Et plus de batterie comme si ça ne suffisait pas...

Tant pis, on va marcher. Ça élimine le gras direz-vous.

Il n'y a pas grand monde à cette heure dans le quartier, quelques personnes qui promènent leur chien, des enfants qui jouent au ballon.

Un soupire m'échappe. J'ai l'impression de tout regarder avec un œil morne et désintéressé. Je dois peut-être être simplement fatiguée par tous ces changements récents, mais à force de trouver ça habituel, plus rien ne me surprend.

Jane, ne devient pas une pauvre fille...

Je secoue la tête, pour évacuer toute cette pollution d'esprit qui fait que je suis de loin la personne la plus prise de tête au monde avant d'accélérer le pas, pressé de me poser dans le canapé une bonne fois pour toute. Heureusement pour moi, j'aperçois ma maison au bout de la rue. Pas de voiture garée devant, signifiant donc que ma mère n'est pas encore arrivée.