Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
L'Empire n'est plus, et ce depuis plusieurs années déjà. La vie a repris son cours mais pour certains, rien n'a changé. Elle est toujours sur Ongarth, elle répare toujours des vais...
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Comme prévu, la nuit se lève à peine quelques heures plus tard. Il ne leur faut pas beaucoup de temps pour rejoindre le pied d'un mur de roche recouvert de coulées de lave. C'est là le vestige d'un ancien temple Jedi datant d'avant les dernières guerres Sith, qui a été recouvert maintes fois par la lave. Il faut dire ce qu'il en est, depuis la chute de la République et l'extermination des Jedi, ce temple est complètement laissé à l'abandon. Bien que chaque orifice soit bouché par la lave séchée, Wynnie n'a jamais essayé d'y pénétrer d'elle-même. Elle ne s'en est jamais sentie légitime. Toutefois, maintenant qu'il s'est transformé en mur d'escalade pour rejoindre le point de déshydratation de Belokwa, elle ressent toujours une vague de béatitude à chaque fois qu'elle le gravit.
— Bon, on va escalader, c'est le chemin le plus court, annonce Wynnie en déposant son anorak, sa trousse à outils ainsi que la chaine en fer qu'elle porte à son oreille dans un creux du temple en grès noir.
Malgré la pluie qui lui tombe désagréablement sur la tête et les épaules, elle n'a pas le choix. Ces outils et son anorak risquent de fondre.
— Je vous conseillerais bien de laisser le petit ici car la chaleur risque de lui en mettre un coup, mais où que vous alliez, il vous suit, pas vrai ?
— C'est exact.
— J'émets quand même une réserve, j'ai peur que votre fusil et votre armure fondent aussi.
— À moins que la chaleur ne se transforme en un feu nourri, le beskar s'en sortira.
Wynnie lève les mains en signe de reddition et fait une moue avec sa bouche.
— C'est vous le patron. Mais je ne pense pas que le berceau soit en beskar, donc je vous conseille de prendre le petit sur vous au moins.
— J'ai un jetpack, on va pouvoir monter à trois.
Alertée par ses paroles, elle pose finalement son regard sur le jetpack en question qui trône dans son dos. Elle grimace en dansant d'un pied sur l'autre.
— Vous pouvez monter à deux, moi je vais escalader. Faudra simplement m'attendre avant de continuer si vous ne voulez pas que les premiers mots que vous accordent Belokwa soient « dégage de là, saleté de Kouhuns ».
Elle positionne d'ores et déjà sa main dans un creux de fyrmna mais le Mandalorien ajoute :
— Vous avez peur de voler ?
— Je ne crois pas, répond-elle en y réfléchissant, mais si la chaleur interfère avec les propulseurs, ce que je suis persuadée qu'il arrivera, j'aime autant être maître de ma chute plutôt que dépendante de votre réactivité. Vous m'excuserez mais je n'ai pas envie de mourir pour avoir eu la gentillesse d'utiliser mes jours de congé à vous mettre en contact avec ce bon à rien de Belokwa.
Un rire sort de la bouche du casqué.
— Je ne crois pas vous avoir entendu dire une seule louange à propos de ce Belokwa.
— J'ai pour principe d'essayer de ne dire que la vérité. Il y a des chances pour qu'ils soient en incapacité de vous aider, soit par égoïsme, soit parce qu'il ne sait rien. Ce serait dommage que vous vous retrouviez devant le fait accompli sans vous y être préparé. Je dis ça, je dis rien.
Elle le regarde placer la petite boule de Force dans un chiffon qu'il utilise comme sac en bandoulière. Le gamin lève son regard vers l'homme en armure et lui sourit presque.
— Je vais grimper avec vous, annonce-t-il finalement.
— Vous faites bien, ce serait dommage de fusiller un si bel ouvrage.
Elle ne peut pas le nier, il ne lui a fallu qu'un coup d'œil sur le jetpack pour constater le travail de professionnel. Peut-être arrivera-t-elle à amadouer le Mandalorien suffisamment pour y jeter un œil de plus près.
Elle repositionne sa main dans le creux et entame son ascension. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle a l'habitude de gravir cette montagne, mais ce n'est pas la première fois qu'elle fait le chemin. Elle a assimilé les endroits où poser ses mains et ses pieds, à quel moment balancer son poids pour mieux se propulser. Le Mandalorien ne semble pas non plus en difficulté malgré la charge vivante supplémentaire qu'il transporte.
La chaleur augmente de plus en plus au fil de la montée et Wynnie se sent de mieux en mieux. Associée à l'aura de la Force qui plane à cet endroit, elle se sent capable de tout. Un flash se manifeste dans sa tête, un pied qui glisse sur une roche friable. Elle a tout juste le temps de baisser son regard sur son client que son pied glisse sur le fyrmna et qu'il commence à basculer en arrière. Wynnie lâche le temple d'une main, étend son bras le long de son corps en direction du Mandalorien et le projette contre la paroi pour l'empêcher de tomber. Une espèce de masse invisible se forme entre sa main et le corps de l'homme en armure qu'elle maintient collé contre le temple. Une fois qu'il a retrouvé une prise et qu'il est bien accroché, elle se dépêche de se raccrocher au mur avec ses deux mains.
— Wow, est-ce que ça va ? feint-elle de n'avoir rien fait.
— Oui tout va bien, j'ai glissé mais j'ai réussi à me rattraper.
— OK, faites gaffe et arrêtez de trainer la patte. On n'est plus très loin.
Elle se reconcentre sur la destination qui n'est, réellement, plus très loin. Son ouïe perçoit les paroles à voix basse du Mandalorien.
