82 - Noveli

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Le Razor Crest fait un bruit désagréable. Pas le même genre de bruit inquiétant qu'ils ont connu après leur escapade sur la planète de glaciers, mais un bruit tout de même dissonant de d'habitude. Eowyn est assise sur son siège et ne pipe mot. Le Mandalorien est concentré sur son tableau de bord et cherche un endroit où accoster.

Ils survolent une forêt bien singulière, fait d'immenses arbres aux branches tombantes. Le soleil y est rayonnant vu du ciel. Ils passent au-dessus d'une plaine parsemée de multiples maisons et d'une immense place en son centre. Ce qui retient l'attention d'Eowyn, ce sont les multiples banderoles colorées, un camaïeu de rouge formant presque un mandala au sein de la ville. Mais la jeune femme n'a pas le temps d'admirer cet art que le vaisseau entame sa descente. Le silence est maître dans le cockpit, mais Eowyn met ça sur le besoin de son compagnon de se concentrer sur son atterrissage. Une fois le vaisseau au sol et les moteurs éteint, il prend la parole :

— Bien, laissons le vaisseau refroidir avant d'aller triturer ses rouages.

Excitée comme une puce par cette nouvelle planète qui semble si paisible vue d'en haut, Eowyn se presse de rejoindre l'étage inférieur et de descendre la rampe arrière. Le soleil se levant lui arrive dans les yeux, mais la chaleur qui vient caresser son visage est une sensation qu'elle adore. Une légère brise vient l'enlacer quand elle ferme les yeux pour sentir les diverses odeurs fleuries de ce trou dans la forêt. Quand elle rouvre les yeux, les immenses arbres, pleurants leurs feuilles sans les laisser tomber au sol, bordent un espace d'herbe bien verte où le vaisseau a pu se poser. Plusieurs fleurs blanches saupoudrent les lieux, pour celles qui ne se sont pas envolées sous l'effet des propulseurs du Razor Crest.

— Pourquoi est-ce qu'on est si loin du village qu'on a vu tout à l'heure ? demande-t-elle en voyant Din sortir avec Grogu dans les bras. Ils pourraient avoir le matériel dont on a besoin.

— Je n'ai pas vu de plateforme d'atterrissage, répond-il en déposant l'enfant dans l'herbe, et il n'y avait pas la place pour atterrir sans déraciner quelques arbres.

Eowyn lâche un rire à ses paroles.

— En effet, ce serait dommage de toucher à une nature aussi belle.

La mécanicienne entreprend quelques pas sur l'herbe et tournoi au milieu des odeurs et des rayons de lumière qui percent entre les feuilles des arbres. Grogu la rejoint bien vite à ses pieds. Il lève la tête vers elle, ce qui la motive à s'allonger à côté de lui en écartant ses bras. Le petit vient en faire de même et pose sa tête sur son biceps.

— Qu'est-ce que vous faites ? les interroge le Mandalorien.

— On profite du soleil. Rejoins-nous.

— Nous ne sommes pas là pour flâner, leur rappelle-t-il.

— Mais nous devons attendre que le vaisseau refroidisse, alors viens, l'incite-t-elle en tapotant à côté d'elle, les yeux fermés devant le soleil qui lui arrive dans la figure. Grogu, ne regarde pas le soleil, tu pourrais devenir aveugle.

Elle se presse de venir placer sa main au-dessus de ses yeux pour contrer les effets néfastes du soleil, puis elle l'entend babiller et se détourner pour suivre ses directives. Le seul qui ne suit pas ses directives, bien qu'elles ne soient que des incitations et non pas des ordres, c'est Din. Il continue de les fixer depuis le vaisseau. Elle agit bizarrement, tout en étant fidèle à elle-même.

— Je vais me rendre au village, leur annonce-t-il en prenant son sac en bandoulière, faire le plein de provision. J'en aurais pour un moment, j'ai dû atterrir à distance par manque de place dans cette forêt.

Eowyn ouvre les yeux et se relève d'un bon, envoyant presque valser le petit qui était bien installé sur son bras.

— Oh, on vient avec toi !

— Non, vous restez ici.

Son ton est aussi sec que celui d'Eowyn un peu plus tôt. C'est la première fois qu'aucun d'entre eux n'essaie de remédier à ce froid entre eux. Peut-être est-ce la goutte de trop, pour chacun d'entre eux.

— Je suis sûre que Grogu aimerait voir un peu de monde, tente-t-elle de le convaincre. À force de toujours voyager avec les mêmes personnes, il va finir par manquer de sociabilité.

— Ne te cache pas derrière Grogu pour assouvir ta curiosité, Eowyn, lui répond-il avec cette fois un peu d'agacement dans sa voix. Tu n'es plus esclave, mais ça ne te donne pas le droit de te mettre en travers de ma mission pour autant.

La mécanicienne se tient alors sur ses coudes et toise son compagnon de voyage avec un oeil perplexe, sourcils froncés. Elle ne semble pas comprendre quel scarabée-limace l'a piqué.

— Je ne vois pas en quoi je vais entraver ta mission de faire le plein de provisions, répond-elle avec la même sécheresse, tellement que Tatooïne semble moins aride que ses paroles. Je suis même fine négociatrice, je pourrais te faire économiser des crédits.

Constatant qu'elle n'a pas compris son sous-entendu, il se contente d'entamer son voyage jusqu'au village le plus proche et lui répond :

— Je n'ai pas besoin d'économiser des crédits. Dès que le vaisseau a refroidi, essaie de comprendre ce qu'il lui arrive. Je compte sur toi pour nous faire redécoller dans les plus brefs délais.

Et il s'en va, comme ça. Eowyn pourrait répondre, elle aurait de quoi répondre, mais cela engendrerait très certainement une dispute totalement stérile, elle le sait très bien. Leurs egos sont blessés, même si leurs raisons ne sont pas les mêmes. Et au lieu de parler calmement, ce qu'ils font d'ordinaire, cette fois il semble qu'aucun d'eux ne veuille faire d'effort pour arranger les choses.

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant