12 - Le voile est levé

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La nuit a fini par tomber et le Mandalorien n'a pas protesté quand Wynnie s'est installée à l'entrée d'une mine effondrée. Après avoir récupéré quelques morceaux de fyrmna qui sortaient des parois et moulu ces derniers avec l'une de ses plus grosses clés à molette, elle sort un briquet de sa trousse de mécanicienne. Le Mandalorien est plus rapide, une micro-flamme sort de son gantelet gauche et met le feu aux poudres. La chaleur requinque immédiatement la jeune femme.

Elle remercie brièvement son client avant de s'asseoir contre l'une des parois. Pendant qu'elle écoute le bruit de cette maudite pluie, elle sort son couteau papillon ainsi qu'un chiffon qu'elle garde toujours dans son anorak et se met à nettoyer la lame. Une lame déjà extrêmement propre du fait qu'elle ne l'utilise jamais. Ce n'est que pour les cas d'extrême urgences.

— Vous devriez dormir un peu. Les nuits sont très courtes donc on pourra reprendre le chemin rapidement, mais nous ne sommes pas encore tout à fait arrivés. Le plus dur reste à faire et il vous faudra toute votre énergie.

— Ça ira.

Wynnie lève instantanément les yeux au ciel. Soit, il fait bien ce qu'il veut, ce ne sont que des conseils.

— Vous, vous devriez dormir.

Elle se retient de lever les yeux une nouvelle fois.

— Ça ira.

Dormir, elle ne le fait qu'une à deux fois par semaine, c'est devenu une habitude. Wynnie regarde les flammes se refléter dans sa lame. Ce couteau papillon est la première chose qu'elle s'est construite par elle-même, sous la supervision de son plus cher ami, Basile. C'est bien dommage qu'il ne l'ait jamais vu terminer sa création. Elle entend finalement un bâillement provenant du gars en armure.

— Dormez, insiste-t-elle. Je ne vais pas vous dépouiller, je n'ai jamais été une voleuse.

La visière se verrouille sur Wynnie.

— C'est promis. De toute façon, vous squattez ma plateforme, j'ai besoin que vous ne m'ayez pas pris en grippe pour que vous continuiez de payer les intérêts, sinon je vais finir au chômage.

Il semble réfléchir une seconde.

— La Twi'lek a trop besoin de vous pour vous virer.

— Oh, ce n'est pas elle qui va me virer. Non, elle sera virée avec moi, probablement.

Il ne répond rien durant un court instant avant de reprendre :

— Pourquoi ça ?

Elle lève les yeux de son nettoyage, intriguée par son envie de discuter.

— Vous avez envie de faire la conversation maintenant ?

— La réponse m'intéresse vraiment, se contente-t-il de répondre. Elle ne détient pas le garage ?

Il a complètement ignoré sa question qui avait pour but d'être une pique. Elle se replonge dans la contemplation des flammes se reflétant dans sa lame.

— Toute la planète appartient au Grand Maître.

Elle ne cherche pas à argumenter. Elle se dit que s'il a un peu de cervelle, il comprendra sans demander de détails. Et c'est le cas, il ne dit plus un mot. Elle cligne des yeux un instant et les bouffées de chaleur la prennent brusquement. Elle réalise que le petit aux oreilles pointues se tient à côté d'elle. Elle le regard avec méfiance malgré sa bouille à la fois mignonne et étrange. Elle sue désormais à grosses gouttes.

— Gardez un œil sur lui, lui demande alors le casqué, en prenant une position qui se veut la plus confortable, contre la paroi en grès sombre. S'il lui arrive quelque chose, je vous tue.

— Et bah au moins, je ne mentirais pas complètement aux forces de l'ordre quand ils chercheront à comprendre pourquoi vous occuper ma plateforme, ne peut-elle s'empêcher de blaguer en se rappelant sa toute première conversation avec ce client des plus anodins.

Le silence lui répond, mais l'aura de la créature verte est tellement bruyante qu'elle pense ne jamais être tranquille tant qu'il sera dans les parages. Elle bascule à nouveau son regard sur lui dont les grands yeux la fixent presque avec affection. Il fait quelques pas vers elle.

— Tututut, ne t'approches pas trop s'il te plaît. Je sue déjà à grosses gouttes.

C'est peu de le dire. Elle passe son chiffon sur son front humide, pour ne pas dire trempé. Elle se décale d'elle-même mais il revient à la charge.

— Tu ne parles pas ma langue ou tu le fais exprès ?

Elle n'a pas le temps de l'esquiver qu'il pose ses trois doigts sur le dos de sa main. Une sérénité l'envahit, tellement plus intense que tout ce qu'elle a pu connaître. Elle en a même un frisson. Elle qui avait chaud, elle se sent maintenant parfaitement équilibrée, tant thermiquement que psychologiquement. La défiance, l'appréhension, disparu.

Elle sait son rapport avec la Force perturbé depuis la mort de Pylar mais elle n'imaginait pas à quel point cela l'avait rendu paranoïaque. Elle qui pensait être face à une créature du côté obscure, ou du moins partiellement, involontairement, c'est probablement l'un des êtres les plus purs parmi les Sensitifs. Mais après tout, qu'est-ce que j'en sais ? Ce n'est pas comme si j'en connaissais des mille et des cents. Ce n'est que le troisième dont je croise le chemin.

— Nom d'un Blurrg, s'exclame-t-elle doucement.

Il semble presque lui sourire, cela la déstabilise énormément. Elle se décide finalement à le prendre entre ses mains pour le poser sur ses cuisses. Des hululements de dragons Loweecri lui parviennent mais elle est concentrée sur la petite boule de Force qui se tient devant elle.

— Mais qu'est-ce que tu fous avec cet énergumène rabat-joie ? lui demande-t-elle en un chuchotis pour que le Mandalorien ne l'entende pas. J'espère qu'il te traite bien au moins. Tu manges à ta faim ? Où sont tes parents ? Est-ce qu'il te retient en ota-

Elle n'arrive pas à finir sa phrase, le petit a une telle facilité à l'apaiser. C'est comme s'il lui disait de ne pas s'inquiéter sans pour autant parler, sans pour autant communiquer par télépathie. Elle croit même lire dans la Force que le Mandalorien le protège, qu'il prend soin de lui.

Elle lève son regard sur l'homme qui dort, ou qui semble dormir tout du moins. Il lui paraissait à la fois menaçant et égaré, désespéré à l'idée de ne pas trouver un autre Mandalorien pour l'aider, mais maintenant, peu importe la raison pour laquelle il cherche Belokwa, elle a conscience que c'est pour le gamin assis sur ses cuisses. Il ne lui semble plus si hostile, bien que l'armure ait su jouer son rôle. Toutes ses perspectives ont été perturbées, mais dans le bon sens. Comme il y a une dizaine d'années, quand un premier Jedi est entré dans sa vie.

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant