61 - La brute et le voleur

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Cette fois, c'est Din qui a insisté pour qu'elle ne prenne pas part à la fameuse mission des Mandaloriens. Il n'a même pas voulu qu'elle écoute les détails. Il a posé des crédits sur le bord de la table au moment où ils se sont tous levés.

— Prends une chambre pour la nuit, lui a-t-il dit avant de suivre les autres.

Rien de plus, rien de moins. Eowyn ignore si ce manque de communication est dû à son effronterie vis-à-vis de ce qu'elle a dénoncé sur son peuple, mais elle n'est pas déçue à l'idée de ne pas participer à cette mission. Ax serait capable de lui faire payer ses mots à l'égard des Mandaloriens en pleine action. Ce qui la met mal à l'aise, c'est qu'elle a peut-être vexé Din. Je n'y suis pas allée de mainmorte.

Après quelques minutes à être dans ses pensées, le tavernier la jette dehors car elle ne consomme plus rien. Il fait toujours nuit quand elle sort. Elle ignore combien de temps il va faire nuit et combien de temps il s'est écoulé depuis qu'elle est tombée. Elle aperçoit un panneau clignotant au-dessus des habitations. Il y est marqué hôtel.

Eowyn sert les crédits dans sa main, son baluchon dans la seconde et s'achemine dans la direction de l'écriteau. Elle baisse la tête quand elle croise quelqu'un et remonte sa veste sur son nez, comme pour montrer qu'elle ne cherche pas les ennuis. Si tous les habitants de cette planète sont aussi sanguins que les Quarrens, il doit y avoir des bagarres à tous les coins de rues.

Alors qu'elle se rapproche de l'hôtel, son ouïe est titillée. Elle n'arrive pas à savoir si c'est réellement son ouïe ou si c'est la Force qui intervient, mais elle sent quelque chose. Elle se laisse guider par le bruissement dans ses oreilles au point de s'éloigner de sa trajectoire de départ. Et finalement, elle entend une voix. Elle entend plusieurs bruits mais cette voix est proéminente dans sa tête.

— Non mais tu te fiches de moi ? s'agace un homme qu'elle ne voit pas. Tu crois que cette chose à une quelconque valeur ? Tu m'as habitué à mieux que ça.

— Mais je n'ai réussi à récupérer que ça aujourd'hui... lui répond un jeune garçon. Je n'ai pas mangé depuis presque deux jours, et les voyageurs sont rares ces derniers temps.

Eowyn continue d'avancer dans la direction des voix.

— Tu crois que j'en ai quelque chose à faire ? Le business, c'est le business. T'as rien d'intéressant à me vendre ? Eh bien tu continues à mourir de faim, ce n'est pas mon problème. Par contre, ce qui est mon problème, c'est que tu as encore été volé dans mon entrepôt pour me le revendre.

— Quoi ? s'exclame le garçon dont la voix commence à paniquer. Jamais je ne ferais ça, je le jure !

— Un de mes hommes t'a reconnu, espèce de petit garnement. Tu croyais que ça ne se verrait pas peut-être ? Tu crois être plus intelligent que moi ?

— Non, non !

Eowyn tourne au coin d'une maison et aperçoit enfin ceux dont les voix résonnent dans sa tête. La ruelle est éclairée par de faibles lampadaires. La main de l'adulte vient frapper le jeune garçon qui tombe sur le sol. Il se prend plusieurs coups de pied dans le ventre.

— Hey ! aboie Eowyn en voyant rouge. D'où tu lèves la main sur un enfant ?

L'homme est en réalité un Chiss. Sa peau bleue et ses yeux rouges font de lui le parfait monstre à terrasser dans les ténèbres. La situation et l'ambiance s'y prêtent à merveille.

— Occupe-toi de tes affaires, étrangère.

Eowyn continue d'avancer vers eux en rangeant ses crédits dans une de ses poches.

— Toi, arrête de t'en prendre à lui.

Le Chiss a un rictus et s'empresse de lui donner un nouveau coup de pied, dans la figure cette fois. Eowyn presse le pas et vient lui donner un coup de poing en pleine mâchoire. Elle attrape ses cheveux et l'envoie valser un peu plus loin, à l'opposé de l'enfant qui tient son nez dégoulinant de sang.

— Est-ce que ça va ? lui demande-t-elle avant qu'il ne relève la tête vers elle.

Wynnie réalise que c'est le gamin qui l'a bousculé un peu plus tôt et qui lui a volé son couteau papillon. Il le tient même en main.

— C'est toi qui m'as fait les poches ! s'exclame-t-elle.

Elle perçoit quelque chose arriver sur sa gauche, un courant d'air l'a frappé de plein fouet. Le Chiss lui assène à son tour un coup de poing qu'elle attrape à pleine main, l'arrêtant dans son élan. Voyant la jeune femme tourner sa tête avec colère vers lui, lui qui semble paralyser par sa poigne, son visage se décompose.

Eowyn tend la main en direction de l'enfant, le couteau vole jusqu'entre ses doigts. Elle le déplie en deux temps trois mouvements avant de venir le planter dans le poignet du Chiss. Il crie plus de surprise que de douleur. Eowyn profite de cette confusion pour lui faire une balayette et venir poser sa lame sur son cou.

— Je t'ai dit d'arrêter de t'en prendre à lui. Est-ce que c'est clair maintenant ou est-ce que je dois te couper quelques doigts pour que tu l'intègres dans ta tête ?

La peur est lisible dans son regard. Eowyn ne s'en réjouit pas pour autant, mais savoir qu'elle a toute son attention et qu'il est prêt à écouter la satisfait bien assez.

— Ne me tue pas, je t'en prie.

— Ça, ça ne va dépendre que de toi. Si tu lèves encore une fois la main sur ce petit, je viendrais finir le travail. Est-ce bien clair ?

Il hoche la tête à toute vitesse. Elle le lâche et il s'empresse de rentrer dans son habitacle qui semble se situer dans la même rue.

— S'il lui arrive quoi que ce soit, je sais où tu habites.

La porte claque et le calme revient. Elle a tout juste le temps de se retourner vers le garçon qu'il est en train de s'enfuir à toutes jambes dans la direction opposée.

— Hey, t'es sérieux ! crie-t-elle.

Eowyn se met à lui courir après, mais il est rapide et léger. Elle court dans les dédales de la ville portuaire et à l'impression de le perdre un peu plus à chaque pas. Il utilise des passages étroits, parfait pour sa petite taille. Quand elle en a marre de le voir lui échapper à peu de chose près dès qu'il emprunte un trou dans un mur, elle utilise la Force pour l'immobiliser et l'empêcher d'avancer.

— Nom d'un Blurrg, tu cours vite.

— Ne me faites pas ne mal, je vous en prie, pleurniche-t-il avec les larmes aux yeux.

Eowyn lâche un rire vexé.

— Je ne vais pas te faire de mal, voyons. Je viens de te sauver. Et toi, tu me remercies en fuyant.

— Vous... bégaie-t-il, vous me faites peur. Je... je n'arrive plus à bouger.

La frustration d'Eowyn se transforme en déception. Son visage se décompose à son tour, comme pour le Chiss. Lui aussi a peur de moi.

— Je... Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur.

Elle relâche sa prise sur lui qui prend quelques secondes pour réaliser qu'il est libre. Il a un regard pour la jeune fille qui est plongée dans ses pensées, inquiète de ce qu'elle inspire à ceux qu'elle tente de protéger. Puis il reprend sa course et la laisse seule avec sa contrariété.

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant