35 - Le désert de Tatooïne

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— Ralentis un peu ! s'exclame le Mandalorien qui est fermement accroché au ventre d'Eowyn, assit derrière elle sur la motojet.

— Le gamin est aux anges pourtant, crie-t-elle par-dessus le vent qu'induit la grande vitesse.

Elle se met à rire tout en conduisant dans la direction que lui a indiquée Peli avant de quitter Mos Eisley. Eowyn n'a jamais été aussi vite. Elle n'a jamais eu l'occasion de piloter un quelconque vaisseau, mis à part un Devilfish à l'époque où elle participait à la collecte des algues dobartans et le speeder de Wartob, mais celui qu'elle conduit il va bien plus vite que ce dernier. Il avait pourtant une motojet dernier cri, quoiqu'un peu abimée. C'est presque à croire qu'il savait aussi bien conduire qu'être honnête. Cela pourrait expliquer qu'Eowyn n'ait eu de cesse de la réparer, tellement de fois que son moteur a dû en prendre un coup.

— S'il te plaît, ralentit, lui demande-t-il.

Elle finit par s'exécuter de peur qu'il veuille prendre les rênes du véhicule. Elle aime bien trop être sur le devant de la motojet, cela lui montre qu'elle est capable de diriger son chemin, son destin.

— Désolée. C'est juste... Très revigorant.

— Il aurait pu s'envoler de la sacoche, lui fait-il remarquer en posant sa main sur la tête de l'enfant qui semble sourire au vent qu'il se prend dans la figure.

— Mais non, ricane Eowyn en tournant sa tête vers le petit. J'aurais ralenti si j'avais senti une once de danger pour lui.

Elle lève son regard sur le casque.

— Rassuré ?

Il secoue la tête, n'approuvant pas totalement.

— Aller, reste concentrée sur la route. On a encore du chemin avant la tombée la nuit.

— Tu ne veux pas continuer de voyager de nuit ? lui propose-t-elle. Il fera moins chaud, se sera plus agréable pour voyager.

— Ce sera donc plus facile de dormir au frais.

Elle hoche la tête. Eowyn oublie parfois que tout le monde n'a pas la possibilité de dormir quelques heures par semaine comme elle. Elle se repositionne correctement sur son siège qu'elle partage avec Din avant d'annoncer :

— Très bien, alors c'est paaaarti !

Dans un grand geste démonstratif, la jeune femme appuie les manettes en feignant de repartir de plus belle. De peur de repartir à toute vitesse, ce dernier lui rappelle de ne pas conduire trop vite, mais réalise trop tard qu'elle s'est jouée de lui.

— Détends-toi, Din. J'ai entendu la première fois.

Après plusieurs heures de route, les soleils ont commencé leur descente. Le dégradé dans le ciel a fait ralentir Eowyn pour mieux l'observer. Din ne lui a fait aucune remarque. Il devait être soulagé de pouvoir faire une petite pause dans son voyage.

Eowyn a entendu maintes descriptions des couchés de soleils de Tatooïne, mais rien n'est plus éloquent que de le voir de ses propres yeux. Ce contraste entre les deux astres, l'un jaune et l'autre presque blanc, le tout entouré d'un ciel orangé, est tout simplement époustouflant.

— Tu veux qu'on s'arrête pour la fin du coucher des soleils ? lui propose Din qui remarque la somnolence de l'enfant. Ça ne nous fera pas de mal de nous dégourdir les jambes.

— Carrément !

Le speeder ralentit jusqu'à l'arrêt total. Eowyn se maintient sur son pied valide, sa jambe dans le plâtre trainant un peu la patte dans le sable. Elle sautille pour contourner le bolide et s'assied à même le sable encore chaud. Elle tente tant bien que mal d'enlever les grains de sable qui sont entrés par le trou au niveau de ses orteils, mais elle sait que c'est peine perdue. Les soleils seront bientôt couchés, je m'en occuperais à ce moment-là.

Elle plie sa jambe droite pour l'entourer de ses bras et bombe le dos pour se sentir le plus à l'aise possible malgré sa jambe immobilisée. Une petite brise vient caresser son visage et soulever quelques mèches de ses cheveux. Elle plisse doucement les yeux sans regarder les soleils droit en leur centre. Le Mandalorien vient s'asseoir à côté d'elle, l'enfant dans les bras qui somnole gentiment. Il vient poser une de ses mains sur le front d'Eowyn pour lui faire une casquette.

— Ne regarde pas les soleils en leur centre, tu pourrais devenir aveugle.

— Oui papa, ironise-t-elle en ricanant tout en repoussant la main de son sauveur.

— Sait-on jamais, le soleil est rare sur Ongarth, peut-être ne sais-tu pas que cela rend aveugle ? se moque-t-il a son tour, ce qui lui vaut une tape de la part de sa protégée

— Fais donc comme si tu avais la science infuse.

— Loin de là.

Tous deux s'offrent un regard, bien qu'elle ne soit pas certaine de s'il regarde l'horizon derrière elle ou elle, et éclatent de rire comme des adolescents. Ils se sont rapprochés durant le voyage de Todorim jusqu'à Tatooïne. Il faut dire qu'en six jours, il peut se passer beaucoup de choses.

Il lui a appris à jouer au Sabacc, lui a expliqué comment les orphelins devenaient des Mandaloriens, comment il a été entrainés parmi les guerrières avant d'obtenir son armure mandalorienne. Eowyn, elle, lui a parlé des enseignements de Basile, comment il lui a appris tout ce qu'elle sait en mécanique, qu'elle avait pour projet de construire son propre vaisseau par elle-même avant qu'il ne l'affranchisse. Et comme à son habitude, malgré le changement d'environnement pour elle, Eowyn n'a eu de cesse de tirer chaque faille de leurs récits respectifs pour faire des blagues et taquiner. Quoi que, taquiner est quelque chose qu'elle fait depuis peu. En fait, elle le fait depuis que Din l'a affranchis. Les seules personnes avec qui elle faisait ce genre de choses étaient Basile et Loria. Il faut croire que cette armoire à glace a su lui inspirer suffisamment confiance pour qu'elle se décoince.

Tous deux tournent leur tête vers les soleils qui ne sont plus que des demi-sphères désormais, le rose commençant à rejoindre les autres couleurs du ciel.

— Le cadre est sympa.

— En effet.

Il ne manquerait plus qu'une petite sucrerie pour profiter pleinement. Une idée lui vient alors en tête. Elle sort la boîte en métal que lui a donnée RK avant de quitter Ongarth, l'ouvre et la tend à son sauveur.

— Oh, non merci. Mais j'apprécie.

Elle continue de regarder l'horizon sans ramener la boîte vers elle.

— Tu peux soulever rapidement ton casque pour grignoter une larme de Tiga, je ne regarderais pas.

Il lâche un ricanement avant de céder et prend du bout de ses doigts quelques larmes. Elle garde son regard bien ancré sur le ciel dont les soleils ont disparu. Elle doit lutter pour ne pas tourner la tête et essayer d'apercevoir une bribe de son visage. Juste histoire d'avoir une image, pas juste un casque. Il m'en voudrait si je le faisais.

— Merci, la remercie-t-il. C'est très bon.

— Tu m'aurais dit l'inverse, je ne t'aurais pas cru.

Puis le silence s'installe doucement. Ils ne bougent pas alors que les soleils sont hors de portée. Mais quelque chose parvient aux oreilles d'Eowyn. Elle se retourne, mais il n'y a qu'une dune derrière elle qui cache l'au-delà. Le bruit s'intensifie. Un bruit de sable qui crisse sous des pas.

— Quelqu'un approche.

Din semble sortir d'un état de somnolence mais se hâte de se lever. Il dépose l'enfant endormi dans les bras d'Eowyn qui essait elle aussi de se relever. Le Mandalorien rejoint le sommet de la dune au moment où des Banthas, chevauchés par des Tuskens, les surplombent commes les maîtres du désert.

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant