8 - Bricoleuse infatigable

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Wynnie bricole toute la nuit. Elles ne durent que quatre heures sur Ongarth, ce qui laisse généralement peu de temps pour dormir, alors elle se contente de bricoler les pièces d'un vaisseau qu'elle espère un jour pouvoir construire et utiliser quand elle sera affranchie. Elle n'est pas inconsciente, elle sait qu'elle risque de mourir avant d'avoir pu entrevoir la possibilité d'être libre au moment où elle rendra son dernier souffle, mais elle garde espoir qu'un jour cela changera. C'est ce que Pylar lui a toujours dit, garder espoir. Pas la sagesse ni le contrôle, mais l'espoir. C'est la plus puissante des énergies.

Une fois le jour levé, la fatigue ne l'a toujours pas assaillie, pas même un peu. Elle descend à la taverne qui n'est pas encore animée et s'habille de son anorak. La pluie est fidèle au poste. Cette fois, elle est presque douloureuse quand elle tombe, comme des tirs de blaster, sur ses épaules et sa capuche. Une fois le garage atteint, Loria n'est pas au comptoir mais RK l'attend sagement devant ce dernier.

— Bonjour mon astromécano préféré.

Le silence lui répond jusqu'à ce que RK se mettent à rouler derrière elle pour rejoindre le droïde secrétaire dans la salle reliant les plateformes. Elle n'en attendait pas moins de lui, lui qui est si peu loquace. CZ lui donne une nouvelle tablette avec les informations sur un croiseur Pantorien qui est bien loin de sa planète natale. Les pilotes ont volé un peu trop près d'une étoile supergéante dont la chaleur a fait fondre une partie de leur coque. Wynnie se retient au mieux de ne pas rire face au manque de bon sens de ces voyageurs et se dirige vers la plateforme.

Elle passe devant celle où séjourne le Mandalorien et ne peut s'empêcher de jeter un coup d'œil à l'endroit. Le vaisseau n'a pas bougé d'un pouce et l'homme est en train de regarder une carte holographique, le petit toujours à ses côtés dans son berceau. Ce dernier baisse son regard de l'hologramme et tombe sur Wynnie. Elle est pourtant derrière des vitres teintées. Ça ne fait que confirmer sa conjecture : il est bien sensible à la Force.

RK lui lâche un sifflement pour l'inciter à aller effectuer son travail. Elle est obligée de rompre le contact visuel qui la met toujours autant mal à l'aise. Si le Mandalorien ne vient pas la voir avant, c'est moi qui le ferai.

Cette histoire la turlupine toute la matinée, au point qu'elle soude la nouvelle taule n'importe comment sur le vaisseau Pantorien. Elle manque de se fusiller les doigts à trois reprises et cabosse même un peu le vaisseau sans le vouloir. Niveau maladresse, je dépasse le niveau habituel de RK pour le moment. À nouveau distraite par ses pensées sans cesse tournées vers les paroles de Pylar et le regard perçant de l'enfant, elle bute contre RK qui tombe du haut du vaisseau. Juste avant qu'il ne s'écrase sur le sol, près de six mètres plus bas, elle tend le bras en serrant les dents. La tête pivotante de RK se tourne vers Wynnie qui est toujours en haut du bâtiment et il laisse échapper plusieurs sifflements agacés alors qu'il lévite à quelques centimètres du sol. Elle reste concentrée pour le poser sans qu'il n'en perdre ses boulons. Une fois les roues au sol, il continue de pester par sifflements et bruitages électroniques. Wynnie ne l'a jamais vu faire autant de bruit.

— On a eu chaud, pas vrai RK ? se moque Wynnie en éclatant de rire.

RK semble encore plus en colère de la voir rire, il se balance sur ses roues pour montrer son mécontentement.

— Oh ça va, je n'ai pas fait exprès, tu sais que je t'adore. Je ne m'appelle pas Nolan et je ne fais pas exprès de laisser tes boulons dévissés, MOI.

Elle voit RK quitter la plateforme, véritablement contrarié. Elle décide alors de s'allonger sur la coque, visage orienté vers le ciel qui ne lui pisse plus dessus. Elle a besoin de RK pour continuer, elle reprendra quand il se sera calmé de sa mésaventure.

— Il sait très bien que je ne l'ai pas fait exprès.

Le ciel est bleu à ce moment-là, ce qui est étrange. En général, s'il ne pleut pas, les nuages sont tout de même présents. Rares sont les journées ensoleillées durant la saison des pluies. Elle ne va pas s'en plaindre, la sensation de chaleur sur sa peau est bien trop agréable.

Sa sérénité est perturbée par la présence du petit vert. Elle se relève de sa coque et regarde vers le sol. Le Mandalorien est là, le berceau volant aussi. L'homme casqué cherche autour du vaisseau.

— C'est moi que vous cherchez ou vous essayez de dérober ce vaisseau ? demande-t-elle en se mettant sur le ventre et en plaçant ses mains en fleur pour y déposer sa tête, coudes callés sur la coque. Vous savez, votre vaisseau est bien mieux que celui-ci, il n'est même pas armé.

Il lève sa tête pour découvrir la mécanicienne qui le regarde six mètres plus haut.

— C'est vous que je cherche. Je mettrais le petit à distance si vous le souhaitez mais j'ai réellement besoin de votre aide.

Wynnie inspire un grand coup. C'est le moment de la jouer fine et de faire d'une pierre deux coups. Elle se laisse tomber le long du vaisseau et atterrit sur ses pieds en une flexion agile de ses genoux. Le Mandalorien ne fait aucune remarque bien qu'il ait conscience qu'un saut de cette hauteur n'est pas donné à tout le monde sans finir avec les jambes en miettes.

— Il peut rester, lui assure-t-elle en se rapprochant d'eux. Mais ne tardez pas trop, j'ai encore du travail.

Le casqué hoche la tête mais fait quand même reculer le berceau d'un mètre derrière eux d'un geste de la main. Wynnie ne sait pas si elle doit le remercier ou se méfier.

— En quoi puis-je vous être utile ?

— Je suis à la recherche de quelqu'un comme moi.

Wynnie hausse les sourcils.

— Un mec louche, vous voulez dire ? Y en a partout à Vogartha, vous n'avez plus qu'à choisir.

Bon nombre de malfrats, ivres ou non, auraient ri à sa blague mais ça ne semble pas atteindre l'homme en face d'elle. C'est d'autant plus inquiétant. Elle se retient de plonger son regard dans celui de la créature bien qu'il l'appelle irrémédiablement.

— Un Mandalorien, quelqu'un qui a une armure comme la mienne, se sent-il le besoin de préciser.

— Je sais ce qu'est un Mandalorien. Et je suis à peu près sûre que peu d'entre vous ont une armure comme la vôtre.

— Ce n'est pas faux.

Surprise par la réponse, elle cherche à nouveau à pénétrer la visière de son casque. Elle s'attendait presque à ce qu'il l'envoie balader.

— Qu'est-ce qui vous fait dire que je sais où peut se trouver quelqu'un comme vous ?

— Le tavernier. Il m'a dit que vous le connaissiez bien.

— Connaître est un bien grand mot. Disons qu'il m'a sauvé la vie et que je lui en suis redevable.

— Mais vous savez où je peux le trouver ?

Wynnie soupire. Elle sait très bien que Belokwa déteste les gens. Déjà qu'il n'aime pas sa présence à elle, qui dit qu'il ne pètera pas encore un câble s'il voit quelqu'un de son genre.

— Vous êtes pressé à quel point ? J'ai bientôt fini de réparer ce vaisseau et après j'ai le droit d'aller déjeuner. Est-ce que vous pourriez attendre encore quelques minutes ? Il y a un certain nombre d'informations à connaître avant de vous lancer à sa poursuite.

Il a un regard pour l'enfant qui en fait de même avec l'homme en armure. On dirait presque qu'il lui demande la permission, c'est une attitude assez étrange pour un malfrat et sa créature de compagnie.

— Je vous attends à la cantina.

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant