38 - Echanges de bons procédés

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Elle court. Ses chaussures trouées foulent le sol boueux à toute vitesse. La pluie n'est pas clémente, elle imbibe ses vêtements, s'infiltrent dans ses yeux et la ralentit à chacun de ses pas. Elle se mélange avec le sang qui s'écoule de sa blessure, mais Basile garde toujours sa main dans la sienne. Pour être certain qu'elle le suit. Pour être certain qu'elle va vivre.

Il court bien plus vite qu'elle. En un pas, elle en fait trois. Elle trébuche sans arrêt dans la boue durant la course mais l'attache de Basile lui permet de toujours rester avec lui, de se relever. Jusqu'à ce qu'il lâche sa main.

Eowyn se réveille en sursaut. Elle est allongée à même le parquet de la cantina, un peu à l'écart, derrière le bar. Si elle n'était pas autant déboussolée par les très récents évènements, elle ferait le rapprochement avec son lit à l'étage de la taverne de Dob. Ses yeux font des va-et-vient entre divers endroits de la taverne : l'entrée, le bar, les tables, les luminaires de l'endroit, les verres de spotchka encore pleins, puis le Weequay. Ce dernier remarque l'agitation de la jeune femme et s'empresse d'appeler :

— Elle est réveillée.

Son épaule semble s'être réveillée et la douleur, à la fois sourde et puissante, lui vrille le crâne. La blessure est cicatrisée depuis pourtant plus de dix ans. Très rapidement, le vrai et le faux Mandalorien l'ont rejoint, Din accroupie à ses côtés.

— Comment tu te sens ? demande-t-il en l'aidant à s'asseoir. Tu veux un verre d'eau ?

Elle secoue la tête pour refuser mais la douleur dans son crâne s'intensifie. Elle se frotte le visage pour faire disparaître la peur et la douleur, histoire de ne par les alarmer plus que nécessaire, puis elle ouvre les yeux et les dépose sur son acolyte.

— Ça va, se contente-t-elle de répondre.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? l'interroge le marshal en s'agenouillant à son tour.

Elle lève les yeux sur lui qui la scrute, comme essayant de la percer à jour. Elle décide de hausser les épaules.

— Je crois que j'ai eu un coup de chaud, ment-elle. On a voyagé toute la journée sous le soleil.

— Et on ne s'est pas énormément désaltéré, constate Din en se relevant. On peut avoir un verre d'eau ?

Le Weequay s'exécute et cette fois, Eowyn ne cherche pas à refuser. Cela appuiera son mensonge. Elle ne peut pas lui dire que c'est à cause du cri du dragon qui est passé dans la rue, ni que cela l'a terrifié à un point qu'elle a perdu connaissance et cauchemardé. Il est déjà bien trop occupé à chercher les siens pour aider l'enfant, je ne peux pas lui rajouter mes propres problèmes.

Le Weequay lui donne le verre d'eau qu'elle boit d'une traite. Elle ferme les yeux un instant, cherchant à puiser dans la Force pour se relever sans chanceler, pour ne pas paraître hantée. Puis elle rouvre les yeux et se relève.

— Tu es sûre que ça va ? redemande le Mandalorien en se tenant sur ses gardes si jamais elle doit à nouveau tomber.

— Oui, ça va mieux. Désolée de t'avoir fait peur.

Elle offre un faible sourire de pardon à son compagnon avant de baisser les yeux sur l'enfant qui tient sa jambe libre et gazouille. Din lui rend ses béquilles et l'invite à aller s'asseoir à une table. Une fois bien installés et l'enfant à table lui aussi, Cobb et Din se lancent un regard avant de le diriger vers Eowyn.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demande Wynnie en fronçant les sourcils.

— Le marshal est d'accord pour me céder l'armure si on leur file un coup de main.

Eowyn lève les yeux au ciel. Quel ego.

— On va les aider à tuer le dragon Krayt qui sème la terreur dans le coin.

Eowyn perd alors toute expression faciale. Un début de colère commence à grandir dans sa poitrine.

— Sérieusement ? Ce n'est pas pour ça qu'on est venu sur Tatooïne.

— Eowyn...

— Tu ne crois pas que s'il sème la terreur, c'est que personne ne peut tuer ce genre de bête ? Sur Ongarth, il y a aussi des dragons. Pas exactement les mêmes, mais si on les nomme « dragon » c'est pour une raison. Ce sont des prédateurs. Ils ont beau être peu agressifs en temps normal sur ma planète, le moindre geste un peu rapide est un signal d'alarme pour attaquer. Je ne suis pas prête à me faire engloutir par ce monstre juste pour récupérer une armure car c'est ce que ton credo veut.

— Eowyn...

— Ton crédo est un choix personnel et tu n'as pas le droit de l'imposer, à moi ou au petit.

Elle voit le casque du Mandalorien se baisser, comme s'il prenait conscience de ce qu'il est en train de lui demander. Mais il ne peut pas laisser cette armure à un profane non-Mandalorien.

— Tu n'es pas obligé de nous accompagner, intervient le marshal. Avec une jambe dans le plâtre, ne le prend pas mal, mais tu serais plus un poids qu'autre chose.

Eowyn lève un sourcil de défi. Je parie autant de crédit que tu veux que je te démonte même avec une jambe dans le plâtre.

— Eowyn, en plus de récupérer l'armure, nous aiderions ces personnes à vivre normalement, sans avoir peur que leur bétail ne soit englouti par ce monstre. Ils en sont esclaves, tu l'as bien vu.

Wynnie tilte au mot « esclave ».

— Et parce qu'ils en sont esclaves, je suis censée être la personne qui devrait le mieux les comprendre, c'est ça ?

Elle essaie de percer une nouvelle fois la visière de Din, juste pour mieux le foudroyer du regard. C'est fourbe d'en appeler à mon vécu personnel. Face à l'absence de réaction de son compagnon, elle soupire.

— D'accord, faisons ça. 

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant