68 - L'école

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En effet, ce que la marshal Dune leur montre lui remonte indéniablement le moral. Et elle a aussi raison sur le fait que c'est mieux que de la nourriture.

— Qui peut nommer une des cinq routes commerciales de la galaxie ? demande un droïde de protocole dont la coloration de bronze s'écaille. Personne ? Qui connaît la route coréllienne ?

Trois rangées de six tables sont installées devant un tableau transparent retraçant une carte d'une région de la galaxie. Les enfants sont attentifs au cours, chacun assis à une table sur lesquelles repose une tablette faisant office de support écrit. Le droïde de protocole continue son enseignement au moment où Eowyn attrape une larme qui s'est échappée de ses paupières. L'émotion est là. C'est donc à ça que ressemble un cours à l'école.

Eowyn a réalisé assez tard qu'elle aurait aimé aller à l'école, il y a deux ans seulement. Écouter les récits des voyageurs a eu le don de lui donner goût au savoir. Toutefois, elle ne s'est pas imaginée grand-chose, son désir d'y aller ayant vite été occulté par le refus de Wartob de lui faire faire les allers-retours entre Ongarth et Friodzia, n'ayant pas d'école sur la planète pluvieuse.

— Ce serait trop de temps perdu dans les transports et trop d'argent non gagné dans le garage, hors de question.

Suffisamment en colère face à sa condition d'esclave et le comportement habituel de ce cochon-dinde cupide, la jeune femme a laissé tomber son travail au garage durant près de deux jours et à même raté un combat contre un Rodien qu'elle aurait battu à plate de couture. Ne retrouvant pas sa combattante vedette, Wartob a dû déclarer forfait.

Frustrée à souhait, elle a décidé d'appliquer les enseignements de ce bougre de Pylar et a médité de longues heures. Pour être précis, elle a médité durant les deux jours où elle a abandonné son poste, cachée sous les sapins qui ont accueilli le lieu de crash de l'escadron Phoenix. Pluie et vent n'ont rien changé à son état de trans, de même que la faim et la fatigue. Elle n'a jamais été aussi calme de toute sa vie. Et quand la Force en eut fini avec elle, qu'elle l'a suffisamment apaisé pour lui éclaircir les idées, Eowyn s'est réveillée. Étant une tête de mule et assez âgée pour ne plus craindre les coups de fouet, l'esclave a proposé une autre organisation à l'esclavagiste. S'il veut qu'elle continue à combattre pour lui, étant prête à se faire battre chaque jour pour ne pas participer à ces tournois barbares, elle doit pouvoir garder la maigre paie du garage dans son intégralité. D'abord agacé qu'elle tente de négocier, son non semble catégorique, mais les arguments d'Eowyn sont imparables.

— Tu sais très bien que c'est le meilleur des compromis, lui a-t-elle répliqué. Je n'ai pas assez peur de toi pour me soumettre et tu as trop peur du Grand Maître pour me le refuser. L'argent du garage n'est rien comparé à ce que tu gagnes quand je fais des combats. Je peux multiplier mes apparitions dans les tournois, cela doublera voire triplera tes bénéfices. Si je ne peux pas m'instruire sur Friodzia, j'ai au moins le droit de prétendre à un salaire.

— Petite insolente !

— Rappelle-moi lequel de nous deux est court sur pattes ? surajoute-t-elle, toujours plus orgueilleuse. Intègre dans ta petite caboche que tu as beau être l'esclavagiste, je suis plus grande, plus forte et moins soumise que toi. Je pourrais te tabasser et te laisser pour mort, si je le voulais.

— Grrr, t'as du culot sale gosse. C'est entendu.

— Donne-moi un prix.

— Pardon ? Qu'est-ce que tu racontes encore.

— Je veux un prix pour mon affranchissement, car je vais économiser mon salaire et je vais m'affranchir.

Eowyn n'a jamais entendu Wartob rire avec autant de délice. Elle savait que ce ne serait pas de la tarte, que le prix serait révulsant - bien que cohérent pour vendre sa poule aux œufs d'or - elle ne s'imaginait toutefois pas qu'il serait aussi impossible à atteindre. Mais elle ne pouvait qu'accepter. Elle n'avait pas le choix. Elle ne pouvait pas le laisser gagner. Elle devait lui soutirer de l'argent coûte que coûte. De l'argent qu'il n'utilise même pas, qu'il se contente d'accumuler encore et encore sans jamais le dépenser.

— Je n'arrive pas à croire que vous en ayez fait une école, annonce Din en observant la salle de classe, silencieuse et attentive.

— Des tas de choses ont changé par ici, lui répond Cara Dune.

— C'est merveilleux, ajoute Eowyn, toujours aussi émue. Merci de me l'avoir montré.

— Est-ce que tu as envie de rester un peu ? lui demande la marshal avec un sourire.

Eowyn hoche la tête avec plein de vigueur. Elle a un regard suppliant pour son compagnon de voyage qui lâche un rire avant d'à son tour acquiescer.

— On te laisse le petit dans ce cas, annonce Greef Karga en le faisant glisser dans ses bras. Tu peux s'asseoir à la première table, tout devant. Nous pourrons parler affaires.

— Ne le laisse pas faire de bêtises, lui demande Din. Il prend un peu trop ses aises depuis quelque temps.

Eowyn lâche un rire heureux. L'un de ses rêves se réalise enfin. Elle n'aurait jamais cru que cela arriverait. La jeune femme s'incline pour remercier les trois personnes avant de rejoindre la première place à l'avant, asseyant l'enfant sur la chaise, trop petite pour elle, avant de s'asseoir à son tour, à même le sol, à côté de lui. Depuis l'arrière de la pièce, Din arrive à voir les étoiles briller intensément dans les yeux de Wynnie. 

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant