37 - Tremblement de terre

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Eowyn fixe le casque. Un casque qui n'est pas sur la tête de son propriétaire. Elle fixe l'impact de balle sur le côté gauche du front, décoloré, brillant de beskar. Les bordures de la visière en rouge, le reste en vert, a priori. La peinture est tout autant écaillée que le reste de son armure. Eowyn a presque peur de regarder son visage.

— Je n'avais jamais vu de vrai Mandalorien.

Sa voix est moins grésillante en vrai. Elle voit sa silhouette floue dans sa vision périphérique. Elle oriente finalement son regard vers le marshal. Un visage angulaire, des cheveux éclaircis par le soleil et le temps, une barbe proprement taillée, des pupilles mélangeant la couleur du sable et celle d'une forêt foisonnante. Elle ne comprend vraiment pas pourquoi Din adhère à une voie que le reste des Mandaloriens ne semble pas suivre. Trois Madaloriens sur quatre. Les statistiques sont contre lui.

— J'ai entendu dire que tu étais un tueur-né, continue-t-il devant le silence de son semblable, et probablement pas très heureux de me voir porter cette armure.

Eowyn fronce les sourcils. Elle parle sans prendre le temps d'y réfléchir plus longuement :

— Pourquoi ne le serait-il pas ?

Le visage du marshal converge vers la mécanicienne qui le dévisage comme s'il avait dit une bêtise. Il semble intrigué par l'intervention de la jeune femme mais n'a pas le temps de lui répondre.

— Qui es-tu ?

L'homme dépose un verre de spotchka devant Eowyn puis à la place de Din qui n'a pas bougé d'un poil.

— Je m'appelle Cobb Vanth, marshal de Mos Pelgo.

— Où as-tu trouvé cette armure ?

— Je l'ai acheté à des Jawas, se contente-t-il de répondre en avalant cul sec sa spotchka, son regard se posant sur Eowyn, comme pour répondre à sa question.

Ceci explique cela. Ce n'est pas un Mandalorien. Nous avons fait tout ce chemin pour rien.

— Remets-là moi.

Un silence s'ensuit durant lequel Cobb Vanth semble amusé par la réaction de son compagnon.

— Écoute mon gars, je parie que là d'où tu viens, c'est toi qui fais la loi. Mais par ici, c'est moi qui décide de ce que font les autres.

— Enlève-la, ou je te l'arracherais.

Sentant la tension monter, une tension qui n'a pas lieu d'être, Eowyn cherche à calmer le jeu.

— Nous ne sommes pas là pour ça, Din. Nous cherchions un Mandalorien sur Tatooïne, il n'y en a pas. Nous allons donc nous en aller et vous laisser tranquille.

Eowyn se lève, attrape ses béquilles et se rapproche du Mandalorien. Elle le bouscule de son épaule pour l'inciter à la suivre, cherchant à rompre leur duel de regard.

— Ce n'est qu'une armure.

— Il faut que je la récupère.

— Ça n'en vaut pas la peine.

— Je t'ai dit de l'enlever, réitère-t-il sa demande en ignorant sa compagne de voyage.

— On va faire ça devant le petit ? lui répond le marshal en désignant l'enfant qui a quitté sa sacoche.

Quand Wynnie remarque l'enfant, elle se dépèche de le rejoindre et de le prendre dans ses bras, non sans difficulté avec son plâtre et ses béquilles. Il finit par se tenir debout sur son épaule, sa main à trois doigts s'étant accrochée à ses cheveux.

— Il a vu pire.

— Ici alors ?

— Ici même.

— Cela tourne au ridicule, messieurs. Nous n'avons pas besoin d'en arriver à de tels extrêmes.

Cobb Vanth finit par se lever de son siège et se met en position. Elle tourne son regard, effrayée de la tournure que prend les choses, vers le Weequay derrière le comptoir de la cantina. Il ne bronche pas. La tension est palpable et difficilement réductible. La main du marshel effleure l'étui de son blaster à sa taille. Eowyn n'est pas prête à laisser un de ces deux zigotos se faire tuer. Elle fait quelques pas et se positionne entre les duellistes.

— C'est bon, vous avez fini vos enfantillages ?

— Pouce-toi Eowyn.

— Négociez sans vous tirer dessus et j'irais boire ma spotchka sans demander mon reste. On dirait deux enfants des mondes du Noyau se bataillant pour avoir le dernier jouet qui fait fureur. Vous valez tous les deux mieux que ça.

Le sol se met soudainement à trembler, une alarme se déclenche. Les deux hommes continuent de se toiser comme deux Tookas prêts à bondir sur l'autre. Eowyn semble être la seule à s'inquiéter de ce qui se passe. Le marshal fait alors signe au Mandalorien de patienter et se dirige vers l'entrée de la cantina. Un tant soit peu rassurée que le duel se soit transitoirement arrêté, elle accourt elle aussi à l'entrée de la cantina, rapidement suivi par le Mandalorien.

Dans la rue de Mos Pelgo, le peuple se presse. Les habitants se hâtent de rentrer chez eux et de ne rien laisser à l'extérieur des maisons, les Scurriers s'enfuient et cherchent un abri parmi les brèches des habitations, le vent se met à souffler. Les béquilles d'Eowyn tressautent sur le sol de la cantina.

À l'entrée par laquelle ils sont arrivés, le sol se met à bouger, comme une vague déferlante, tout droit vers le village. La vague se meut dans le sable à travers la rue, les trois personnes peuvent la suivre du regard. Des piques sortent progressivement du sable avant de s'y réenfoncer, suivies d'un grondement.

Un Bantha est un peu plus loin, à l'autre bout de Mos Pelgo. En moins de temps qu'il ne faut pour dire « karabaste », la tête d'un immense dragon sort de la vague pour engloutir le Bantha. Et tout cela, dans un cri strident, vibrant, terrifiant. Un cri commun à toutes les sortes de dragons de cette galaxie. Un cri qu'Eowyn ne peut pas oublier, surtout pas quand il s'agit du cri qu'elle a entendu quand Basile lui a demandé de s'enfuir devant le dragon Loweecri. Un cri qui a résonné dans ses oreilles jusqu'à ce qu'elle s'effondre à l'entrée de Gerdyn.

Eowyn se revoit vivre ce lointain moment de sa vie avec une telle réalité qu'elle en perd l'équilibre et même la conscience.

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant