Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
L'Empire n'est plus, et ce depuis plusieurs années déjà. La vie a repris son cours mais pour certains, rien n'a changé. Elle est toujours sur Ongarth, elle répare toujours des vais...
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Eowyn a passé les dix heures qui ont suivi le décollage à fixer le glassoverre. Même si elle avait été fatiguée, ce qui ne fut pas le cas, elle aurait été incapable de dormir. Il lui était impossible de ne pas garder un oeil sur ce qui les maintenait en vie. Elle se demanda si Pylar, dans sa situation, ne lui aurait pas rabâché une ligne du Code Jedi : il n'y a pas de passion, il y a la sérénité. Eowyn ne voyait pas bien ce que la passion venait faire dans cette situation précise, mais tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle n'était pas sereine. Faire confiance à la Force quand elle la ressent est une chose, le faire quand elle fait silence radio en est une autre.
Pendant longtemps, elle a senti ce lien sans jamais le comprendre. C'est l'arrivée de Pylar qui a tout changé dans sa façon de voir les choses et de les ressentir. Sa mort a laissé un grand vide dans sa filiation avec la Force, bien qu'il eut été de la même trempe que Belokwa. Elle n'a d'ailleurs jamais compris comme un homme aussi emmerdant et désagréable que lui avait pu faire partie de l'Ordre Jedi, ainsi que suivre le Code. Elle ne le saura probablement jamais.
Finalement, une planète entre dans son champ de vision. Une grosse planète marron. Cette dernière grandit au fur et à mesure que le vaisseau se rapproche. Din, l'enfant et la reptile dorment. Elle ignore comment le GPS a pu fonctionner, Din a dû faire quelques miracles.
Le Razor Crest n'entame pas sa descente sur la planète. En fait, elle la contourne. C'est grâce à cela qu'Eowyn remarque la petite lune, d'un turquoise terne. Trask. Alors qu'ils sont sur le point d'entrer dans l'atmosphère, un bruit régulier se fait entendre et un message rouge apparaît sur le tableau de bord. Les autres voyageurs se réveillent enfin. Din constate la situation.
- Je crois qu'on a réussi. Préparez-vous pour l'atterrissage.
Eowyn vérifie sa ceinture, elle sait déjà que cet atterrissage ne se fera pas en douceur. Impossible avec une épave comme le Razor Crest. Din appuie sur plusieurs boutons, encore une combinaison qu'Eowyn ne comprend pas et qu'elle aimerait apprendre un jour, puis le Mandalorien peste.
- Dank farrik, le système de guidage ne répond pas.
Eowyn fronce les sourcils.
- Il a dû lâcher pendant le chemin, je suis sûre de l'avoir réparé.
- Il va falloir entrer dans l'atmosphère en mode manuel. Ça va secouer un peu.
Eowyn ressert sa poigne sur les sangles de sa ceinture.
- Tu as déjà fait ça, pas vrai ? lui demande-t-elle en espérant qu'il répondra par la positive.
- Oui.
Eowyn inspire et expire un grand coup, soulagée.
- Quand on sera en approche, il devrait rester juste assez de carburant pour le freinage, si on n'est pas réduit en cendres avant.
- Quoi ?
Il n'a pas le temps de lui répondre car le vaisseau entre enfin dans l'atmosphère. La chaleur commence à brûler la coque et à se faire ressentir dans le cockpit. Eowyn sert sa boîte en métal très fort entre ses mains. Elle sent ses organes remonter dans son corps, en pleine chute libre. Din touche encore à ses boutons et une alerte retentit dans la cabine.
- Eowyn, vient m'aider.
La pression dans son corps ralenti ses mouvements, de même que son manque de motivation. Elle a un peu peur de se casser la figure sous l'effet de la chute libre mais la mécanicienne finit par le rejoindre au tableau de bord.
- Ce levier doit rester en arrière, tu y arriveras ?
- Ce que je n'arriverais probablement pas, c'est de me retenir de vomir, tente-t-elle de plaisanter en attrapant le fameux levier.
Din ne répond rien et tient fermement la main d'Eowyn. Plus le temps passe, plus la chute s'intensifie. Les nausées finissent par prendre la mécanicienne, elle a l'impression qu'elle va dégobiller tous ses organes. Puis un grésillement dans la radio détourne l'attention d'Eowyn.
- Razor Crest, ici la tour de contrôle de Trask, veuillez réduire votre vitesse selon le protocole portuaire.
- C'est ce que j'essaie de faire, ok ? répond-il alors que la communication n'est pas ouverte au sein du vaisseau. J'inverse les propulseurs, accrochez-vous.
Les alarmes continuent de hurler dans la cabine, de même que la voix de la femme de la tour de contrôle qui ne cesse d'insister pour qu'ils réduisent leur vitesse. Eowyn voit brièvement l'horizon de la lune, à travers la vitre, se rapprocher du centre de son champ de vision. L'impact est imminent. Din appuie sur un dernier bouton, lançant les propulseurs. Le vaisseau ne tombe plus, il se maintient à en altitude juste au-dessus de la plateforme d'atterrissage. La pression n'existe plus mais l'envie de vomir d'Eowyn persiste.
- On y va en douceur, se parle le pilote à lui-même.
Avant qu'il n'ait pu exécuter ce qu'il souhaite, le propulseur droit explose et fait vaciller le vaisseau du même côté. Ce n'est que lorsqu'Eowyn voit la surface de l'eau se fracasser contre la vitre du cockpit qu'elle réalise les choses. Une lune turquoise, c'est un satellite recouvert d'eau.
- Oh non.
Le vaisseau coule petit à petit, l'eau recouvre l'entièreté de la vitre. La noirceur prend place dans la cabine. La chaleur s'est dissipée. Son regard est fusionné avec les profondeurs. Tout lui revient en mémoire. La raison pour laquelle elle a si peur de l'eau.
