Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
L'Empire n'est plus, et ce depuis plusieurs années déjà. La vie a repris son cours mais pour certains, rien n'a changé. Elle est toujours sur Ongarth, elle répare toujours des vais...
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Eowyn hésite longuement à sortir de la couchette. Elle ignore totalement si ses souvenirs sont authentiques ou si ce n'était qu'un rêve. Un rêve qu'elle estime embarrassant, et il le serait encore plus s'il était réel.
Elle n'a jamais été une grande démonstratrice d'affection, ni en paroles ni en comportement. Rien de romantique, jamais. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas ça, c'est qu'elle sait n'avoir aucune expérience dans ce domaine et qu'elle n'aime pas ce sentiment de gaucherie. Elle a déjà trop de lacunes sur tellement de choses, elle déteste rajouter du poids dans sa balance, balance qui tend alors vers ses vulnérabilités.
Le problème est que ces pensées, aussi réelles ou irréelles soient-elles, sont incontestables dans son esprit. Eowyn croit qu'elle aurait souhaité que cela aboutisse. Elle pense qu'elle aurait aimé goûter ses lèvres, sentir sa peau un peu plus contre la sienne, même sur une surface aussi minime, juste histoire de lui découvrir des caractéristiques humaines et pas simplement se contenter d'une armure et d'un casque. La mécanicienne a l'impression de délirer et cela la rend folle. Elle se sent bête de presque glousser comme toute adolescente l'a déjà fait un jour lorsqu'un garçon lui plaît. Mais Din n'est pas un simple garçon, et Eowyn n'est pas une adolescente.
À force de penser trop fort, Grogu a fini par se réveiller. Et même si sa compagnie lui est d'ordinaire agréable et apaisante, Eowyn a besoin d'espace. Elle a trop mal au crâne, à cause de la gueule de bois et à force de cogiter. Alors elle sort de la couchette et commence à marcher de long en large pour tenter de se calmer. Je suis vraiment ridicule.
Grogu la regarde marcher depuis la couchette.
— Tu saurais me dire ce qu'il s'est passé hier, Grogu ? lui demande-t-elle en ayant le vain espoir qu'il lui réponde.
Mais elle reste sans réponse pendant qu'il se contente de la fixer. Elle pourrait demander directement au concerné, mais si ses souvenirs sont exacts, son embarras sera bien trop grand pour qu'elle n'arrive à le cacher. Et il semble inévitable qu'elle doive lui parler d'ici leur arrivée sur Thyton. Il reste encore bien trop de temps de voyage pour pouvoir le fuir dans un cinquante mètres carrés.
— Ah, tu es réveillé.
S'étant stoppée face à la trappe arrière du vaisseau pour réfléchir, elle se fige quand elle entend sa voix, celle qu'elle connaît bien modifiée par le casque. Sa migraine a le don de s'accentuer brutalement.
— Comment tu te sens ? demande-t-il en se rapprochant. Tiens, mange un peu.
Il lui tend des rations lyophilisées qui lui donnent plus la nausée qu'autre chose. Elle s'en empare tout de même, cherchant à montrer qu'elle se remet bien de sa petite ivresse de la veille, même si ce n'est pas tout à fait vrai.
— J'ai un peu mal au crâne, lui explique-t-elle en tentant de camoufler sa gêne.
C'était inévitable, autant crever l'abcès.
— Tu... je ne me souviens pas bien de ce qui s'est passé depuis qu'on a quitté le village. Tu... tu peux me raconter ?
Din lâche un rire amusé en allant s'asseoir à côté de Grogu pendant qu'Eowyn grignote sa ration. Elle ne sait pas si cela doit l'inquiéter ou non.
— Tu m'as fait courir, beaucoup même, explique-t-il en gardant un ton amusé.
Jusque-là, rien d'incommodant.
— Puis tu m'as avoué avoir saboté le vaisseau pour reporter le moment où on trouverait un Jedi pour former Grogu.
Eowyn grimace.
— Enfin, c'est ce que tu crois tout du moins. Je sais très bien que le Razor Crest est loin d'être le vaisseau le plus récent. J'espère que c'est l'alcool qui t'a fait penser ça ? l'interroge-t-il à son tour, tentant de s'assurer qu'elle a repris ses esprits.
— Évidemment, ment-elle tout en sachant très bien qu'elle est la véritable fautive.
— Et après tu es tombée comme une masse. Je ne te savais pas aussi fluctuante quand tu as bu.
Eowyn hausse les sourcils en soupirant. Et bien moi non plus, c'est une première.
— Oui enfin, d'ordinaire l'alcool ne me fait pas cet effet. La bière de Dob n'a jamais été aussi forte.
— La bière de Dob n'a aucun goût, c'est à peine si elle est alcoolisée. Il faudrait en boire des litres pour ressentir ne serait-ce qu'un effet, se moque le casqué en riant une nouvelle fois.
La jeune femme fronce les sourcils. Il a beau rire, elle sent qu'il ne fait qu'exposer une vérité qu'elle n'a jamais vu en face. Elle se souvient pourtant avoir déjà eu des fourmis dans les lèvres après quelques bières de la taverne de Vogharta. Donc je ne tiens pas l'alcool ? C'est bon à savoir.
— Rien... d'autre ? insiste Wynnie en tentant de garder suffisamment de contenance pour ne rien révéler de son état d'esprit.
— Eh bien nous avons volé quelques heures depuis que tu t'es endormie. J'ai moi-même fait un somme. Pourquoi ?
Son cœur tambourine dans sa poitrine.
— Je me souviens de l'euphorie que j'ai ressentie au village, principalement. Je pensais que j'aurais fait plus de dégâts, se justifie-t-elle remarquablement.
Din lâche un nouveau rire.
— Eh bien non, je t'ai très bien canalisé.
Un frisson parcourt son échine, elle s'efforce de continuer à grignoter pour le cacher. Son regard tombe sur sa tunique rose recouverte de bandeaux rouges. C'est alors qu'elle remarque un trou dans le tissu, au niveau de sa clavicule. Karabast. La panique s'insinue en elle, tellement insidieusement qu'une idée pour détourner l'attention de tout le monde lui vient en tête.
— Je me rhabille et on fait une partie de Sabacc ?
