73 - Ville apeurée

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 La traversée de la forêt n'est pas longue pour atteindre la ville, mais l'atmosphère sinistre qui y règne est accentuée par la présence d'une muraille qui entoure les habitations. D'une géométrie anguleuse, faite de pierres taillées en pavés, la devanture de la ville est faite pour impressionner. Haute d'au moins six mètres, des humanoïdes se tiennent debout au sommet, munies de casques dans lequel est incorporé un respirateur. Armés de fusils qu'ils tiennent sur leurs épaules, ils inspirent autant la mort que le reste de cette planète.

Bien vite, un homme les rejoint en haut de la muraille. De peau claire, ses cheveux sont tirés en arrière et il porte une armure éraflée et rouillée bien loin de ressembler à celle du Mandalorien. L'enfant est allongé dans le sac en bandoulière, sur l'épaule de Din, et reste silencieux. Eowyn, toujours sur ses gardes depuis qu'ils ont atterri, n'aime pas vraiment la manière dont se déroulent les choses.

— Que venez-vous faire ici ? les interroge l'humain d'une voix peu accueillante.

Eowyn ressert son étreinte sur son couteau papillon, dans sa poche.

— Nous traquons quelqu'un depuis quelques jours, nous cherchons un point de chute.

— Jolie armure. Donc vous êtes chasseurs ?

— C'est exact.

— De la guilde ?

— Autant que je sache.

La méfiance est proéminente chez cet homme qui pourrait les faire abattre d'un hochement de tête. La jeune femme reste silencieuse, ne voulant pas que des messes basses avec son compagnon de voyage ne les fassent tuer.

— Et elle ? continue le gardien. Elle n'a pas l'air d'une chasseuse. Ses habits sont trop négligés.

La mécanicienne serre les dents et doit se retenir de grimacer pour leur éviter des ennuis. Je lui bousillerais bien son armure à deux balles.

— C'est mon esclave. Je l'ai acheté à un Cloddogran sur Ongarth. Son attitude débraillée est commune mesure là-bas.

Cette fois, elle ne peut s'empêcher d'offrir un regard noir au Mandalorien. Elle a conscience qu'il fait ça dans leur intérêt, ayant très bien compris que cet homme est très probablement quelqu'un d'influent aussi méfiant que désobligeant, mais elle ne peut pas s'empêcher d'être en colère. Tous les chasseurs de primes sur Ongarth sont des pouilleux, sales comme des cochons. Pourquoi ne pourrais-je pas en avoir l'allure ?

— Ils peuvent entrer.

L'immense porte s'ouvre dans un bruit métallique. Din pose sa main sur son épaule et l'incite à avancer. Pour ne rien arranger, l'endroit empeste. Les habitations sont plus crasseuses que celles de Tatooïne où le sable n'épargne personne. La rue pavée sur laquelle ils se trouvent est recouverte de gravillons, eux-mêmes recouverts d'une substance qui colle aux pieds. Les habitants se hâtent de rejoindre leur lieu de vie dès qu'ils remarquent les nouveaux arrivants. D'une certaine manière, Eowyn comprend leur crainte quand elle remarque les mêmes gardes masqués debout sur les toits, fusil en main.

— Quelque chose ne va pas ici, chuchote Eowyn pour elle-même.

Son ressenti est vite confirmé quand Din s'adresse à une vieille femme, bien plus négligée qu'elle, en espérant obtenir des informations sur le Jedi qu'ils recherchent et qu'elle se précipite dans sa maison. Mais Din s'obstine. Quoi de plus normal, ils doivent retrouver ce Jedi.

— Vous, là. Il nous faut des informations, répète-t-il la manœuvre avec un homme accroupi devant ses deux enfants dans une ruelle adjacente. Nous cherchons quelqu'un.

Les deux gamins semblent aussi apeurés que leur aîné. Bien vite, il les congédie et se rapproche des deux étrangers.

— Je vous en prie, ne pas vous adressez à ces petits, ou à qui que ce soit ici.

L'affranchie fronce les sourcils. Il se passe quelque chose de pas net dans cette ville. Jamais elle n'avait vu autant de peur chez autant de personnes en même temps.

— Bon écoutez, j'ai seulement besoin de savoir...

— La magistrate vous demande, les interpelle deux gardes de leur voix robotisée par leur casque.

Désormais encerclés, deux gardes derrière eux et quatre sur les toits au-dessus d'eux, ils n'ont d'autres choix que d'obtempérer. L'arrivée devant une seconde forteresse au sein même d'une forteresse est la signature pathognomonique de l'Empire, paranoïaque comme ils sont. La découverte de poteaux, installés en haie d'honneur devant l'entrée de la villa, sur lesquels se trouvent de pauvres villageois emprisonnés sur des plateformes électrisantes, n'en est qu'une preuve supplémentaire. Cette magistrate est une ancienne haut placée impériale et cette ville est son souffre-douleur.

— S'il vous plaît, les implore l'un d'entre eux avant d'être électrocuté.

Din continue d'avancer, comme insensible, alors qu'Eowyn est parcourue de frissons de terreur. C'est tellement pire que les coups de fouet électriques de Wartob.

La seconde porte s'ouvre mais les gardes placent leurs fusils en croix devant Eowyn.

— Les esclaves ne sont pas admis dans la villa.

Din se retourne à peine. Il joue son rôle à la perfection.

— Reste ici.

Les gardes ne s'écartent que lorsque la porte s'est refermée sur Din, dissimulant les plaintes des prisonniers qui souffrent pour donner l'exemple.

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The Travel Dreamer ● Star WarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant