Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
L'Empire n'est plus, et ce depuis plusieurs années déjà. La vie a repris son cours mais pour certains, rien n'a changé. Elle est toujours sur Ongarth, elle répare toujours des vais...
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Allongée sur le toit plat de la taverne, Eowyn attend. Elle profite des rayons de soleil sur la peau blafarde qu'est la sienne, espérant qu'elle se cuivrera un peu. Elle attend de cuire, et le retour de Din. La nuit a été courte. Elle n'était pas vraiment fatiguée mais elle a essayé de dormir quand même, se disant qu'elle finira forcément par aider à tuer le dragon et qu'elle devra être en forme. Mais les cauchemars la hantent à nouveau. Elle avait mis du temps à se remettre de la mort de Basile, près d'un an de cauchemars avant qu'ils finissent par la laisser tranquille. C'est comme si la colère de Basile s'était abattue sur elle l'année après sa mort et qu'il en avait eu assez de la tourmenter. Maintenant, est-il de retour ?
Eowyn attend toujours, depuis les premières lueurs des soleils. Qu'est-ce qui leur prend autant de temps ? Elle essaie de rester calme, de se dire que leur rivalité vis-à-vis de cette armure ne s'est pas intensifiée pendant leur voyage et qu'un duel ne s'est pas lancé entre eux. Elle essaie de se dire que l'un n'a pas tué l'autre. Parce que si Din meurt, l'enfant se retrouvera seul dans le désert et Eowyn seule à Mos Pelgo, alors que si c'est Cobb Vanth qui meurt et que Din revient en vainqueur, c'est la fureur du village qui s'abattra sur les trois compagnons de voyage.
Finalement, un vrombissement parvient à ses oreilles. Léger, lointain, progressif. Eowyn s'assied, les yeux plissés par les soleils. Elle attrape ses béquilles, se redresse et rejoint le bord du toit en direction du bruit. Deux points noirs se déplacent à toute vitesse en direction du village. Ce sont eux. Elle se presse de rejoindre la trappe qui mène au grenier pour redescendre à la taverne. Le temps qu'elle rejoigne sa destination, ils ont tout le temps d'arriver à Mos Pelgo et de se garer devant la cantina.
— Vous en avez mis du temps, les accuse-t-elle presque.
— Nous avons rencontré des Tuskens en chemin, répond Din.
Le visage d'Eowyn se décompose.
— Ils vous ont attaqué ? Vous n'êtes pas blessés ?
Vanth passe à côté d'elle avec un petit sourire et tapote son épaule gentiment. Din la rejoint et l'invite à entrer dans la taverne.
— Ils ne nous ont pas attaqué, ne t'en fait pas. Assieds-toi. Nous devons rassembler le village.
Dans les dix minutes, toute la population de Mos Pelgo est réunie dans la taverne. À croire qu'il y a autant de chaises que d'habitants dans cette ville. Eowyn est assise à l'entrée, tenant l'enfant dans ses bras dont elle caresse les oreilles. Le silence du Mandalorien et du marshal n'est pas bon signe.
— Cet homme est un Mandalorien, commence le marshal alors que le reste de la taverne se tait. Vous savez ce que ça veut dire ?
— On est au courant des légendes, répond Taanti, assis au milieu de ses voisins.
— Alors, vous savez que ce sont des tueurs.
Des chuchotements se font entendre entre les tables. Eowyn croise les bras.
— Eh bien, reprend Cobb Vanth, celui-ci a un problème. Je possède une armure recyclée et selon le crédo mandalorien, elle lui appartient.
De nouveaux chuchotements s'élèvent, un peu plus forts.
— Mais j'ai un problème, moi aussi. Un dragon Krayt a décimé les animaux de nos meutes, et parfois le produit de notre mine. Il ne faudra pas longtemps avant qu'il ne se fatigue des Banthas et en vienne à dévorer plusieurs d'entre vous ou même, le ciel nous en protège, vos enfants.
Nouvelle réaction des villageois qui sont désormais en tension à l'idée que le dragon n'en vienne à les manger, eux.
— Et même si je me suis attaché à cette armure, je le suis beaucoup plus à cette ville.
Eowyn lève son regard sur le marshal. Elle l'observe parler, elle voit de la sincérité dans son regard et dans le ton de ses paroles. Un courant d'air lui arrive en pleine figure, comme si le vent avait décidé de balayer son visage à elle seule. La Force semble d'accord avec son attitude.
— Le Mandalorien et sa compagne ont accepté de nous aider à trucider le Léviathan, poursuit-il en posant son regard sur Eowyn un bref instant, en échange je m'engage à rendre cette armure à ses propriétaires ancestraux.
— Bon, alors c'est réglé, termine Taanti qui aimerait retourner derrière le bar.
— Autre chose.
Tout le monde se tait à nouveau, comme buvant ses paroles.
— Nous ne pourrons vaincre le Krayt tous seuls, c'est pourquoi j'ai accepté l'aide des hommes des sables.
Un brouhaha de protestation s'élève avec vivacité. Les villageois ne sont pas d'accord avec cette idée. J'imagine que si même le marshal est d'accord avec ça, c'est que le dragon doit être vraiment très difficile à atteindre.
— Ce monstre est gigantesque, s'interpose le Mandalorien qui ramène le silence par sa simple prestance. Il pourrait avaler toute votre ville si l'envie lui en prenait. Vous avez de la chance que Mos Pelgo ne soit pas déjà un tas de sable.
Il fait une courte pause durant laquelle Eowyn croit percevoir un soupir.
— Je connais ces gens. Ils sont impitoyables, mais la mer de dune l'est aussi. Ils survivent dans ses sables depuis des millénaires et ils connaissent le dragon Krayt mieux que personne. Ce sont des pillards, c'est vrai, mais ils tiennent paroles. Nous avons conclu un marché. Si nous acceptons de leur laisser la carcasse, ils se battront tous à nos côtés et s'engageront à ne pas lever un blaster contre cette ville avant que l'un de vous ne rompe la paix.
Le silence est maître, les visages réfléchissent en se lançant des petits regards. Eowyn a beau ne pas être rassurée par tout ce qui va être mis en place pour tuer ce monstre, elle constate le poids des paroles de Din et Cobb. Elle se contente donc de sourire tristement en baissant son regard sur l'enfant qui la dévisage. On est fichus.
