Chapitre 7. Clopin-clopant

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Précédemment

Tenant le tissu à bout de doigts, Bilbo eut une grimace écœurée.

Les rires des Nains s'ajoutèrent à ceux d'Ayrèn. Même Gandalf riait à gorge déployée. Toute la forêt résonnait d'éclats de rire et de joie. En tête de cortège, Thorin regardait la scène par-dessus son épaule, le visage fendu d'un sourire imperceptible derrière sa barbe noire.

Ses yeux d'un bleu glacé accrochèrent soudain le regard d'or et de feu de Dracà-cwellere. Le grand rire d'Ayrèn se tut progressivement. Mais le Nain maintint son regard, comme s'il la dévisageait. Elle le toisa longuement sans comprendre. L'échange dura ; son intensité s'alourdit, jusqu'à devenir insupportable.

Elle fut la première à détourner les yeux. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Elle regretta alors de s'être montrée si joyeuse devant les Nains, et se promit de ne plus commettre une telle erreur.

Tout rire avait disparu de son expression.

Et son visage redevint sévère et froid : le visage de Dracà-cwellere.

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AYRÈN, imaginée par Lyosphe

 AYRÈN, imaginée par Lyosphe

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Artiste : lyosphe sur tumblr

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Premier jour

Par ce beau matin de printemps, les poneys étaient fringants et impatients de trotter. Les Nains l'étaient tout autant ! Thorin encouragea donc la Compagnie à parcourir le plus de lieues possible avant le crépuscule.

Ils traversèrent à bon rythme une région vallonnée et peuplée de Hobbits, un pays convenable habité par d'honnêtes gens, avec des sentiers bien tracés, quelques fermes animées et de temps à autre un quidam pressé de se rendre à ses affaires. Ils quittèrent la Comté aux environs de midi et virent de moins en moins de Hobbits, jusqu'à ne plus en croiser du tout. Après avoir dépassé la ville de Bree, les collines se firent vallées, et les forêts de simples bosquets de bruyères çà et là parmi les prés. Puis ils atteignirent des contrées où les gens usaient d'un langage étrange et chantaient des chansons que Bilbo n'avait jamais entendues. Ils regardaient la procession de poneys passer avec des yeux ronds, et semblaient confus de voir que la seule femme du groupe voyageait à pied, en trottinant presque pour ne pas se faire distancer.

Cette cadence soutenue était une véritable épreuve pour Ayrèn. Pourtant, la Compagnie ne fit aucune pause pour lui permettre de reprendre son souffle.

Dracà-cwellere, la Tueuse de dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant