Chapitre 24. Au bord du gouffre

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Précédemment

Les Ouargues étaient de retour.

Des éclats de voix stupéfaits et épuisés s'élevèrent parmi la Compagnie, encore sous le choc de l'évasion du nid de Gobelins. Si certains s'agitaient pour dégainer leurs lames, d'autres restaient paralysés par la fatigue et la peur. Le sort s'acharnait sur eux.

« C'est une blague !? » grogna Ayrèn.

« Après la peste... » marmonna Thorin, la mine sombre.

« ... le choléra ! Fuyons ! Fuyons tous ! » cria Gandalf en courant vers l'aval.

Mais il s'arrêta quelques foulées plus loin au milieu des herbes folles, réalisant leur erreur.

Devant eux, il n'y avait que le rebord de la falaise, qui tombait à la verticale sur la vallée.

Ils étaient piégés.

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PRÊTS A EN DÉCOUDRE !

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Falaise – Voie sans issue

Crépuscule sanglant

Dans le ciel, la lueur orangée du couchant s'éteignait peu à peu. Les Monts Brumeux se paraient des couleurs sinistres de la nuit.

En amont de la montagne, des hurlements canins surexcités emplissaient la forêt clairsemée d'un vacarme terrifiant. Parmi le tumulte, un Ouargue poussa un de ces plaintifs et lugubres hurlements que la superstition entendait comme un présage de mort.

Ayrèn jura et regarda derrière elle. Les ombres des Ouargues se devinaient déjà parmi les troncs.

« Tous dans les arbres, dépêchez-vous. Allez ! Grimpez, grimpez ! » cria Gandalf en se hissant dans un grand pin qui jaillissait du sol au bord de la falaise.

La Compagnie courut vers d'autres arbres plus en retrait du vide, cherchant ceux dont les branches étaient assez basses pour permettre d'y grimper. Ils montèrent aussi haut que l'autorisait la résistance des ramages. Ayrèn se hâta d'escalader un immense épicéa aux branches régulières, qui sortaient du tronc comme les rais d'une roue. Sa blessure à la cuisse et ses membres endoloris rendaient la montée douloureuse et difficile. Elle trouva une branche robuste sur laquelle s'asseoir, entre Dwalin et Thorin. Dans les arbres alentour, les autres Nains achevaient eux aussi leur ascension, avec cette lourdeur un peu gauche qu'on leur connaissait bien.

Dracà-cwellere, la Tueuse de dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant