Chapitre 35. Tonneaux en liberté !

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Précédemment

Il la rattrapa et l'arrêta à mi-chemin. Loin au-devant, le groupe continuait d'avancer sans les attendre. Elle crut qu'il allait tenter de la serrer contre lui, mais il s'en abstint. Il se contenta de la contempler, si longtemps que son souffle se suspendit.

« Vers Erebor, ensemble ? » finit-il par demander, plein d'espoir.

Ayrèn laissa échapper son souffle. Elle lui était reconnaissante d'être resté pour la soutenir, et ce sans jamais avoir manifesté la moindre peur, le plus frêle dégoût. Lentement, elle se pencha vers le visage de Thorin, et elle l'embrassa avec tendresse.

Transporté par ce baiser, Thorin soupira de contentement. Pour une seconde, il n'y avait plus que ça qui importait : ses lèvres sur les siennes.

Ils séparèrent rapidement leurs lèvres, mais ne purent se résoudre à éloigner leurs visages l'un de l'autre. Cette fois, il n'y avait rien d'autre que de l'affection dans leurs jeux de regards. Le bleu et l'or, l'azur et le soleil, étaient enfin réunis après une longue nuit de ténèbres dans les cachots du Roi Thranduil.

Elle susurra alors sur ses lèvres :

« Ensemble. »

Et ils s'élancèrent comme un seul homme dans les couloirs du Royaume des Forêts, à la poursuite de leur liberté.

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Royaume sylvestre

Dans l'ombre des couloirs

Enfin délivrée des cachots humides du Roi Thranduil et libérée de leur 'Ploc, ploc, ploc, ploc...' infernal, la Compagnie s'attelait maintenant à décamper au-dehors. Thorin et Ayrèn la rejoignirent assez vite au milieu d'un escalier qui s'enfonçait plusieurs niveaux sous celui des cachots. Ils se mêlèrent aux autres en tapinois, faisant comme si de rien n'était. Il ne fallait pas être vus. Personne ne semblait avoir remarqué leur courte absence. Ce constat les rassura.

Heureux de pouvoir enfin dégourdir ses vieilles jambes fatiguées, Balin les mouva aussi vite qu'il le put pour rattraper Bilbo en tête de file. Il voulut l'arrêter pour lui poser des questions, connaître les détails de son plan.

Mais le Hobbit s'impatienta farouchement :

« Nous n'avons pas le temps pour ça ! Suivez-moi simplement, et en silence ! Si nous sommes découverts, c'en est fini de nous ! Alors ne discutez pas. Vous découvrirez bien assez vite ce qui vous attend, croyez-moi ! »

Il eut une mimique pincée et reprit la marche.

Durant ses quelques semaines de vie furtive en plein cœur du Royaume sous la Forêt, Bilbo avait eu tout loisir d'en explorer toutes les salles, les moindres couloirs et les plus sombres recoins. Un jour qu'il furetait à la recherche de quelque chose à manger, il avait découvert, au bout d'un tunnel noir et étriqué, les caves du Roi sylvain. Et là se trouvait probablement une chance, si ce ne fut la seule, de retrouver leur liberté. Attentif au moindre bruit, il s'efforça d'y conduire la Compagnie en empruntant les chemins les plus sûrs et les plus isolés de tout le Royaume.

Cela aurait pu se passer de façon tout à fait sereine si les Nains n'avaient pas été si empotés et maladroits. À cause des ténèbres de leurs geôles et de leur long emprisonnement, ils se cognaient entre-eux, s'emmêlaient les jambes avec maladresse et se rattrapaient en grognant. Et ce n'était pas peu dire, considérant qu'ils n'étaient déjà pas d'une démarche particulièrement raffinée en temps normal. Même Ayrèn y allait de ses petits dérapages, et ronchonnait des grossièretés quand quelqu'un l'emboutissait dans le dos.

Dracà-cwellere, la Tueuse de dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant