Chapitre 25. Matin doré au sommet du Carrock

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Précédemment

À mesure que la nuit avançait, son corps s'habituait à l'altitude et à la sensation des battements d'ailes de l'oiseau. Sans qu'elle s'en aperçoive, son esprit finit par s'abandonner aux songes changeants de ses rêves éveillés.

Son souffle formait dans l'air une buée blanche, mais elle avait chaud, tant son cœur palpitait encore de l'excitation des combats. Et, au plus profond d'elle, si profond qu'elle n'en perçut pas toute la valeur, elle brûlait de retrouver Thorin... Mais l'idée qu'il était peut-être déjà mort lui traversa l'esprit, et elle se mit à trembler.

Un élancement douloureux dans sa poitrine lui fit serrer les dents.

« Bi... Bilbo... Tho... »

Et, prise d'une soudaine fatigue, elle s'endormit.

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AYREN EN TENUE DE VOYAGE

 AYREN EN TENUE DE VOYAGE

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Les aigles volèrent toute la nuit. Ils n'entamèrent la descente qu'aux aurores, quand le ciel quitta son manteau sombre pour se vêtir de l'étole cérulée du jour. Inclinant gracieusement leurs ailes, ils décrivirent de grandes spirales et vinrent poser un par un les membres de la Compagnie au sommet d'une aire plate, culminant au faîte d'un immense rocher en forme de molaire, d'une centaine de pieds de haut. Le sommet en était si grand et large qu'on aurait pu y construire la maison et l'écurie d'un riche bourgeois.

Le plus grand des rapaces y déposa ensuite Thorin en le libérant adroitement de ses serres acérées. Mais le Nain n'eut aucune réaction. Il demeurait inconscient et gisait, inerte, là où l'oiseau l'avait posé.

« Par tous les diables ! Thorin ! » s'exclama Gandalf quand il eut posé pied à terre. « Accrochez-vous à la vie ! »

Le Magicien s'agenouilla aux côtés du Nain, l'air grave. Autour de lui, les aigles déposaient leurs derniers passagers, qui clabaudaient bruyamment en maudissant les Orques et implorant Mahal de sauver leur chef mourant. Quand Bilbo eut atterri à son tour, il se mit en retrait en se rongeant les sangs.

Mêlée aux plaintes suffoquées de la Compagnie, monta une curieuse mélopée enchantée. Des mots étranges sortaient de la bouche de Gandalf, chargés d'énergie magique, tandis qu'il passait lentement la paume de sa main au-dessus du visage blafard de Thorin.

Aussitôt que le Magicien eut complété son incantation, un flux de magie passa entre eux, et le Nain ouvrit les yeux sur un sursaut. Hagard, il regarda tout autour de lui en clignant vivement des paupières. Il était désorienté et resta un moment silencieux, occupé à recouvrer ses esprits. Il pouvait entendre résonner, tout alentour, une clameur de soupirs de soulagement et d'éclats de voix joyeux.

Dracà-cwellere, la Tueuse de dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant