Chapitre 54. Au plus profond des ténèbres

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Précédemment

Bilbo tourna sur ses talons et courut vers la porte en couinant sur des sanglots. Il disparut dans l'ombre d'un couloir, et l'écho de ses pleurs le poursuivit dans toute la Montagne.

La mince ligne que dessinaient les lèvres de Kíli s'était mise à trembler, comme s'il était sur le point de pleurer.

« Mahal, accompagnez-les, je Vous en supplie... » murmura-t-il tout bas. « Ils ont besoin de Vous. »

Il frotta ensemble ses mains pénitentes, et pria Mahal de tout son cœur.

Il n'y avait plus que la prière pour sauver son oncle et Bilbo.

Il fallait un miracle.

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Lieu inconnu

« Où suis-je...? »

La voix d'Ayrèn, au timbre voilé, chevrotait comme d'une agonie intérieure mal contenue.

Elle était entièrement dénudée, son corps tenait faiblement debout, ses genoux tremblaient.

Habitée d'une curieuse sensation, elle regarda autour d'elle d'un air hagard.

Habitée d'une curieuse sensation, elle regarda autour d'elle d'un air hagard

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Elle ne se souvenait pas de comment elle était arrivée en ce lieu. Elle se trouvait au milieu de nulle part, nue sous un ciel noir d'encre, sans étoiles ni lune. Il n'y avait rien, absolument rien pour accrocher son regard. Pour un instant, elle fut séduite par le silence absolu de ce monde de noirceur, cette solitude limpide des ténèbres. Elle se crut l'hôte d'une nuit sidérale, monochrome, le noir absolu, satiné... mais vide. Affreusement vide.

La séduction fit place à un sentiment d'appréhension glacée.

Ayrèn frémit. Elle venait de comprendre qu'elle ne se trouvait pas en Terre du Milieu.

« Où... où suis-je...? » répéta-t-elle.

Elle donnait des signes d'inquiétude, sondait anxieusement le vide autour d'elle. Elle baissa les yeux sur ses pieds nus. Le sol était si noir qu'elle eut l'impression de flotter dans la nuit.

Elle eut du mal à distinguer avec précision ses souvenirs les plus récents. Des images confuses de Bilbo et de la Compagnie lui revinrent, comme dans un brouillard. Elle se rappela lentement de la Quête des Nains, du chef qui les guidait. Elle se prit son amour pour Thorin en pleine figure et eut besoin de quelques minutes pour retrouver le fil de ses pensées. Puis elle se souvint d'Erebor et de ses tourments, de la bête qui y couvait, et de son ultime bataille pour la décimer.

Elle se souvint des brûlures, du bruit creux de ses os qui se brisent, du goût du souffre et du sang sur sa langue...

Son corps décoda les indices avant son esprit.

Dracà-cwellere, la Tueuse de dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant