Chapitre 13. L'antre des Trolls

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Précédemment

« Cette attaque de Trolls, c'était une sale affaire, Thorin... » dit Gandalf. « Vous n'auriez pas dû vous précipiter de la sorte. Heureusement, nous nous en sommes tous tirés en un seul morceau. Ou presque ! »

Thorin n'apprécia pas la remarque. Il gronda :

« Pas grâce à votre Cambrioleur... Un peu plus, nous perdions Tûnin Razak à cause de sa bêtise !

— Et pourtant, il a eu l'intelligence de retarder votre triste sort, » répliqua le Magicien. « Aucun de vous n'y avait pensé. »

Thorin eut l'impression d'une réprimande, et se sentit piqué au vif, car il n'appréciait pas qu'on le contredise. Mais comme Gandalf venait de tous leur sauver la vie, il ne se sentit pas d'humeur à une nouvelle dispute et ravala sa rancœur.

« Et où étiez-vous donc allé, si je puis me permettre ? » finit-il par demander au Magicien.

« Jeter un regard en avant, » répondit Gandalf.

« Et qu'est-ce qui vous a ramené juste à temps ?

— Un regard en arrière. »

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Camp des Trolls, Pinnath Tereg

Milieu de matinée

Óin termina consciencieusement de bander les plaies d'Ayrèn. Elle gardait les bras en l'air pendant qu'il enroulait le bandage autour de son buste et ses épaules. Toute grimaçante de douleur, sans pour autant émettre le moindre son, elle avait hâte de pouvoir enfin baisser les bras et changer ses vêtements. Les siens sentaient le Troll, et 'sentir le Troll' n'était pas exactement synonyme de 'douce fragrance printanière'. Ils empestaient presque autant qu'un Orque : cette seule idée n'avait rien de bien réconfortant.

Quand Óin termina de panser ses plaies et qu'il retourna à ses affaires, Ayrèn resta assise pendant que Bilbo l'aidait à enfiler des vêtements propres, faits de tissu épais, de fourrure et de cuir. Elle éprouva quelques difficultés à passer ses bras dans les manches et resserrer les sangles de son plastron de cuir (1). Le reste s'avéra moins douloureux et elle fut vite vêtue de propre. Elle ne se sentit toutefois complètement habillée que lorsqu'elle fixa Scathaban à sa ceinture et qu'elle glissa sa pipe dans la poche de son pantalon.

Non loin d'eux, à portée de voix, Gandalf et Thorin poursuivaient leur conversation. Ils regardaient les cadavres des Trolls figés dans la pierre, encore incertains de la raison de leur présence sur ces terres.

« Ces Trolls sont forcément descendus des Landes d'Etten, » affirma le Magicien.

« Depuis quand les Trolls des montagnes s'aventurent si loin au Sud ? » s'interrogea Thorin.

« Pas depuis un âge lointain, où une puissance maléfique régnait encore sur ces contrées... »

Gandalf souffla ces derniers mots dans un murmure, craignant que quiconque d'autre que Thorin ne l'entendît. Il semblait encore plus inquiet que le Nain de la vérité qui se cachait derrière ses propres paroles. Il trouvait toutefois quelque réconfort à les partager avec lui.

Après un silence, la voix de Gandalf s'éleva à nouveau :

« Les Landes sont situées très loin d'ici et ces Trolls ne peuvent avoir voyagé de jour.

Dracà-cwellere, la Tueuse de dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant