Chapitre 5. Choisir son destin

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Précédemment

Le Hobbit fixait son amie de ses grands yeux bleus, pleins de peur, mais d'espoir aussi. Son regard lui demandait silencieusement de rester. Mais Ayrèn ne put s'y résoudre. Elle ne tolérerait pas un instant de plus la compagnie de ces Nains et de ce Magicien de malheur. Si elle restait une minute de plus en leur présence, elle ne répondrait plus de ses réactions et des dégâts qu'elle pourrait causer à la jolie demeure du Hobbit. Un traumatisme dont elle se devait de le préserver.

Ayrèn desserra son poing et, malgré son énervement, elle parvint à décocher un sourire amical à Bilbo. Elle se pencha par-dessus son épaule. Elle s'apprêtait à lui murmurer quelque chose à l'oreille, quand elle croisa le regard incandescent de Thorin qui la toisait de loin. Les autres Nains la dévisageaient, eux aussi, mais aucun ne le faisait avec autant d'intensité que leur chef.

De son côté, Gandalf avait recommencé à fumer tranquillement sa pipe, comme si rien ne s'était passé. À moins qu'il n'eût encore quelques tours dans son sac... Ayrèn refusa d'y penser.

« On se voit demain, mon ami, » dit-elle en contenant sa voix. « Ne laisse pas ce vieux bouc décider à ta place de ce que tu veux vraiment. »

Et, sans attendre la réponse de Bilbo, elle prit son manteau sous le bras et s'en alla.

Sans se rendre compte qu'elle avait oublié sa pipe sur la table.

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AYRÈN ET SCATHABAN, POSANT SUR LA SINAAQ

 AYRÈN ET SCATHABAN, POSANT SUR LA SINAAQ

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Artiste : ummmandy (tumblr)

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La Comté, Cul-de-bouteille

Le lendemain matin, peu après les aurores

Le sommeil d'Ayrèn fut très agité.

Après être rentrée précipitamment chez elle la nuit dernière, elle n'avait pu trouver le sommeil qu'après avoir soigné la plaie dans sa paume, bu une tisane bien chaude et grignoté deux biscuits au beurre ; et quand elle parvint enfin à s'endormir, elle eut d'affreux cauchemars. Elle rêva des fils de Scatha Le Ver, de leurs immenses gueules pleines de crocs, et de l'odeur nauséabonde de leur sang corrosif et brûlant. Puis elle rêva d'un dragon ailé inconnu, plus grand, plus féroce encore, qui crachait des flammes larges comme des forêts et hautes comme des montagnes.

Elle rêva de bruits de marteau et d'enclume, d'épées qui s'entrechoquent, de boucliers qui volent en éclats, d'os qui se brisent.

Elle s'éveilla tout à coup sur un horrible sursaut, pour s'apercevoir qu'une partie de son rêve était réalité. Sauf que ce n'était pas des marteaux, ni des boucliers qu'elle entendait, mais quelqu'un qui frappait vigoureusement à sa porte.

Dracà-cwellere, la Tueuse de dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant